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  #466  
Vieux 25/07/2016, 10h08
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Thankx au rapide Arrow poru le titre, on reprends où on en était :

DMZ #50 - 54 parus dans le volume M.I.A. par Brian Wood & Riccardo Burchielli and co



Plot : Suite au fiasco nucléaire des partisans de Delgado, Matty se retrouve seul et entouré d'ennemis. Plus qu'un choix, celui qu'il n'a pas voulu faire, retourner vers les lignes US et sortir de DMZ.


Suite du controversé (enfin en ce qui me concerne) Hearth and mind avec sa violence par trop en décalage. Ce M.I.A. en est une suite totalement directe, s'appuyant fortement sur ce dernier et sur ces fameux événements et en propose en fait un épilogue en 4 numéros. L'intention de Wood était donc bien de pousser Matty Roth a une violence accrue, l'amener loin de ses bases, de ses valeurs pour mieux le détruire. Hélas, ce volume 9 étant bien meilleur que le précédent, il montre ce dernier de facto tel qu'il est, maladroit et inabouti. La disgrâce et la chute de Matty manque donc de substance, de réalisme, de «*terrain*» mais heureusement, le chemin de croix qu'il subit dans M.I.A., titre très juste, ramène le comics vers le niveau de qualité que l'on connaît, corrigeant même les défauts de son prédécesseur. En effet, là où l'immersion était gâché dans Hearth and mind, elle est ici pleinement réussie. Là où le fond avait disparu, le voilà revenu sur le devant de la scène.
Nouvelle situation géopolitique sur DMZ, donc sur cette Amérique uchronique et on reprends les bonnes vieilles bases des premiers moments de la série, voix off sous la forme d'une radio d'information nous expliquant la nouvelle donne, plans larges de la ville, quartiers dévastés, anonymes y survivants.. et ça marche*! Nous revoilà sur DMZ au milieu du chaos, de la fumée et des débris, à risquer notre vie en traversant la rue, ça c'est bon*!
On retrouve Matty là où on l'avait laissé seul, sans rien, à des années lumières de ses statuts précédents, pas un journaliste, pas un allié politique, pas un acteur majeur, pas en contrôle, pas vivant*? Ainsi commence une rédemption qui s'annonce douloureuse... affamé, témoin de violence et de morts stupides (dont encore juste juste wtf!), retrouvé puis ignoblement torturé, il recommence enfin à montrer un visage humain devant la sœur de son ancien acolyte, Parco Delgado, accusé de terrorisme par la communauté internationale.
Le reste est plutôt classique et attendu mais nous pouvons pardonner à M. Wood car il faut reconnaître que c'est bien ficelé et.. franchement.. c'est ce que nous voulons lire non*? Aprés tout le héros n'est mis à bas que pour renaître de ces cendres plus fort. Ainsi, Matty se reconcentre, l'auteur multiplie habilement (et un peu facilement) les références au passé, mettant en parallèle la situation de Roth avec celle de ses débuts et à différentes périodes de sa vie sur DMZ. Wood nous fait un bilan, une introspection intéressante et surtout digérable en y ajoutant ça et là une impression de fin de cycle pour DMZ. Tel site détruit par l'armée US, tel personnage disparu... la ville qu'a connu Matty, que nous avons connu par lui, disparaît et ce dernier la quitte.
Étrange sensation de fin donc et cela aurait pu en être une mais en l'espace de 2 pages et d'un Deux Ex Machina qui arrange tout le monde mais qui passe, Matty revient sur DMZ, à nouveau dans la peau d'un journaliste, de retour des morts. C'est limite fan service certes, très hollywoodien au passage mais il faut reconnaître que ça fait du bien de revenir dans cette ville regonflé à bloc.
Quelques mots sur Burch, ultra bon, ultra efficace, qui enchaine parfaitement les découpages bourrés d'énergie, ralentissant le temps d'un face à face magistral et burné à la Mc Tiernan. Il ose même nous exploser à la figure des splash pages qui font mal avant de repartir, 100% adré, et on respire enfin en fermant le volume.
Ah oui, à noter un #50 anniversaire sympatoche avec du guest qui fait plais' (dont Jim Lee, Eduardo Risso, Lee Bermejo, Dave Gibbons, John Paul Leon, Fabio Moon... désolé du peu) mais complètement hors histoire.. bah... cool quand même..
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Vieux 16/08/2016, 00h06
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The Otherside par Jason Aaron & Cameron Stewart



Plot : Deux soldats durant la guerre du Viêt Nam, un américain et un vietcong qui vont se rendre compte de l'horreur de cette guerre et du bourbier ignoble dans lequel d'autres les ont jeté.


Pour la petite histoire, ce comics est basé sur le roman The Short-timers, que Kubrick reprendra pour Full Metal Jacket, du caporal Gustav Hasford, propre cousin de Jason Aaron à qui ce dernier souhaitait rendre hommage. Petit point toujours intéressant pour comprendre la genèse de certaines œuvres dans l'esprit des créatifs. Autant dire que c'est hautement personnel pour Aaron qui nous narre l'histoire de deux soldats, américain et vietnamien, pris dans la tourment de la guerre au Viêt Nam.
L’intégralité du comics est donc un parallèle entre les deux hommes, William Everett d'Alabama d'un côté et Vo Binh Da de Nam Phong de l'autre, deux destins, deux personnages très différents qui vont finalement se rejoindre sur un ignoble champ de bataille. Ignoble car c'est l'objectif d'Aaron ici, nous faire sentir l'horreur de la guerre dans tout ce qu'elle a de plus absolu. Pour cela, l'auteur part de loin, les USA d'un côté qui viennent libérer le pays de la dictature communiste qui menace leur way of life, le Vietnam de l'autre qui doit défendre son pays dans l'honneur contre l'envahisseur qui mange ses enfants et brûlent ses villages. Deux idéologies qui vont être petit à petit balayées a chaque pages tournées alors que nos deux "héros" se rapprochent de la vérité... une simple boucherie, sans espoir, sans peuple à libérer, sans ennemis démoniaques.. juste une mort stupide, les pieds dans la boue, piqués par des moustiques de la taille d'une main, fiévreux de la malaria et rongés par une faim de loup.
Aaron n'y va pas par quatre chemins, montrant avec une solide efficacité l'horreur par des hallucinations horribles, des visions de charniers, des massacres, des morts idiotes loin de l'héroïsme auquel certains pourraient aspirer. A côté de leur endoctrinement bien mis en parallèle, les deux héros sombrent petit à petit dans la folie, parlant à leurs fusils, répondant à des cadavres, s'enfonçant inexorablement dans leurs propres mensonges et se dirigeant stupidement vers une mort inutile. Aaron nous fait la totale, de l’entraînement des deux soldats, début de leurs cauchemars, à la destruction de leurs idéaux, une mise en parallèle parfaite du début à la fin, conclue par un face à face rapide et expédiée continuant de démontrer l'inutilité d'un tel combat.
A coté de cela, Aaron frappe fort avec des scènes puissantes montrant l'arrogance américaine en pays conquis face au fanatisme des vietcong. Pèle mêle le massacre d'un village par les «*forces de libération nord vietnamiennes*», un porc mangeant un cadavre, des frères d'armes tombant comme des mouches... On est obligé de penser à Full Metal Jacket, forcément vu que le matériel de base est le même, mais The Otherside est plus intimiste, plus centré sur le cauchemar de ces deux soldats et les ravages qu'une telle guerre peut faire à un homme. La fin est simple, en quelques pages, mais inutile d'en dire long, il sera hanté pour le reste de sa vie.
On peut peut être regretter une montée en puissance de la folie assez abrupte, commençant très très vite pour le Marines alors qu'un passage vers la folie plus lent aurait pu avoir plus d'impact. Pour le reste, le rythme reste quasiment identique du début à la fin, Aaron utilisant plus l'ambiance et la violence continuelle comme moteur de son récit. Pas de pauses, pas de moments de quiétudes ou de paix, The Otherside prends aux tripes du début à la fin et même lorsque vous fermez le bouquin, il reste encore un peu en tête.
Cameron Stewart y est pour beaucoup, une multitude de détails ignobles parsèment les cases avec un vrai travail sur les scènes d'hallucinations à la fois horribles et bien trop réalistes*! Excellent travail sur les visages également, qui font passer les émotions efficacement, évitant un dialogue ou une bulle explicative qui aurait gâché la scène. L'encrage et les couleurs de McCaig finissent de peindre un tableau chaotique, systématiquement au bords de la suffocation, nous enfermant visuellement dans une jungle noire, rouge et bleu sombre d'où il n'y pas d'échappatoire.
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  #468  
Vieux 16/08/2016, 00h14
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J'ai beaucoup aimé. La narration de Aaron mettant en parallèle le soldat américain et celui vietnamien réserve quelques surprises et le scénariste fait très peu de concessions dans un style assez coup de poing. Tu me donnes envie de le lire à nouveau.
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  #469  
Vieux 16/08/2016, 00h21
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je l'ai lu y a quelques temps déjà, j'avais rédigé la critique et je la poste que maintenant.. du coup, je l'ai bouquiné un peu et j'ai envie de le relire aussi
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  #470  
Vieux 18/08/2016, 15h59
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Critique qui donne envie Merci pour le contexte au début, c'est con, mais ça donne encore plus envie de lire cette histoire.
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  #471  
Vieux 18/08/2016, 17h27
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'me semble que c'était dans la préface d'Aaron, je suis pas allé chercher bien loin hein ^^
Mais c'est vrai que connaître un peu plus l'origine story de telle ou telle œuvre, ça ajoute un éclairage indéniable. Thankx du comm' en tout cas mec!
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Vieux 18/08/2016, 17h30
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Dans l'édition d'URBAN c'est également expliqué.
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  #473  
Vieux 18/08/2016, 17h31
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Merci de confirmer à tous que je l'avais pas tant bossé que ça ma critique
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Vieux 18/08/2016, 17h37
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Ma critique de l'époque :

Citation:
Posté par arrowsmith
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DE l'AUTRE COTE de Jason AARON et Cameron STEWART

Hob a très bien résumé au dessus.

De l'autre côté est une oeuvre qui risque de venir vous travailler un moment après l'avoir reposé. Une oeuvre qui marque par la force de son propos, non manichéen mais sans beaucoup de concession. Car c'est bien de cette putain de guerre du Viet Nam dont il est question et pas d'un roman à l'eau de rose sur les amours impossibles de soldats tellement beau que tu n'y crois pas.

Parmi les réussites de cet album on peut citer la très bonne idée de Aaron de raconter les destins entremêlés et parallèles d'un soldat américain et vietnamien. Trouvaille vis à vis de la narration car on passe d'une histoire à l'autre sans forcément beaucoup de logique. Mais la guerre l'était elle ? Avec l'aide de Cameron Steward et grâce aux qualités des textes de Aaron on est complètement immergé dans les parallèles. On les compare, on les décortique et au final on saisi les similitudes du destin de 2 hommes. 2 pays, 2 peuples mais une seule guerre pour une seule humanité. Là où j'ai trouvé Aaron très fort c'est qu'il est arrivé à me faire avoir de l'empathie pour les 2 soldats. Je me suis demandé si ils allaient s'en sortir alors qu'au final on lit plus un récit documentaire à travers le regard de 2 paumés dans une guerre dont les enjeux les dépassent qu'un roman graphique. C'est très fort.

Intelligence narrative et graphique également car Aaron et Stewart ne se sont pas lancés dans une énième war story sur le Vietnam mais on prit le temps de saisir la réalité à partir de faits et d'une bonne documentation. Les bonus présent dans l'édition d'URBAN (qui au passage effectue là un superbe travail) sont à lire impérativement car ils offre un nouveau degré de lecture et permettent justement de mieux appréhender la bd. De même Aaron nous glisse énormément d'élément sur l'environnement. Ce n'est pas juste une histoire de soldat qui joue à la balle balle (bullet bullet si vous préférez). La haine des Viet Cong dans le village est un moment poignant. Religion, racisme, endoctrinement, chauvinisme sont autant de thème que Aaron traite à travers son récit. Les images sont fortes et démonstratives comme il faut : le dragon, l'homme sans visage mais comment ne pas penser au Styx et à son passeur pour un aller sans retour vers la mort lors de la scène de la barque et du vieil homme. Image forte qui reste....

Et puis on ne peut passer sous silence les superbes dessins de Cameron Steward (qui a fait des repérages au Vietnam). Que cela soit dans les scènes de guerres, les passages oniriques (le dragon, l'homme sans visage) ou bien les scènes de vie au quotidien (Alabama, jungle) c'est un sans faute. Notre regard est capturé par ses planches. Il ne tombe jamais dans la caricature.

Bilan : une oeuvre forte , intelligente et qui marque. En plus l'édition de Urban est très soigné. Ne passez pas à côté.
et celle de Hob

Citation:
Posté par Hob
Hop hop, mon avis sur De l'autre côté

Ce qui frappe aux premiers abords dans cette oeuvre de "jeunesse" d'Aaron ( il l'a écrit avant Scalped ), c'est sa brutalité.
Elle n'a d'ailleurs rien à voir avec celle de Scalped ou de son Punisher.
Non, ici, elle est beaucoup plus frontale, plus "réaliste" et risque de mettre certains lecteurs un peu mal à l'aise.
C'est pour moi la grande force de ce récit même si elle risque d'en choquer certains.

Jason Aaron a parfaitement traité son sujet, sans parti pris ni moralisme mal venu.
En racontant en parallèle le parcours d'un jeune marine face à celui d'un Viet-cong, il démontre que les soldats des 2 camps sont des hommes perdus dans une guerre qu'ils ne comprennent pas.
Ils subissent de plein fouet l'horreur et l'inutilité de celle-ci et ne peuvent en aucun cas lutter contre cela.
Ils sont condamnés à toujours avancer, avancer vers la guerre et une mort certaine (physique ou psychologique).
La mort et la folie sont d'ailleurs palpables de la première à la dernière page.
Le trait de Cameron Stewart a su retranscrire cela à la perfection en évitant tout voyeurisme ou en ne poussant pas l'horreur plus qu'elle ne devait l'être.
Un auteur bien trop rare à mon goût.

Le récit est toujours à la limite de l'insupportable mais il ne la dépasse jamais et réussi grâce à cela, à frapper encore plus fortement les esprits.
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  #475  
Vieux 18/08/2016, 22h40
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J'avais aussi trouvé The Other Side vraiment passionnant, intelligent, pas manichéen. La difficulté avait été de maitriser le jargon militaire.
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  #476  
Vieux 22/08/2016, 18h14
Avatar de Drix
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J'ai adoré The Other Side!!!

J'ai decouvert Aaron avec Scalped, et ensuite avec cette oeuvre, il est definitivement devenu mon scenariste favori.
Stewart est bon, et comme le dit Hib, trop rare!
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  #477  
Vieux 27/08/2016, 17h01
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Hellblazer #23 à 33 parus dans le TPB : The Family Man par Jamie Delano, Dick Forman & Ron Tiner, Sean Phillips, Steve Pugh, Dean Motter, Kevin Walker, Mark Buckingham, Mark Pennington



Plot : John affronte une menace inédite, non pas un démon ou un occulte mais un homme, un meurtrier simple mais contre lequel le con-man est désamparé


Suite de Fear Machine et de son final épiquement magique pour un retour à la normale pour John.. ou presque bien sûr. Delano fait comme les français aux élections présidentielles, il joue l'alternance, nous proposant ici une histoire bien moins grandiose et surnaturelle qu'auparavant mais très très bien placée.
En effet, n'oublions pas que cela commence à l'épisode #23 à peine, John n'a à priori pas encore croisé du démon majeur, tutoyer Satan et foutu le bordel en Enfer. Il sort d'une terrible (et fameuse) histoire à Newcastle, d'un face à face avec Nergal (certes), de quelques prouesses contre les Langues de Feu (si si) et d'un bel exploit contre la Fear Machine.. pas mal, mais le C.V. N'en reste pas moins peu impressionnant. Ici, point de démons, point de magiciens, point de menaces diaboliques mais un «*simple*» serial killer, certes complètement hardcore, à la poursuite de notre pauvre John qui en sait trop, et qui pour une fois, n'y est pour rien.
Hélas, le bas blesse immédiatement car même ce n'est pas encore le magus le plus réputé du monde occidental, il maîtrise suffisamment les arcanes magiques pour faire appel à leur aide au besoin contre un «*simple*» humain. Ici, Delano prends le chemin inverse, créant volontairement un contre pied dans le ton magique de la série pour confronter John à quelque chose de simplement humain, le montrant faible et désarmé face à un de ces compatriotes mortels. On peut aussi se dire pour adoucir un peu la pilule, qu'il n'est pas encore le fameux bastard que l'on voit notamment chez Milligan, qu'il est juste un petit exorciste qui n'a pas encore passé certaine limite. Cela aurait été franchement puissant de le présenter comme cela mais bien évidemment Delano ne pouvait anticiper une série de 300 numéros qui aurait le temps de faire évoluer le personnage. Cela dit, bonne idée que de le montrer sous un jour nouveau, même si encore une fois, l'accroche est trop facile.

Bref bref, après une visite de semi courtoisie à un ami à lui, John se retrouve dans le collimateur du serial killer The Family Man connu pour assassiner sans retenu femmes et enfants. 5 numéros donc pour un face à face avec Constantine, désemparé, tentant de s'échapper des griffes du taré d'en face qui se rapproche inexorablement de lui. Un face à face donc entre deux personnages que Delano rends particulièrement puissant en approfondissant les motivations, états d'esprit et sentiments de chacun. Depuis le début de son run, il fait un travail impressionnant sur les personnages, même secondaires, bien en profondeur, et il continue ici avec pourtant un character pas facile, un tueur d'enfant. Il multiplie les scènes tendues, le tueur face à Chas, face au propre père de John, cauchemars, flashback de sa jeunesse, John poussé dans ses derniers retranchements, obligé de se munir d'une arme à feu pour se rassurer. Sa terreur face à un simple mortel est particulièrement bien amenée et bien ressentie et l’histoire avance inexorablement avec un climax à la fois simple mais profondément dramatique. John en sort anéanti, à la fois en étant obligé de passer une limite, et devant la mort d'un être proche. Il pourrait s'agir d'un arc fondateur pour la mythologie du personnage, un premier pas vers plus de détachement, plus de cynisme, plus de «*Aï focking dont care, mate*!*» qui marquera Constantine par la suite. Hélas... de mémoire, il est rarement fait allusion à cette histoire qui pourtant apporte beaucoup à la compréhension du comportement de bastard par la suite*! Hélas aussi, Delano manque l'enchainement. Malgré un épilogue touchant avec sa nièce Gemma, véritable fil rouge de la série mine rien, et son père, le TPB se termine par 2 one shots parfaitement anodins, sans aucun lien avec la violente claque émotionnelle que vient de prendre le héros. Un peu dommage après un travail très honnête et une vraie prise de risque que de montrer un arc sans aucune magie*!
Delano reste Delano, beaucoup de dialogues, beaucoup de détails, mais il parvient ici à inspirer suffisamment d'inquiétude et de stress dans la lecture pour que cela ne pèse pas trop dans la balance. 5 numéros c'est parfait, l'auteur raconte ce qu'il a à dire, sans fioriture, sans raccourcis, sans noyer le poisson. Les 2 one shots sont sympathiques sans plus, et surtout donc plutôt mal amenés hélas.
Coté dessineux, Ron Tiner et quelques potes s'occupent de la série principale, un trait dur, agressif, soutenu par un encrage puissant et sombre et un découpage rapide permet d'installer une ambiance malsaine, noire et sans espoir. Manque quelques détails ici et là mais le style old school très fin 80/ début 90 apporte un cachet à l'ensemble. Sean Philips pour l'épilogue avec son style très reconnaissable, intéressant pour cette histoire plus inquiétante qu'effrayante, tout en restant très forte émotionnellement. Peut être un peu statique mais assez travaillé et porté par un choix de couleurs quasi parfait de Tom Ziuko, qui colore aussi avec brio le reste du TPB. Steve Pugh et Mark Pennington enfin sur les 2 one shors, le premier très bon pour un une histoire de chien possédé, très organique et visuellement assez violent, le deuxième moins bon pour une histoire assez hors du temps et hors contexte, trop lisse et propre pour du Hellblazer*!
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Plot : Deux soldats durant la guerre du Viêt Nam, un américain et un vietcong qui vont se rendre compte de l'horreur de cette guerre et du bourbier ignoble dans lequel d'autres les ont jeté.


Pour la petite histoire, ce comics est basé sur le roman The Short-timers, que Kubrick reprendra pour Full Metal Jacket, du caporal Gustav Hasford, propre cousin de Jason Aaron à qui ce dernier souhaitait rendre hommage. Petit point toujours intéressant pour comprendre la genèse de certaines œuvres dans l'esprit des créatifs. Autant dire que c'est hautement personnel pour Aaron qui nous narre l'histoire de deux soldats, américain et vietnamien, pris dans la tourment de la guerre au Viêt Nam.
L’intégralité du comics est donc un parallèle entre les deux hommes, William Everett d'Alabama d'un côté et Vo Binh Da de Nam Phong de l'autre, deux destins, deux personnages très différents qui vont finalement se rejoindre sur un ignoble champ de bataille. Ignoble car c'est l'objectif d'Aaron ici, nous faire sentir l'horreur de la guerre dans tout ce qu'elle a de plus absolu. Pour cela, l'auteur part de loin, les USA d'un côté qui viennent libérer le pays de la dictature communiste qui menace leur way of life, le Vietnam de l'autre qui doit défendre son pays dans l'honneur contre l'envahisseur qui mange ses enfants et brûlent ses villages. Deux idéologies qui vont être petit à petit balayées a chaque pages tournées alors que nos deux "héros" se rapprochent de la vérité... une simple boucherie, sans espoir, sans peuple à libérer, sans ennemis démoniaques.. juste une mort stupide, les pieds dans la boue, piqués par des moustiques de la taille d'une main, fiévreux de la malaria et rongés par une faim de loup.
Aaron n'y va pas par quatre chemins, montrant avec une solide efficacité l'horreur par des hallucinations horribles, des visions de charniers, des massacres, des morts idiotes loin de l'héroïsme auquel certains pourraient aspirer. A côté de leur endoctrinement bien mis en parallèle, les deux héros sombrent petit à petit dans la folie, parlant à leurs fusils, répondant à des cadavres, s'enfonçant inexorablement dans leurs propres mensonges et se dirigeant stupidement vers une mort inutile. Aaron nous fait la totale, de l’entraînement des deux soldats, début de leurs cauchemars, à la destruction de leurs idéaux, une mise en parallèle parfaite du début à la fin, conclue par un face à face rapide et expédiée continuant de démontrer l'inutilité d'un tel combat.
A coté de cela, Aaron frappe fort avec des scènes puissantes montrant l'arrogance américaine en pays conquis face au fanatisme des vietcong. Pèle mêle le massacre d'un village par les «*forces de libération nord vietnamiennes*», un porc mangeant un cadavre, des frères d'armes tombant comme des mouches... On est obligé de penser à Full Metal Jacket, forcément vu que le matériel de base est le même, mais The Otherside est plus intimiste, plus centré sur le cauchemar de ces deux soldats et les ravages qu'une telle guerre peut faire à un homme. La fin est simple, en quelques pages, mais inutile d'en dire long, il sera hanté pour le reste de sa vie.
On peut peut être regretter une montée en puissance de la folie assez abrupte, commençant très très vite pour le Marines alors qu'un passage vers la folie plus lent aurait pu avoir plus d'impact. Pour le reste, le rythme reste quasiment identique du début à la fin, Aaron utilisant plus l'ambiance et la violence continuelle comme moteur de son récit. Pas de pauses, pas de moments de quiétudes ou de paix, The Otherside prends aux tripes du début à la fin et même lorsque vous fermez le bouquin, il reste encore un peu en tête.
Cameron Stewart y est pour beaucoup, une multitude de détails ignobles parsèment les cases avec un vrai travail sur les scènes d'hallucinations à la fois horribles et bien trop réalistes*! Excellent travail sur les visages également, qui font passer les émotions efficacement, évitant un dialogue ou une bulle explicative qui aurait gâché la scène. L'encrage et les couleurs de McCaig finissent de peindre un tableau chaotique, systématiquement au bords de la suffocation, nous enfermant visuellement dans une jungle noire, rouge et bleu sombre d'où il n'y pas d'échappatoire.
Lu à nouveau et ce fut une lecture encore plus éprouvante que la première fois. Réellement un putain de comics. Sacré Aaron.

Au passage l'édition Urban est splendide avec non seulement l'explication lié à la parenté avec Full Metal Jacket (deux textes) mais également le carnet de voyage commenté avec photos et croquis de Cameron Stewart.

Un comics que je prendrai dans un top 100 assurément.

Merci l'ami Jorus pour m'avoir donner l'envie d'aller voir Charlie une nouvelle fois
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Vieux 17/09/2016, 20h37
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Presque au bout!!

DMZ #55 - 59 parus dans le volume Collective punishment par Brian Wood & Andrea Mutti, Cliff Chiang, Nathan Fox, David Lapham, Danijel Zezelj



Plot : Tranches de vie sur DMZ, un soldat américain face à ses victimes, Wilson face à sa mort, Amina face à sa vie, Decade Later face à ses regrets, Matty face à ses choix


Wood revient en force*! Après effectivement un volume 8 maladroit et faible suivi d'un gros épilogue avec le 9, heureusement bien meilleur, l'ambiance pré-apocalyptique et fin d'une ère était certes efficace mais très pesante et lourde. La faute sans doute à une succession de numéros (une petit quinzaine) où Matty Roth était quasiment le seul protagoniste dans un univers pourtant riche en personnages secondaires et plus. Cette richesse était un atout indéniable pour cette série, qui s'appelle DMZ et pas Matty Roth, justement pour apporter de la substance, matière, profondeur au récit de Wood, mettant le fameux Roth en valeur et pas le contraire.
Heureusement, l'auteur se souvient de ses bonnes vieilles recettes, déjà usités à maintes reprises certes, d'alterner récit long sur le plot principal avec des récits plus courts, sous forme de one shots pour étoffer le background. La méthode, sassez redondante en fait, pourrait desservir le récit en y apportant une sensation de structure rigide, artificielle, loin de l'aspect paradoxalement vivant et organique d'une zone de guerre. Mais je trouve finalement que faire appel à cette méthode, 5 one-shots sur 5 personnages autour d'un même événement, de manière régulière a l'effet inverse, apportant une identité à la série, une marque de fabrique utile, intéressante et enrichissante. A condition bien sûr que le fond soit bon*!
Et c'est le cas, Wood nous sort la totale, nouveaux personnages vite intégrés, anciens perso refaisant surface, violence, mort, destruction mais aussi espoir, courage et amour... de la ville en l’occurrence. Seul bémol, on en veut plus*! DMZ est au bords de la destruction et les tranches de vie présentées ici sont si prenantes, si intenses, que nous ne sommes pas rassasiés. Wood aurait donc pu continuer cette démarche un moment alors qu'il arrive à un moment pivot de sa série, montrant comment ses laissés pour compte, ses survivants, ses apatrides coincés entre deux camps réagissent justement à la destruction de leur foyer, devenu leur identité. Plus grandiose et plus ambitieux aurait pu permettre à Wood de marquer pleinement le coup avant d'enchainer vers la fin de la série*; d'autant plus dommage que la dernière page où nous découvrons enfin DMZ post bombardement est saisissante.
Pas de Burch ce coup-ci mais une pléiade d’invités, habitués ou non, qui parviennent malgré leurs styles différentes à mettre en image les mêmes sensation de claustrophobie, de mort imminente et de terreur. Mutti au style moins lisse et plus sale que d'habitude, parfait pour une histoire glauque dans un bunker, Fox, plus pêchu et stylé pour la fin d'un personnage justement haut en couleur, adéquat, Chiang, peut être le moins adapté avec son trait direct et propre, Zezelj au contraire a toujours sa place avec son style anxiogène et Lapham, bien plus précis et bon que dans mes souvenirs*!
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  #480  
Vieux 05/11/2016, 22h30
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Hey une critique d'un truc qui est sorti y a pas 10 ans!!

Red Thorn #1 - 6 parus dans le volume Glasgow kiss par David Baillie & Meghan Hetrick, Steve Pugh



Plot : Isla Mackintosh revient sur la terre natale de sa famille en Écosse pour rechercher sa sœur disparue. Avec son don, elle entre dans le monde surnaturel des anciens dieux et rencontre Thorn qu'elle libère et qui se lance contre son ennemi de toujours.


2013 le monde Vertigo s'écroule avec le départ de l'historique et monumentale Karen Berger, 20 ans pile après le début de l'aventure. Le label est moribond et la vault pleure à chaudes larmes en regardant ses étagères emplies de Sandman, Transmet', Hellblazer, DMZ, 100 bullets et tous les autres. Hauts les cœurs, il reste la vaillante Shelly Bond fidèle au poste et qui lance un baroud d'honneur en octobre 2015 avec 12 titres pour redorer le blason du Vertige... avant hélas de partir elle même pour d'obscures raisons en avril 2016.
Il faut avouer que la vault a boudé ces nouveaux titres «*bah.. pas de Corinthien, pas de Spider Jerusalem, mouais mouais...*» peu emballée par les pitchs malgré des équipes d'artistes fort honnêtes. Et puis le boudin, au bout d'un moment, c'est ridicule, mais la vault est têtue et ne s'est laissée tenter que par le Lightbringer (critique à venir) et par ce Red Thorn qui semblait plain de promesses, de mondes emplis d'anciens dieux et de créatures fantasmagoriques...

Bon... le retour du douloureux...

Acheté donc sur un coup de tête, je ne connaissais pas Baillie au scénario et à peine Hetrick pour un peu de Fairest mais.. allez..*; on y croît, on est reparti, ça va le faire (tentative d'auto motivation)*! Un relié plus tard, je ne peux m’empêcher d'être déçu mais faisons fi de l'aspect sentimental et parlons simplement du comics.

Y avait de l'idée, vraiment. Toutes ces créatures, ces monstres, ces divinités de l'Histoire de l’Écosse, dont le comics est une véritable déclaration d'amour et qui forment le fond des aventures de la jolie Isla Mackintosh donnait envie de la suivre, de même que sa quête, une mystérieuse sœur disparue qui laissent des personnages non réels derrière elle, ou encore cette guerre non finie entre deux Dieux, ou bien le fait que le sang de ces mêmes divinités coulent dans les veines des mortels... Un cadre très attrayant donc, ambitieux, et dont l'exotisme écossais renforcent le côté nouveau et séduisant. Mais, tout ceci est globalement saboté par une narration, un découpage, un scénario plutôt.. j'aime pas être méchant mais l'amateurisme n'est pas loin. Du coup, petit coup d'internet et on apprends que le quidam Baillie est pro depuis 2008 avec à son actif quelques strips dans 2000AD et quelques TMNT... effectivement, ceci peut expliquer cela...
Ce dernier multiplie en effet les choix malheureux, ou inadaptés, voir même naïfs. Pèle mêle, une romance, pourtant centrale, pas crédible pour deux sous (l'héroïne rejoint Glasgow pour enquêter sur sa sœur, genre quête obsessionnelle, drague un mec dans un bar et finalement laisse tout tomber pour s'installer avec lui et passer un an a rien foutre !?), des passages où il manque clairement des transitions (le monteur de Suicide Squad doit bosser à l'imprimerie), des événements incohérents, des Deus Ex Machina bien trop faciles... bref, rien de bien solide qui fait vite sortir de l'ambiance du surnaturel gaélique. Rhaa, on a même droit à quelques cases introduites par «*Pendant ce temps..*» ou «*Quelques minutes plus tard...*» .. vraiment trop basique.
Hélas, l'ambiance n'est pas en reste car assez difficile à pénétrer. Est elle complètement inventée par l'auteur ou est ce réellement tiré de la mythologie écossaise*? Certes on y voit le Loch Ness, les kelpies, mais pas de banshee, pas de changeling, aucun lien avec les légendes arthuriennes ou même avec la culture écossaise.. du moins rien qu'un non écossais pourrait prendre à son compte. Et ce n'est pas l'un des demigod qui accueille l'héroïne dans son château en jean, chemise, cravate genre commercial détendu qui va aider le lecteur à s'immerger dans tout ce folklore, dans lequel la petite Isla entre d'ailleurs en se promenant simplement.
Au final, c'est même assez obscur tout cela, jusqu'au personnage de Thorn lui même, que tout présente comme le héros mais qui va en guerre contre le méchant d'en face qui au final, n'a rien fait de mal semble t'il.. à moins qu'il manque des pages... à moins que le «*héros*» soit en fait le méchant.. Pas mal de points se trouvent ainsi pris dans un marécage plutôt dense d'où j'ai eu du mal à sortir, surtout pour dépeindre au final le cadre global de l'histoire qui semble se contredire (comment le méchant a pu trahir les autres demigods vu que c'est lui qui a gagné la guerre et les a tous tué?!). Pas évident de savoir si c'est un plot génial qui va nous surprendre page après page par des cliff et des rebondissements à faire tomber le TPB.. ou si c'est juste mal écrit. Hélas, globalement.. je pencherais vers ce dernier point même si l'ultime épisode du relié apporte pour le coup un vent de qualité intriguant avec une retcon plutôt bien sentie et même surprenante.
Mais il a fallu 5 douloureux # pour en arriver là.. je ne pense pas continuer l'aventure.
Maghan Hetrick aux dessins n'a pas réellement de style mais son travail reste sérieux et honnête. Efficace faute d'être particulièrement marquant mais avec un peu d'expérience, de la personnalité (et peut être un encreur), il y a du potentiel. Steve Pugh termine le relié avec l'ultime numéro, celui qui bouge un peu le lecteur enfin, avec son style qui rappelle son passage sur Hellblazer et ça pour le coup, c'est cool*!
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