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Vieux 20/10/2008, 12h53
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FredGri est en 3D comme le Black DossierFredGri est en 3D comme le Black DossierFredGri est en 3D comme le Black DossierFredGri est en 3D comme le Black DossierFredGri est en 3D comme le Black DossierFredGri est en 3D comme le Black DossierFredGri est en 3D comme le Black DossierFredGri est en 3D comme le Black DossierFredGri est en 3D comme le Black DossierFredGri est en 3D comme le Black DossierFredGri est en 3D comme le Black Dossier
Allez, un petit texte, à la base, inspiré par les affiches Aubade qu'on trouve partout...

Impressions nocturnes


Je me souviens…
Ça n'est pourtant pas si loin !
Les publicités.


Arrêt de bus, Piscine, le soir, fait un peu frais, temps humide.
Je suis assis dos aux horaires. Une attente interminable. Froid.
Toujours à la même heure, toujours les mêmes bruits dans la rue. Une voiture qui passe, un homme hurle quelque part. Vers là-bas, un bébé pleure. Le vent se lève lentement.
Je tourne la tête. Je la vois. Silencieuse.
Derrière elle, je regarde cette publicité, ce dos, cette lumière qui vient caresser la peau du modèle sans tête, la dentelle lisse, un petit nœud. AU. BA. DE. N°5. J'ai toujours trouvé ces photos magnifiques mais déshumanisées, celle-là plus que d'autres, peut-être ! On admire la beauté d'un tissu délicatement posé sur une courbe, les formes généreuses des modèles, ni trop, ni trop peu ! On ne voit pas les visages.
Fantasmées.
Qui sont elles ?
Peut-être est-ce toi ?

5 - « Feindre l'indifférence »

Mais la belle reste dans son coin, ne tourne pas la tête.
Ses yeux. Je regarde ses paupières qui se referment, s'entrouvrent. Ce profil. Je suis la ligne de son nez, de sa bouche, menton, je descends le long de son cou doucement. Elle est là, appuyée sur cet arrêt de bus ! Elle n'a rien dit, à peine arrivée, regardé l'heure et soupiré, elle referme à nouveau les yeux ! Je sens le premier frisson, l'air frais se mélange à cette douce sensation qui me traverse en regardant cette inconnue.
Déjà croisée plusieurs fois, je me rappelle d'elle, évidemment, j'essaye de me rappeler les pensées que j'avais eu la dernière fois, une idée de dialogue pour l'aborder peut-être !
Je regarde la rue devant moi, les premières gouttes de pluie commencent à étinceler sur le sol, il est tard, je reste assis, referme mon blouson et la vois, remontant son écharpe, sans me regarder, en soupirant silencieusement. Je devine le mouvement de la poitrine, du tissu sur la peau, de la dentelle blanche, je l'imagine assise, elle aussi, nue, relevant les bras, de dos, un sein en silhouette… Je ne vois déjà plus son visage… Oh, il ferait beau dehors. Je ne me lasserais certainement jamais de ce tableau devant moi, ce léger coup de pinceau blanc qui viendrait dessiner la courbe de ces reins, le grain de ce dos. Une forme presque abstraite que l'on aimerait continuer à façonner du bout des doigts, doucement…
Un contre-jour matinal…
Combien de fois l'ai je vu traverser la rue, vers là-bas, ces autres jours ? Combien de fois me suis alors imaginé ces petites phrases à échanger avec elle ?
Le clapotis de mes pieds dans l'eau me rappelle à la réalité, je reste là, sur ce banc et, à quelques mètres de moi, se tient cette jeune femme qui semble s'impatienter sans me prêter la moindre attention. Ces images qui se glissent entre nous, ses reflets, ces jeux de lumières attisent ma curiosité, je me demande ce qui pourrait attirer son attention, pour qu'elle vienne à mes côtés, s'asseoir.
Je tousse. C'est stupide, évidemment !
Je me lève, regarde ma montre en soufflant. Elle s'éloigne déjà,
Et je retourne m'asseoir.
Il continue de pleuvoir.
Le temps ne s'est pas ralentit ni même accéléré.
Je regarde ma montre et l'affiche derrière moi commence à dégouliner.
Un moteur au loin qui se rapproche.
Je tourne la tête sans regarder en arrière, peut-être s'est elle simplement mise dans un coin, tapie dans l'ombre, perdant son visage, retournant dans cet univers de l'entre paupière ! Je revois son œil qui pourrait me regarder, blessé par mes regards indiscrets.
Le 3 s'arrête devant moi. Je sort mon billet, je sourit et je suis déjà ailleurs.
Intérieur bus nuit monde.
Assise à deux places près de moi.
Qui es tu ?

65 - « Cultiver le mystère »

Derrière des lunettes, absorbée par l'extérieur.
Combien de gens sont passés à tes côtés dans la travée centrale, combien ont même tourné la tête ?
Tu ne dis rien, tout juste un vague mouvement de la tête.
Quel est ce regard ? Comme une sorte de gouffre. Ne me regardez pas.
Et le visage se perd dans la chevelure, une mèche glisse sur le cou.
Un soupir soulève l'épaule.
Qu'observes-tu par cette vitre ? La pluie qui dégouline dehors ! Une pensée perdue vers rien, ou plutôt vers un autre, absent ce soir.
Je repense, sur la route, à cette photo sur le bus qui m'emmène en ville.
A cette rose qui cache un sein.
A cette main glissée dans la dentelle.
A ces motifs floraux.
En m'asseyant je tente de distinguer la belle mystérieuse dans le reflet, à ma droite. Je la retrouve mais je devine que je devrais me contenter de cette forme fantomatique, lointaine, un peu floue.
A quoi penses-tu ?
Et je ne saurais forcément rien de cette fille, juste à essayer de me l'imaginer glissant une rose le long de sa gorge elle aussi, essayer de deviner le petit éclat qui brillerait lorsqu'elle fermerait les yeux en posant sa tête sur la vitre.
Je détourne les yeux, avoir cru apercevoir une touche de dentelle sous le col et je me laisse moi aussi envouter, comme absorbé dans un songe éveillé.
Je penche la tête.

Je n'entend que ce vague bruit de tissu froissé
Ambiance nuit, même bus, même place, trois arrêts plus tard, blonde.
Quand je lève les yeux son manteau est en partie posé sur ma cuisse. Je ne l'avais pas vu entrer, ni même s'asseoir.
Elle tourne la tête et me regarde en souriant.
« Bonsoir, je ne vous ai pas réveillé au moins, mon imper' vous dérange ?
Non, non, ne vous inquiétez pas, je ne dormais pas, je suis fatigué, c'est vrai mais je rêvassais doucement, pas de soucis.
C'est la bonne heure pour rêvasser, en effet !!!
Une vieille habitude.
Ah, vous allez ou ? »

66 - « Déchaîner les passions »

Je ne parle pas comme ça, voyiez vous, enfin si, un peu, non pas tout à fait, disons que j'aime bien discuter, parfois, avec des inconnues, je ne sais jamais trop bien quoi leur dire, il ne faut jamais réellement trop se confier, rester dans les clous, puis je suis un gars timide quand même…
Elle baisse les yeux
Je lui parle d'une fête, des gens que je ne connaît pas…
Robe très courte, chemisier léger, entre ouvert, jambes croisées, cheveux courts
(Venez avec moi, s'il vous plait)
« « … Pas grand monde… », ça n'est pas trop mon truc, les soirées comme ça »
Sourire moqueur, dents impeccables.
Je lui confis que moi non plus je ne suis pas adepte de tout ça.
Sourire, tous les deux.
Une splendide main droite, une mèche réajustée.
Et elle prévoyait quoi de son côté ?
« Oh… une soirée sensuelle… »
Regard en biais, elle se penche et frotte son genoux en me fixant.
L'image est imprimée dans ma tête. Un haut de corps savamment éclairé, une main qui tire sur une bretelle de soutient gorge noir. Motif vaguement aquatique. Une petite chaîne…
(Pose les bonnes questions, la prochaine fois)
« Cela sera certainement plus intéressant que ma soirée people !
Pourquoi y allez vous alors ?
Les obligations, ce genre de raison, j'imagine !
… Obligations, comme c'est poétique en effet »
Et elle sourit… toute seule !
Un jeune homme en face, la regarde, elle ne me parle déjà plus, son attention est ailleurs. La pluie reprend. Elle récupère son « imper' », me dit « Bonne soirée », « Peut-être à bientôt » et ses yeux rajoutent en silence « Pensez à moi ! ». Le bus redémarre, le jeune homme a disparu.
Je compte les minutes.
Ce soir je ne suis pas allé rejoindre ces amis, je me suis un peu baladé, je me suis assis sur un banc, au sec, dans un parc quelconque, j'ai retrouvé, devant moi une autre affiche.

Puis, plus tard, je suis rentré chez moi.

Après avoir posé la tasse sur la table, aucun bruit autour de moi, je me suis levé lentement. Dehors, il a commencé à pleuvoir.
Et, en allant me coucher, je repense à cette inconnue.
A toutes ces inconnues que l'on devine derrière ces affiches, pour qui on souhaiterait tendre les bras, en marchant sur l'eau, en leur susurrant une douce mélodie à l'oreille, celle qui n'ont pas de visage, qu'une ébauche de silhouette, deux yeux magnifiques, un grain de peau affolant sur la poitrine et un petit plis sur le coin de la bouche.

Aubade, je ne sais plus, un coin de photo qui s'écorne.. Et je m'endort sans m'en rendre compte.
Et cette fille, dans le coin d'un arrêt de bus…
J'aurais aimé…


63 - Lui décrocher la Lune…
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