Dossiers séniles : Crisis on Infinite Earths

[CyPH3R]

	Citation:			Posté par cyclopebox
	La critique d'une série en douze épisodes racontant les origines d'un personnage au moins encore plus célèbre que Superman & Spider-Man et qui pourtant n'est ni de Marvel, ni de DC. (aucun généalogiste sénile n'a trouvé de qui je parlais, une honte ! )

D'autres indices stp ^^

Bon anniversaire au faite

[Diablowagner]

En 12 épisodes, on a The life and time of Scrooge McDuck

[cyclopebox]

Crisis on Infinite Earths : Crise finale
(Crisis on Infinite Earths – Final Crisis, Crisis on Infinite Earths #12, Mars 1986)

Scénario : Marv Wolfman
Dessin : George Perez
Encrage : George Perez & Jerry Ordway


Résumé :

Dans l’espace, un petit groupe composé de Rip Hunter, Captain Comet, Atomic Knight, Dolphin, Animal Man et Adam Strange, se rend au vaisseau de Brainiac afin d’enquêter sur la crise.

Bien que ce robot n’ait plus souvenir de la crise, il prend conscience qu’un bouleversement cosmique a bien lieu, et décide de les aider en les emmenant voir une certaine personne…



Sur Terre, apparaît l’image menaçante de l’Anti-Monitor. Furieux d’avoir été mis en échec à de multiples reprises par des humains, il annonce son intention de détruire tout forme de vie sur cette planète.

Soudain, le ciel devient noir. Même la vision de Superman ne peut passer au travers de cette couche opaque…

La tension monte d’un cran, puis le nuage se sépare en millions de morceaux, qui s’avèrent en fait être les ombres de l’Anti-Monitor, venues réaliser le funeste dessein de leur maître.



Devant ces horreurs, les humains sont autant impuissants que l’agneau face le loup. C’est un véritable massacre qui commence, les héros essaient de s’interposer, mais on voit bien qu’ils sont complètement dépassés par les évènements.

Il est temps de jouer le tout pour le tout. Harbinger décide de former un groupe de la dernière chance, les désignés volontaires sont les suivants : Pariah, Alexander Luthor, Captain Atom, les deux Superman, les deux Wonder-Woman, Fury, Captain Marvel, Kid-Flash, Martian Manhunter, Dr Light, Ray, Negative-Woman, Jade, Power-Girl, Firestorm, Fire, Lady Quark et Superboy-Prime.

Pendant que ce commando s’attèle aux préparatifs, les magiciens décident d’organiser la riposte face aux ombres. Le Spectre étant paralysé, ils concentrent leur énergie à l’unisson, Dr Occult et Green Lantern de Terre 2 sont chargés du contrôle des opérations.



Arrivés sur Qward, la 7ème compagnie découvre un monde complètement dévasté. Soudain, Kid-Flash aperçoit une image de son mentor, Flash.

Il part à sa poursuite, mais ceci est peine perdue : il ne réussit qu’à trouver un Psycho-Pirate geignard, s’agrippant à ce qui reste du costume de Barry Allen. Ce dernier est bien mort, il va falloir faire avec.



L’Anti-Monitor pointe le bout de son nez, c’est partit pour l’ultime distribution de baffes !

Tout comme au round précédent, celui-ci ne semble pas être en mesure d’être inquiété par les attaques physiques de ses adversaires; mais cette fois, nos héros ont eu le temps d’élaborer un plan.

Alexandre Luthor utilise ses pouvoirs sur l’anti-Matière afin de pomper les forces de l’ennemi et le lui retourner en pleine poire.



Alors qu’enfin il vacille, Dr Light, qui était volontairement restée en retrait pour absorber l’énergie solaire en provenance du soleil de Qward, envoie une méga rafale de la mort qui tue sur l’immonde et l’abat.

Sur Terre, nombreux sont ceux ayant péri face aux ombres. Le salut vient des magiciens : ayant fini leurs incantations, l’énergie magique s’abat sur les féroces créatures et les expulse en dehors du globe.

Dans la foulée, Alexander Luthor utilise ses pouvoirs extra-dimensionnels pour renvoyer la Terre dans son univers d’origine. Cependant, il épuise sa réserve d’énergie, et ne pourra pas maintenant longtemps le portail entre notre univers et celui de l’ennemi.

Les héros pensant l’Anti-Monitor mort, entament leur retour vers la Terre. A mi-chemin, ils découvrent avec horreur que les ombres battant en retraite sont finalement dévorées par leur maître et servent à le régénérer !

De nouveau debout, l’affreux sort une bouteille de champagne et désintègre Wonder-Woman.



Superman et Lady Quark décident de porter une dernière estocade à l’ennemi. Kal-L ne l’entend pas ainsi, il les met k.o. d’une seule mandale, puis ordonne à ses amis encore présents de se barrer de l’univers d’anti-matière et de le laisser finir ce combat en solo.

(tout le monde s’exécute à l’exception de Superboy-Prime et Alexander-Luther)

Seul face au pas beau, Kal-L explose ses limites et lui en fait voir des vertes et des pas mûres. Entre-autre joyeusetés, il lui balance des planétoïdes en pleine gueule !

Bien que mis en mode berserk, notre kryptonien ne fait pas le poids face à ce monstre. Alors que tout semble perdu, une aide inattendue va venir de la part de Darkseid. Le seigneur d’Apokolips utilise Alexander Luthor comme conduit pour envoyer à l’Anti-Monitor une rafale d’énergie d’une puissance inégalée !



Se prenant pour Duncan Mc Leod, l’ennemi tente un dernier baroud d’honneur, en réponse, Kal-L lui adresse une fin de non-recevoir des plus expéditives.



L’Anti-Monitor mort, son énergie commence à se disperser et provoque une réaction en chaîne détruisant tout sur son passage.

Alors qu’il pensait périr face à ce cataclysme, Kal-L se voit révéler par Alexander Luthor qu’il peut les transporter vers un autre monde, au-delà de l’univers; c’est d’ailleurs ce qu’il avait fait plus tôt, afin d’empêcher que sa Loïs ne soit effacée.



Kal-L, Loïs, Alexander et Superboy-Prime, tous les quatre rescapés d’univers n’existant plus, quitte notre plan dimensionnel pour partir vers une autre destination.

Sur Terre, le calme est revenu. Il reste aux terriens à pleurer les morts et saluer la mémoire des héros qui ont sacrifiés leur vie pour les protéger. Parmi les victimes, on compte : Dove, la Chasseresse, Robin et Green Arrow de Terre 2, Kole, Lori Lemaris, etc…

(la liste est malheureusement très longue)

D’autres nous ont quittés autrement, à l’instar de Wonder-Woman de Terre 2, qui dorénavant va demeurer dans l’Olympe au côté des dieux; mais aussi Kid-Flash qui renonce à son identité pour endosser celle de Flash, en hommage à son oncle.

Pariah, Harbinger et Lady Quark, décident quant à eux de faire un bout de chemin ensemble, afin d’explorer leur nouveau monde.




Commentaire :

Oh my god !

Pour ce final d’anthologie, les auteurs offrent un superbe chant du cygne au vieux Superman, celui des origines.

Très souvent relégué en second plan lors de crossovers passés entre la Ligue de Justice et la Société de Justice, le père des super-héros porte le coup final au monstre qui aura causé la perte de tant d’univers, mais qui aussi et surtout – j’y vois là un autre symbole – a mis un terme définitif à l’ère d’innocence au sein des histoires publiées chez DC Comics.

Jusqu’au bout, l’Anti-Monitor s’est accroché comme une carne et s’est montré coriace comme ce n’est pas permis. Le point décisif aura vraiment été l’intervention de Darkseid.

Pourquoi ce dernier ne s’est pas manifesté plus tôt ? Hmmm… Pour ménager un peu de suspens ?

Cet ultime opus a aussi servi à faire le ménage parmi tous les doublons des héros; exit les vieilles versions de Robin ou Green Arrow… Personnellement, je ne me remettrai jamais de la mort de la Chasseresse, fille du Batman de Terre 2 !!!

La série Crisis est maintenant finie, de nombreux personnages sont morts, d’autres ont vu leur histoire changer et certains évènements seront oubliés; je vous ferai un petit topo sur ce point prochainement.

[cyclopebox]

Crisis On Infinite Earths : le dossier





1- Pourquoi Crisis ?

Non non non, DC n’a pas pris l’initiative de déglinguer son multivers sur un coup de tête. Pour comprendre l’origine de ce projet, il faut se remettre dans le contexte de l’époque.

Tout d'abord, en terme de ventes globales, la maison de Superman est depuis longtemps reléguée à la seconde place, derrière son concurrent lanceur de toile.

Ce fait commercial était en partie dû à un facteur : l’accessibilité.

Non pas que les aventures de la Ligue de Justice étaient incompréhensibles, loin de là, mais le lecteur novice avait – il paraît – du mal à s’y retrouver entre les différentes incarnations d’un Flash ou Green-Lantern.

Certaines séries se passaient sur Terre 1, d’autres sur Terre 2, cela rendait la notion d’univers partagé - principe autrefois si cher à la maison des idées – beaucoup plus difficile.

A noter aussi que l’univers DC souffrait d’un certain complexe vis-à-vis de sa continuité. Autant il était facile d’établir la chronologie d’un certain quatuor des années 60, en faire autant avec Batman, cela relevait d’une gageure.

En effet, comment savoir où s’arrêtaient les aventures du vieux Superman de Terre 2 et à partir de quand commençaient celles de son homonyme de Terre 1 ?

A cela, vous rajoutez les erreurs de scénarios qui étaient justifiées par la sorte : "Heu … Ouais, tel évènement a bien eu lieu… Oui-oui, c'est officiel, mais cela s'est en fait déroulé sur Terre 28."

Certains personnages commençant aussi à se faire vieux, DC ressentait le besoin de moderniser leurs origines avec des auteurs de gros calibre : Superman et Batman ayant été crées à la fin des années 30, un petit coup de ménage ne pouvait pas faire de mal.

Toutes ces raisons ont amené cet éditeur à prendre le taureau par les cornes. Et comme on dit, rien ne vaut un bon nettoyage à l'eau de javel pour tout décaper !

Et comme DC s'apprêtait à fêter son cinquantième anniversaire, l'occasion était plus que bonne, non ?



2- Crisis et ses morts

Résumer cette saga par "y'a plein de mecs qui meurent" est fortement injuste, Crisis est avant tout une histoire de super-héros qui ont à traiter avec un ultra-méchant avec plein de rebondissments, mais il n'empêche, le compteur est lourd.

Indiquer le nombre de macchabés est une tâche difficile, d'autant que certains meurent au combat tandis que d'autres sont effacés, je vais donc m'abstenir.

Néanmoins, je crois qu'il est bon ton de faire un petit topo global.

Les personnages de Terre 2 sont de loin les plus touchés. Chose logique en somme, vu qu'une bonne partie d'entre-eux correspondait à la version Golden Age des héros et vilains DC; avec les raisons éditoriales évoquées plus haut, il était normal qu'ils passent à la trappe d'une manière ou d'une autre.

Si les vieux justiciers en collant ont connu une mort héroïque au combat, leurs homologues maléfiques, ont été quant à eux purement zappés, seul le vieux Luthor de Terre 2 a eu droit aux honneurs de l'ami Brainiac.

Afin que la pilule passe mieux, mais aussi pour justifier l'importance de la Crise, DC a décidé de sacrifier au moins un personnage par série, ce quelque soit son univers d'origine.

Vu qu'il aurait été délicat de se débarrasser d'un Nightwing ou Green Arrow, les troisièmes couteaux de type Kole, Psycho-Kid, Dove ou Oncle Marvel sont passés à l'as. Hop là, direction la poubelle !

Les deux exceptions ayant trouvé une fin d'anthologie sont, fort heureusement, Supergirl et Flash.

Pas respect des lecteurs, mais aussi – je n'en doute pas une seconde – amour de ces personnages, leur mort n'est pas bouclée via un petit tour dans le nuage d'anti-matière, mais par un affrontement émérite : Supergirl est la première personne à avoir sérieusement blessé l'Anti-Monitor, Flash a quant lui mis à mal son armée et détruit son canon.

Bien entendu, la mort dans les comics étant tout sauf une valeur constante, certains de ces disparus ont fini par revenir d'une façon ou d'une autre, mais la majorité d'entre-eux reste encore aujourd'hui six pieds sous Terre.

Trouvez-moi un seul autre cross-over super-héroïque dont les conséquences se font encore ressentir plus de vingt ans après. Hmmm… Vous ne trouvez pas ?

C'est normal.



3- Crisis au sein de la continuité

Attention, migraine en vue !

Petit rappel : au cours du 11ème épisode, les héros voyagent de l'aube des temps au présent, découvrent que leur monde n'est plus, ont un passé modifié, voient leurs souvenirs altérés voir carrément pour certains d'entre-eux, apprennent qu'ils ne sont pas censés exister.

Tout ceci s'explique par la création du nouvel univers.

Celui-ci étant différent du précédent, on peut très bien admettre qu'une force divine / universelle / gna-gna-gna est à l'œuvre pour corriger les anomalies.

Entre autre, on l'a vu effacer au fur et à mesure tout souvenir lié à Supergirl ou aux disparus originaires de Terre 2 (Robin, Kal-L, Wonder-Woman, etc…).

Pourquoi cela ?

Tout simplement parce que ceux-ci ne sont pas censés exister. Oui je sais, je me répète, mais c'est LE point important qui explique tout.

Par exemple, juste après Crisis, Superman se rappelle de sa cousine. Mais, force cosmique / machin / bidule oblige, on peut dire que deux semaines après, il oublie tout, on peut même supposer que les photos ou autres objets qu'il avait d'elle se sont volatilisées.

Cas différent, celui de Barry Allen : tout le monde se souvient de lui, sait qu'il est mort, mais les circonstances exactes de sa disparition et surtout à cause de qui sont floues. Wally West sait que son oncle est mort en héros, mais il est incapable de dire où et quand.

Pourquoi cela ? Tout simplement parce que les évènements même de la crise sont oubliés.

L'attaque de l'Anti-Monitor au cours du 12ème épisode, avec ses ombres qui massacrent des millions d'humains, quelque-part, cela est intrinsèquement lié à l'existence du multivers. Mais celui-ci n'étant plus, le nouvel univers corrige cette erreur en effaçant ses traces au maximum possible; il n'est pas impossible que bon nombres de personnes tuées par les fameuses ombres, sont par la suite revenues à la vie comme si de rien n'était.

Ceux qui se souviendront de tout sont une poignée. En gros, ça comporte tout juste Pariah, Lady Quark, Harbinger, les New Gods (et encore…), Psycho Pirate et enfin quelques voyageurs temporels (Rip Hunter) ou entités cosmiques (le Spectre).

Pour simplifier, considérez tout simplement qu'au niveau de la continuité, l'expérience Crisis est considérée chez les héros DC comme une anomalie temporelle, avec beaucoup de dégâts et dont les conséquences sont troubles.



4- Crisis, son impact pour les principaux personnages

L'histoire étant changée, on considère que tout personnage est concerné par Crisis. Cependant, certains ont été plus touchés que d'autres.

Voici un petit état des lieux :

a) Superman

Mr slip rouge est sans aucun doute l'un de ceux dont la crise a le plus bouleversé l'existence.

Tout d'abord, il a vu ses pouvoirs grandement diminuer; certes, il reste ultra-balaise, mais son niveau de puissance est nettement en dessous de qu'il était et se situe maintenant à une échelle "normale"; par exemple, il ne peut plus déplacer de planète à la simple force de ses bras, exit la super-vitesse égale à celle de Flash, itou pour la super-ventriloquie ou les voyages temporels.

Ce changement n'est pas gratuit, il sert surtout aux futurs scénaristes à pouvoir introduire des adversaires potentiellement intéressants; car avant, bien peu de joyeux lurons étaient en mesure de représenter une menace physique pour l'homme d'acier.

A noter aussi qu'il a commencé sa carrière en tant que Superman à Métropolis; par ce fait, ses aventures en tant que Superboy, on les oublie, itou pour ses exploits aux côtés de la Légion des Super-Héros.

Enfin, il est l'unique rescapé de la planète Kypton, ce qui enlève toute possibilité d'un retour de Supergirl ou de mon copain Krypto (bwouf ?).

Certes, par la suite, les auteurs feront machine arrière concernant de nombreux points, mais ceci est une autre histoire…


b) Wonder-Woman

Toutes ses aventures pré-Crisis sont effacées.

Désintégrée par l'Anti-Monitor, elle réapparaîtra sur Terre quelques années plus tard au cours du cross-over Legends, ses nouvelles origines seront narrées par – curieux hasard – un certain George Perez.

Chose très drôle, des abrutis chez DC ont décrété que les aventures de Wonder-Woman avec la Ligue de Justice ont bien eu lieu, mais que c'est Black Canary qui était à sa place. Dans le genre "retconnerie", je trouve cela pas mal, car comment expliquer les vieux épisodes de la Ligue où l'on trouvait à la dois Wonder-Woman et Black Canary, hmmm ?

Concernant son homonyme de Terre 2, ben… Celle-ci vit maintenant en Olympe et n'a plus aucun contact avec les terriens (ce qui tombe bien, vu que tout le monde l'a oublié). Ses aventures durant la seconde guerre mondiale au sein de la J.S.A. seront plus tard justifiées en disant que c'est Hyppolite (la mère de l'actuelle Wonder-Woman), qui avait endossé l'identité de sa fille et avait remonté le temps pour combattre les méchants en son nom (dans le genre explication à deux balles, je trouve ça pas mal).


c) Wonder-Girl

A l'origine, ma petite Donna était une orpheline sauvée par Wonder-Woman et ayant vécu sur l'île des amazones sous l'égide d'Hyppolite.

Ceci n'étant plus possible, vu qu'au sein de la nouvelle continuité, la belle Diana est censée apparaître bien après Crisis et bla-bla-bla… Son passé sera donc transformé, on découvrira qu'elle avait en fait été élevée par les Titans de l'Olympe.

A noter aussi qu'à mon grand dam, elle reste mariée à ce gros connard de Terry Long !


d) Batman

Ses aventures loufoques des années 50 et 60 où il combattait des extra-terrestres ou sorciers, on oublie, le chevalier de Gotham est dorénavant un justicier évoluant dans un environnement sombre et urbain.

Autre changement notable : celui de sa vie sociale. Sans être un gai luron, l'ancien Batman avait des relations plus ou moins normales avec la communauté ses super-héros, il pouvait même se targuer d'être le meilleur ami de Superman.

Dorénavant, mis à part quelques élus comme Alfred ou Robin, les personnes envers qui il entretient une relation avec un semblant de normalité sont peau de chagrin.

Depuis le début des années 80, Batman avait déjà entamé ce virage "dark", Crisis a servi de prétexte pour accélérer les choses et faire table rase d'un passé gênant.


e) Hawkman

Attention, gros bordel !

Alors, juste après Crisis, Hawkman de Terre 1 et Terre 2 cohabitent ensemble, ce qui n'a rien de choquant compte tenu que le premier vient de la planète Thanagar tandis que le second est la réincarnation d'un prince égyptien.

Jusque là tout va bien, mais les choses vont vite changer.

Hawkman de Terre 2 va carrément se voir attribuer certains des exploits de sa contrepartie au sein de la Ligue, puis va être envoyé avec le reste de Société de Justice dans la dimension d'Asgard au cours du Ragnarok (j'explique ce point plus bas).

Hawkman de Terre 1 va être moins chanceux : des caprices scénaristiques / éditoriaux à la con vont plus tard effacer toute trace de son existence, un nouveau Hawkman a moitié psychopathe va même être crée, puis vient Zero Hour où toutes les versions de Hawkman fusionnent et c'est alors que… Stoooooooooooop !!!

Pas envie d'expliquer le merdier crée par des incompétents.

Aujourd'hui, le Hawkman que vous voyez officier au sein de la série JSA est celui des origines (=Terre 2), il a aussi officié au sein de la Ligue, point barre.

Le reste, on oublie.


f) Flash

Barry Allen mort, Wally West endosse son identité, mais sa vitesse est nettement inférieure à ce qu'elle était avant : plus proche de celle du son, tandis qu'avant il pouvait atteindre celle de la lumière; ce handicap sera levé au fur et à mesure au cours de ses pérégrinations.

A noter que la série Flash avait été arrêtée avant Crisis, ce cross-over a servi de prétexte à la relancer en changeant la tête d'affiche ce sans mettre un parfait inconnu pour les lecteurs vieux de la vieille.


g) Power-Girl

Elle va oublier tout souvenir concernant Kal-L et sa vie sur Terre 2.

Successivement, elle va croire être la cousine de Superman, mais comme la chose n'est pas possible (Sup' est le SEUL survivant de Krypton), on va raconter que ses pouvoirs seraient d'origine magique et qu'elle serait une lointaine descendante du sorcier Arion.

Bien plus tard, les auteurs vont faire machine arrière et la définir comme étant bien une kryptonienne en provenance d'une réalité alternative défunte, ce qui est techniquement exact.

Ne me demandez pas pourquoi DC n'a pas pris à l'époque la décision de se débarrasser de Karen, je n'en ai aucune idée, à moins que les responsables ne souhaitaient pas créer de doublon avec la mort de Supergirl…


h) Société de Justice

Cette équipe a bien officié au cours de la seconde guerre mondiale, puis s'est dissoute au début des années 50, ce non sans servir d'inspiration à ceux qui plus tard ont crée la Ligue de Justice, plusieurs de ses membres y ont d'ailleurs un successeur officieux (ex : Green Lantern, Flash, etc…).

Cependant, la présence de ces vieux héros gênait les grands pontes de DC, qui voyaient d'un mauvais œil son existence aux côtés de la Ligue de Justice.

Très rapidement, une solution d'urgence est trouvée.

Ni une ni deux, la Société de Justice est exilée dans la dimension d'Asgard pour y livrer un combat sans fin; ces personnages resteront de côté pendant quelques années.


i) Légion des Super-Héros

Le principal changement lié à la Légion fût la présence de Superboy au sein de ses moults aventures. Ce dernier n'existant plus, comment justifier cette continuité ?

La solution vint d'une pirouette scénaristique fournie par le vilain Time Trapper : ne sachant pas quoi faire de ses journées, l'affreux a capturé – avant Crisis - la période temporelle ou Superman de Terre 1 était adolescent puis l'a envoyé dans un univers de Poche qu'il gardait chez lui dans sa commode; la crise passant, l'univers de poche du Time Trapper est préservé.

Du coup, dans la situation post-Crisis, lorsque la Légion pensait voyager dans le temps pour taper causette à l'ami Superboy, elle se déplaçait en fait dans l'univers de poche.

A noter que par la suite, ce Superboy va mourir au combat, donc aucun risque de voir réapparaître un deuxième Superman. C'est bon, tout le monde a compris ?

Ca tombe bien, car je n'ai pas fini…

Concernant la Légion, Crisis et les cross-overs lui faisant suite, ont à plusieurs reprises servi de prétexte pour dire "on efface tout et on recommence".

Je nous vous ferai pas un topo sur tous les détails du pourquoi du comment, sachez juste qu'actuellement, nous en sommes à la troisième incarnation de la Légion. Merci DC…


j) Lex Luthor

Si il y a un vilain dont Crisis a eu des impacts, c'est bien ce vieux Lex.

Avant, il était un savant fou, magicien débutant à ses heures et portait une armure de combat, il n'hésitait pas à aller au contact direct vers Superman et représentait une vraie menace physique pour l'homme d'acier.

Un petit coup de lessive sauce Crisis, et hop, Luthor est devenu un homme d'affaire véreux tenant Métropolis dans ses mains, légèrement rondouillard, il est tellement imbu de sa personne qu'il voue une jalousie haineuse envers le kryptonien.

Fini les séquences de castagnes, dorénavant, tout est dans la psychologie : Luthor fait appel au service d'un vilain pour foutre la merde, mais comme il est super-intelligent, Superman ne peut pas prouver que c'est lui le vrai pourri de l'histoire.

Ce jeu du chat et de la souris – très lassant à mes yeux – va durer près de vingt ans…



5- Crisis en France

A ce jour, cette série a connu les joies de trois publications.

La toute première eu lieu entre 1986 et 1987 au sein de la revue Superstar Comics, à savoir du n° 3 à 12. Chant du cygne de l'éditeur Arédit, on y voit surtout un découpage calamiteux des épisodes avec en plus certaines planches incomplètes.













La seconde est faite par Semic, initiée en octobre 2001, la fin sera tardivement publiée en juin 2003. Traduction de très bonne facture, bénéficiant en plus d'un vrai-faux épisode bonus (Legends of DC Universe : Crisis On Infinite Earths Special), on regrettera juste le défaut inhérent aux Semics Book : une qualité de reliure laissant à désirer.






La troisième et dernière traduction est du made in Panini, sortie en juin 2006, il s'agit de l'adaptation du hardcover américain sorti peu de temps avant. Le point négatif vient essentiellement du prix : 65 €, ouch ! En dehors de celà, j'apprécie particulièrement le fait d'avoir les pages en format géant, avec les couleurs qui vont bien et les annotations en bonus.



6- Crisis et ses numéros annexes

Bon nombres d'épisodes spéciaux sont sortis pour mettre en valeur Crisis : Crisis Frontline, Countdown to Crisis, House of Crisis featuring Loïs Lane, etc...

Non, je déconne, y'a rien de tout cela les amis !

A cette époque, on ne pas prenait les lecteurs pour des vaches à lait en sortant plein de numéros expliquant les détails incompréhensibles d'une insipide trame principale; Crisis On Infinite Earths se suffit elle-même, tenez le vous pour dit.

Cependant, tous les personnages DC ayant été concernés par cette saga, pour presque chaque série, on y trouve quelques numéros avec la mention Crisis.

En France, nous avons par exemple pu suivre un peu plus en détail les évènements liés au corps des Green Lantern, la Légion des Super-Héros qui doit faire face à une évasion massive de prisonniers ou bien encore Wonder-Woman affronter Arès et Hadès fraîchement alliés à l'Anti-Monitor.

Ces épisodes, j'insiste, n'apportent rien à la trame principale, ils ne sont à lire que si vous êtes vraiment fan d'une série ou une sale ghoule DC.



7- Crisis et le multiverse

Tout le monde a compris que le multiverse était mort, oui ?

Comme rien n'est éternel dans les comics, une parade va être trouvée : les univers parallèles sont morts, vive les lignes temporelles parallèles !

Ok j'exagère, ce principe a franchement été peu utilisé par la suite : on a vu beaucoup moins de versions alternatives de Superman que de mutants venant du futur pour y foutre le bordel dans une certaine école de jeunes surdoués.

D'ailleurs c'est simple, Mark Waid avait lancé le concept du Hypertime au cours des années 90, l'idée est restée sans suite.

Le multiverse a fini par réapparaître au cours de la saga 52, ce en 2007, soit vingt ans après. Mais pour l'instant, DC se montre très frileux quant à son utilisation, ce n'est donc pas pour tout de suite que l'on va revoir la Ligue de Justice utiliser un téléporteur interdimmensionel.



8- Un après-Crisis mi-figue, mi-raisin

Frank Miller qui nous narre la fin de Batman dans Dark Knight Returns puis ses origines dans Year One, Watchmen par Moore et Gibbons, Superman revisité par John Byrne, Wonder-Woman par George Perez, la Ligue de Justice par Giffen, le lancement de la ligne Vertigo etc…

Dire que l'après Crisis fût bénéfique pour DC Comics est un euphémisme, mais ont-ils pour autant ravi la première place à Marvel ?

Non.

Tout d'abord, le vilain concurrent était à cette époque en plein état de grâce : John Buscema, Chris Claremont, John Romita Jr, Walter Simonson, etc… Les têtes d'affiches nombreuses et fortement populaires, ont fait moult merveilles sur les séries d'en face, suffisamment en tout cas pour permettre aux héritiers de Stan Lee de rester debout.

Le vrai problème, est venu – hélas pour les ghoules – de DC en lui-même, où furent prises des décisions éditoriales plus que douteuses.

Tout d'abord, au lieu de calmer le jeu, de laisser à leur nouvel univers le temps de prendre ses marques et les auteurs de mettre leur patte sur les personnages, tous les ans, on avait droit à un méga nouveau crossover : Legends, Millenium, Invasion…

Le hic, c'est que la qualité n'était pas, mais alors pas franchement pas au rendez-vous.

On peut aussi citer le cas de Zero Hour, lancé en grande pompe et censé corriger toutes les erreurs de continuité (les lecteurs en avaient-ils vraiment besoin ?), mais qui au final s'avère plus être un Crisis du pauvre.

A cela, vous rajoutez les choix arbitraires de faire table rase du passé de certains personnages, ce qui fut pour moi leur plus grosse erreur.

Non mais franchement, mettez vous à la place du lecteur de la Légion des Super-Héros : du jour au lendemain, on lui zappe tous ses personnages, on lui en colle certains similaires, d'autres nouveaux, et ensuite on lui dit que c'est comme ça et puis c'est tout…

Idem pour Hawkman…

Et que dire de Supergirl qui revient, ressemblant comme deux goutte deux à celle des origines mais qui n'est pas une kryptonienne, car il faut rester dans la logique que Superman est le seul survivant de sa planète et gna-gna-gna…

Wonder-Woman qui n'était pas là pendant la seconde guerre mondiale, mais qui finalement si car sa maman a décidé de remonter le temps et de se faire passer pour elle…

Certains membres de la JSA qui rajeunissent, puis vieillissent, puis rajeunissent…

Les nombreux errements concernant Power-Girl…

STOOOOOOOOOOOOOOOOOOP !!!

Oui, grâce à Crisis il y a eu du bon, mais à cause de certains incompétents, l'univers DC ne s'est certainement pas retrouvé simplifié, loin de là : il y a un moment, pour savoir qui était tel personnage et comment le situer, je vous garantis que c'était plutôt chiantissime.

(la situation s'est pas mal améliorée ces dernières années, on dit merci à Geoff Johns).

Certes, à cœur vaillant rien d'impossible, mais c'est franchement con, car créer un univers simplifié était le but premier de Crisis, mais ces buses ont tout salopé.



9- Crisis On Buzz Comics

Hors de question que j'achève ce dossier sans relever l'excellent travail rédactionnel fait au sein de la communauté Buzz Comics.

Vous pouvez trouver de nombreuses chroniques sur des épisodes liés à l'après Crisis, ce qui tombe très bien, puisque la plupart d'entre-eux restent inédits en France.

Tout d'abord, je vous redonne le lien du sujet crée par spider_jerusalem, qui nous fait un petit topo sur les différents univers de cet éditeur :

Le multiverse DC pour les nuls

Ensuite, je vous invite à relire cet article de notre gourou sénile vénéré, j'ai nommé Niglo, racontant le destin de la Société de Justice peu après les évènements de Crisis, les nouvelle origines de Superman par Byrne, ainsi que les exploits de Green Lantern :

- Last Days of the Justice Society

- Superman : The Man of Steel

- Green Lantern

Cytrash, associé à notre infatigable hérisson nous dévoile les aventures inédites des Jeunes Titans :

- New Teen Titans vol. 2

Scarlet, la pire ghoule DC de la création, s'excite comme une puce avec son héros fétiche, Wally West, a.k.a. Flash :

- Flash, The Fastest Man Alive vol. 2

Doop, le sympathique prof de maths qui joue aux pokémons, nous a narré les exploits de Wonder-Woman par le dieu Perez :

- Wonder-Woman vol. 2

D'autres travaux ont été effectués sur l'univers post-Crisis, je vous mettrai les liens au fur et à mesure.



10- Crisis, au final ça vaut quoi ?

Les points négatifs liés à l'après Crisis, ne doivent pas faire oublier l'essentiel : Crisis On Infinite Earths est en elle-même une très bonne histoire de super-héros, l'une des références du genre.

Faire un cross-over de cette envergure était un projet complètement casse-gueule, et pourtant l'ensemble tient très bien la route.

Déjà d'un point de vue graphique, George Perez – magnifiquement secondé par Dick Giordano & Jerry Ordway - s'est coltiné les douze épisodes d'une traite, ce en ayant à dessiner plus de cinq cents personnages différents !

Lorsqu'on voit que les grosses bousins d'aujourd'hui ne sont pas foutu d'enchaîner plus de trois épisodes d'affilé sans retard, ce malgré un cahier des charges beaucoup plus léger, le tout pour un résultat largement en dessous, je me dis qu'il y a des coups de pieds au cul qui se perdent…

Parlons maintenant de la qualité du scénario de Marv Wolfman.

Je pourrais me lancer dans un long discours pour vous convaincre à quel point c'est transcendant et bla-bla-bla, mais non, je préfère vous dire pourquoi j'ai toujours autant de plaisir à relire cette série.

Crisis on Infinite Earths représente tout ce que j'attends d'un comics de super-héros :

- un rythme bien posé qui permet à l'histoire de se mettre en place tranquillement mais sans lenteur excessive (les six premiers numéros servent à présenter les différentes Terres parallèles, puis grosse baston tout azimut pendant les six derniers);

- de la castagne héroïque à gogo, mais sans effusion de sang inutile (le gore dans les comics, moi je n'aime pas !);

- plein de super-héros en couleurs et bien à leur place (ex : menace cosmique oblige, Batman ne sert pas à grand-chose);

- un méchant charismatique, dur à cuire qui en fait baver comme c'est pas permis à nos justiciers et qui peut se targuer d'être le pas beau des comics à avoir le plus de morts au compteur (je connais un certain titan nihiliste qui peut aller se rhabiller);

- d'autres vilains qui profitent de la situation pour foutre la merde;

- un impact sur presque tous les personnages du catalogue DC (Jonah Hex, Kamandi, Anthro, Sergent Rock, etc…)

- une absence totale de Wolverine.

A cela vous rajoutez le fait que le tout, au niveau de sa narration, est très accessible, ce même pour un total débutant en DC Comics; vous n'avez donc plus aucune excuse pour ne pas lire ce chef d'œuvre.

[doop]

C'est magistral

[Thorn]

	Citation:			Posté par cyclopebox
	une absence totale de Wolverine.

La cerise sur le gâteau....

Tu donnes des cours ? C'est absolument.... sans adjectif trouvable.

[exfan]

Ca remet en perspective et ça donne envie de relire

[scarletneedle]

A part cela, je suis une goule.....

[cytrash]

des fois , les mots sont superflus ...

[Thoor]

C'est en trouvant par hasard de vieux SUPERSTAR COMICS que j'ai pris conscience que DC aussi c'était vachement bien.

A avoir dans sa bibliothèque, absolument.

Un grand bravo a toi CYCLOPEBOX

[scarletneedle]

j'ai lu et c'est


bon, tu aurais pu encore plus pousser les explications mais je crois que certains ont la migraine

[doop]

Franchement, c'est quand même pour ce genre de choses que BUZZ c'est bien ; hein ?

[scarletneedle]

ouaip!!

[exfan]

ouais !

[Thoor]

Carrément