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Merci. Je l'ai téléchargé. Je me mate ça demain.
Sinon, en regardant le programme télé, j'ai vu qu'Arte diffusait cette nuit un docu sur James Ellroy intitulé American Dog. C'est dans pas longtemps à minuit. |
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Et je reviens sur ça (esprit d'escalier, quand tu nous possèdes...):
Mais, j'aime sa mise en scène de l'histoire, la chronologie chahutée, ses personnages forts et notamment féminins comme la juriste boiteuse. Quelques petits détails de construction vraiment bien pensés. Et la résolution est juste parfaite. On sent parfaitement qu'Ellroy est en train d'y déployer ses ailes. Moi, c'est le premier de lui, après avoir lu les Lloyd Hopkins (qui m'avaient plu mais sans forcément en être dingue), où j'ai senti la force incroyable qui pouvait surgir de ses récits. |
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Excellent doc, effectivement, meme si oui il y a beaucoup de trucs ressasses d'autres interviews, de My Dark Places, et de son emission City of Demons. Par contre le segment sur sa methode d'ecriture est juste enorme.
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When I'm good, I'm good. When I'm bad, I'm better. |
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Bref, revenons en au Grand Nulle Part, c'est vraiment fantastique comme livre, si noir, si sans espoir. C'est riche, informatif, ça fait voyager dans une époque qu'on a tous idéalisés et qui nous est montrée telle qu'elle est, en en faisant un endroit où on n'aurait pas voulu être. Ca bouscule, ça choque, mais c'est jamais gratuit, ça raconte toujours quelque chose, ça parle toujours d'un groupe, d'un individu, d'une "caste", d'une couche de la société. C'est ce que j'aime chez Ellroy, chez cet Ellroy là: Il n'est jamais dans l'étalage malgré une virtuosité complètement folle. Ca sert toujours son histoire, et on sent que c'est des choses qu'il VEUT raconter, il écrit autant pour nous que pour lui. J'en relirais bien putain!
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"That's some catch, that Catch-22," Yossarian observed. "It's the best there is," Doc Daneeka agreed. |
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Ses nouvelles, ses romans, ses romans pas finis. C'est fantastique ce qu'il fait. Et j'aime ce qu'il me fait, il me plonge dans un univers à travers des personnages super bien écrits. C'est peut être mon auteur préféré, si je devais n'en citer qu'un, celui qui me parle sur le plus de niveaux. J'aime ses intrigues tortueuses en spirale, j'aime Marlowe, j'aime sa gouaille, sa manière d'être humain avant tout, d'être passif et du coup nous montrer l'histoire avancer, être actif juste quand il faut. Puis surtout, bordel de bite, j'aime le style de Raymond! Ce mec a le don de choisir le mot juste, la phrase juste, le ton, tout. D'ailleurs, les trads sont très biens aussi, et j'avais été étonné à l'époque de voir que Le Grand Sommeil avait été traduit par Vian (qui a aussi traduit du Van Vogt en S-F) Et pour ceux que ça intéresse, ne passez pas à côté des échanges épistolaires de Chandler aussi, qui sont une mine d'infos pour un écrivain ou qui que ce soit qui s'intéresse à l'art et la manière d'écrire des mots. Ses essais sur le genre sont inclus dedans, un truc fantastique et encore d'actualité sur le film noir à Hollywood.
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"That's some catch, that Catch-22," Yossarian observed. "It's the best there is," Doc Daneeka agreed. |
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P.S. Mention spéciale aux spécialistes qui interviennent à la fin de chaque issue de Criminal de Brubaker afin de livrer des infos, des références sur le film/livre noir.
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"That's some catch, that Catch-22," Yossarian observed. "It's the best there is," Doc Daneeka agreed. |
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Sinon (excusez moi du trop plein de messages qui se suivent), y a Jim Thompson, c'est du méga mortel aussi. Grifters, Pop. 1280, The Getaway etc.
Ces trois romans ont été adaptés par Frears, Tavernier et Peckinpah, rien que ça. D'ailleurs, ceux là, je les ai lus et le savais, par contre, je savais pas pour Série Noire de Corneu adapté de A Hell of a Woman. Bref, c'est vachement bien aussi, il fait partie de ces mecs qui ont un style, une voix, c'est du très noir, mais très humain, ça suit souvent des ratés et des gens socialement et moralement troubles, c'est très bien.
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"That's some catch, that Catch-22," Yossarian observed. "It's the best there is," Doc Daneeka agreed. |
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A MOI SEUL BIEN DES PERSONNAGES de JOHN IRVING
bi, bisexuel,pédale, tapette, pd, trans, transsexuel, déviant, chochotte, nymphe..... Pour lire le dernier John Irving il ne faut pas être effarouché. Irving a décider de prendre comme un héros un personnage, différent aux yeux de la société (comme dans ses autres romans) : un bisexuel. L'auteur, que dis je, le grand écrivain du monde selon Garp décide d'écrire un roman, sous une forme qui peut laisser penser à de l'autobiographie, sur le long parcours initiatique d'un jeune homme aux choses du sexe , du début des années 60 jusqu'à notre époque. Le tout de façon très littéraire en nous conviant aux oeuvres de Shakespeare ou de Flaubert (Madame Bovary). Cela part comme le cercle des poètes disparus et cela se termine comme Philadephia en passant par Priscilla folle du désert. Irving décide de brouiller sans cesse les pistes sur les émois amoureux de chacun. Tout comme les transsexuels et les bisexuels (dont le héros porte parfaitement l'ambiguité de la situation dans tous le roman) on ne ne sait pas qui est quoi (ou qui parfois). Irving se garde bien de juger mais expose bien la difficultés de vivre dans un monde de préjugé mais aussi de vivre avec ses différences. Il évite les écueils du genre et traite les ambiguïtés dans le ton que l'on lui connait bien avec un humour subtil mais féroce (voir l'épopée du buveur d'eau). A travers ce roman Irving se permet également de jeter un regard sur le monde (Etats Unis mais aussi "la vieille Europe" à travers Vienne, Berlin ou la France) de l'après seconde mondiale à nos jours. Et puis l'écrivain aborde LE passage : le sida. C'est surement les pages les plus émouvantes du livre. C'est écrit avec sobriété, retenu mais sans rien nous cacher. Irving ne nous vend pas du rêve mais nous expose la dure et crue réalité : derrière la maladie il y a des êtres humains et de l'amour. Mais que c'est c'est beau.Un excellent roman, un grand roman. |
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C'est prévu. Mon premier Chandler sera La Dame du Lac.
Mais comme je lis lentement, je ne sais pas vraiment quand je le ferais. Probablement dans un gros mois. Je veux me faire les 3 derniers L.A Quartet d'Ellroy avant d'enchaîner sur ça. Là tout de suite, en parallèle de ma lecture du Grand Nulle Part (d'Ellroy donc), je vais commencer à lire une saga que j'ai entamé il y a 10 ans et que je n'ai pas continué (je ne sais même plus pourquoi parce que j'adore !). Il s'agit des aventures de Jack Aubrey par Patrick O'Brian. J'ai découvert cet auteur il y a 10 ans. J'ai lu les deux ou trois premiers romans de cette saga. Cette semaine, j'ai eu envie d'y replonger. J'ai donc acheté la première intégrale regroupant les 5 premiers romans. J'entame ce soit le premier : Maître à Bord ! |
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Tout à fait. Et j'avais beaucoup aimé ce film. Je ne sais dans quel sens j'ai découvert cet univers d'ailleurs (film puis livres ou inversement). Vu la date de sortie du film (et vu que je ne me souviens pas l'avoir vu au ciné), je pencherais plutôt pour les livres en premier. Mais bon on s'en fout. Toujours est-il que c'est un univers qui me plaît beaucoup.
D'ailleurs dans le même genre, j'ai vu qu'il y avait une série de romans sur un certain Capitaine Hornblower par Cecil Scoot Forester et également une série de roman par Alexander Kent (me souviens plus des titres). Ca fait partie des trucs que je lirais un jour. Probablement avant un an (le temps que je lise tous les O'Brian) |
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J'ai lu LA THEORIE DE L'INFORMATION de Aurélien BELLANGER
Ce jeune écrivain (né en 1980) a fait le buzz à la rentrée littéraire 2012 avec son premier roman. Je comprend désormais pourquoi. C'est un émule de Michel HOUELLEBECQ. Il a même écrit un essai sur lui. A se demander si ce n'était pas son nègre ou bien si le second n'a pas pris un pseudo. Du coup aimant particulièrement l'auteur Des particules élémentaires et de l'Extension du domaine de la lutte je me suis lancé sur ce premier ouvrage. Le livre est découpé en 3 parties : le minitel, internet et l'internet 2.0. Sur les 2 premières et surtout la première Bellanger s'en sort bien ce qui fait que le livre m'a quand même donné une bonne impression. Il trace bien un portrait de la France et des Français face à ses 2 défis technologique à travers l'ascension de son héros, Pascal Ertanger, français issu des classes moyennes qui va vivre une succès story comme les reportages de CAPITAL en raffolent. Comme chez Houellebecq, Bellanger utilise un style un peu cru, documenté à la WIKIPEDIA ou autre moteur de recherche. On a l'impression que les références sont directement des copier-coller d'Internet. Mais Houellebecq y met plus de style et d'humour. De même le casting des personnages secondaires a du mal a exister (il disparait pratiquement dans la troisième partie) et l'inévitable évocation du sexe (le minitel rose) aurait pu être mieux traiter. J'ai envie de dire que c'était tellement évident à évoquer que Bellanger tombe dans la caricature au lieu de tenter de sublimer ce sujet un peu porno crade qui nous renvoie une pale image de nous même. Néanmoins on est emporté par ce retour dans le passé et on a l'impression (comme dans CAPITAL si si) d'assister à un cour d'histoire, assez intéressant, se déroulant dans les années 80-90, à propos des nouvelles technologies. En plus Bellanger à l'intelligence de faire intervenir des personnages réelles (JM Messier, T Breton...). J'ai trouvé le Minitel plus intéressant que l'Internet. Par contre la dernière partie sur le 2.0 est incompréhensible. Pure extrapolation on a l'impression de lire les délires d'un écrivain qui ne sait pas comment conclure et qui confond fable sociale et satyrique le tout mélangé à l'évocation d'une technologie pas (ou peu) encore développé. C'est chiant, pédant et on n'y comprend même parfois plus rien. On a l'impression de lire un mauvais article de sciences et vie (il y a même 20 pages d'un essai sur le futur de l'information en Franc qui sont ch.... à lire en plein milieu de la troisième partis). C'est dommage et là encore la comparaison avec Houellebecq n'est pas flatteuse car ce dernier arrive à faire des fins de roman assez emballante et tranchante. Enfin il y a la fausse bonne idée. Chaque partie est découpée en petits chapitres et entre ceux là l'auteur a écrit des brefs résumés de théorie scientifique (sur la thermodynamique, l'information, la conservation de l'énergie...). Ce n'est pas inintéressant mais soit on passe à coté (car on ne comprend rien car trop court ou pas assez vulgarisé) soir on reste sur sa faim (envie d'en savoir plus). Au final j'ai apprécié un premier roman qui se veut ambitieux mais qui pèche par un élève trop respectueux de son maitre. Mais rien que pour le retour en arrière sur la France du Minitel qui croit gagner le voyage vaut la chandelle. Le livre m'a laissé la même impression qu'un critique de l'Express : un Houellebecq « sans humour, sans sexe, sans aphorisme et sans mélancolie |
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LE RIRE DU CYCLOPE de Bernard WERBER
Je suis assez bon publique et j'aime assez ce que fait Bernard WERBER car le monsieur se documente toujours avant de se lancer dans un roman et on apprend toujours plein de chose sur de multiples sujets (historique, société, scientifique...). Ici on ne coupe pas à tout cela surtout que les chapitres sont, comme d'habitude chez Werber, entrecoupés cette fois ci de références historiques (forcément romancées) sur l'histoire de l'humour mais aussi de véritables blagues. Ce qui fait que l'on a l'impression d'avoir 3 livres en un. A propos de l'histoire j'ai été moins transporté que d'habitude car Bernard Werber a tendance à tourner un peu en rond depuis quelques roman déjà. Et pourtant celui là est moins extravagant et mystérieux que les autres. Il signe une histoire plus terre à terre qui pourrait réellement exister (ce qui est rare chez l'écrivain). Il est moins fantastique. Du coup le roman hésite entre véritable histoire policière et farce. Le plus de ce livre c'est que ce roman se penche sur le passé de Lucrèce Nemrod et Isidore Katzenberg (le père de nos père, l'ultime secret). Werber en profite même pour développer leur relation si particulière. L livre est trop long et l'intrigue plus pauvre que d'habitude ce qui expliquera surement l'accueil mitigé qui a été fait au livre. Au final un livre que je conseille au fan de Werber mais qui est tellement facile d'accès que se lancer dans sa lecture est aussi conseiller aux autres. Si vous n'avez jamais lu de Werber il y a mieux (Les fourmis, Les Thanatonautes, Le Père de nos pères mais aussi une superbe édition de L'Arbre des possibles et autres histoires illustrée par MOEBIUS) |
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Il ecrit toujours aussi mal? J'ai essaye ses fourmis, c'etait interessant (et il est super interessant en personne, j'ai eu la chance de le croiser), mais son style est quand meme rude.
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When I'm good, I'm good. When I'm bad, I'm better. |
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Je ne viens pas souvent ici, je n'y pense pas.
Mais bon, je vous conseille deux livres que j'ai lus cet été : ils sont tous deux signés par un de mes romanciers préférés, Paul Auster. Mine de rien, c'est un auteur que je suis depuis mon adolescence, après avoir découvert La musique du hasard. C'est un conteur admirable, un vrai, qui aime les histoires extraordinaires sans sacrifier les personnages, et dont l'écriture s'est affinée avec les années, pour livrer des livres souvent poignants. Donc, pour commencer, un petit ouvrage : Un vieil homme imagine dans son lit l'histoire d'une Amérique différente. Un récit magnifique sur le deuil et le recommencement, qui illustre parfaitement la phrase bien connue comme quoi "on ne refait pas sa vie, on la continue". C'est superbement construit, concis, malin, émouvant, étonnant. Et puis : Là encore, une merveille. L'histoire d'un jeune homme, hanté par le souvenir de son frère, mort dans des circonstances terribles. Un grand roman sur la filiation, la dépossession, la pauvreté, le scandale immobilier américain, la crise... Et pourtant, de tout ça, qui n'est pas bien gai, Auster tire un bouquin lumineux, d'une beauté détonante, écrit avec une grande délicatesse. En prime, les traductions, comme souvent chez Actes Sud, sont parfaites. |
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