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Vieux 18/08/2008, 10h59
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Pire : des Allemands et des vieux.
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Vieux 18/08/2008, 11h02
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Vieux 24/08/2008, 21h18
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Pas le texte prévu, encore un récit triste mais qui est basé sur une interrogation légitime de ma part vis-à-vis de mes études, de certains principes et de ce que je ferais dans un tel cas. C'est un choix difficile et j'espère ne pas être pompeux dans ce texte qui ressemble un peu à quelques autres mais qui a une fin assez spéciale - mais que j'aime bien car ça semble suivre mon personnage. Bonne lecture.

Le choix.

Ils rient de moi, tous. Surtout lui, qui me regarde et a du mal à garder son masque de neutralité mêlée de tristesse alors qu’il voudrait exploser de rire. Il pense pouvoir s’en sortir en faisant ça, en perturbant les jurés mais ça ne fonctionnera pas : je vais m’en occuper moi-même ; je sens le canon froid de l’arme à neutrons dans ma poche, mes doigts entourant la crosse en argent comme si c’est la dernière chose qui m’appartienne vraiment. Il va payer pour ce qu’il m’a fait.

Quand l’holo-juge apparaît dans la salle, on ordonne à tous de se lever mais des regards gênés se posent sur moi : je ne vais pas pouvoir suivre la loi, aujourd’hui. Et pas uniquement parce que je suis désormais piégé dans un fauteuil roulant, mon nouvel enfer. Aujourd’hui, je vais faire quitter la vie d’un corps et je n’en éprouverai aucun remords. L’homme qui est jugé aujourd’hui est celui qui m’a pris ma vie, ma raison d’être ; il est normal que je fasse de même, non ? Après tout, c’est un peu ça la Justice.
Oh, évidemment, je sais déjà tout ce qu’on me dira quand j’aurais fait ça : que ce n’est pas bien, que c’est immoral, que j’aurais dû attendre la fin du procès pour qu’il soit vraiment jugé et puni – mais ce ne sont que des conneries. Les gens croient encore en la Justice alors qu’elle prouve depuis des années qu’elle se prostitue au plus fort ou au plus offrant, ce qui est régulièrement la même chose. Cette ordure va profiter de pseudos circonstances atténuantes et je devrais le voir partir libre ou pour quelques petits mois dans la prison 59, celle basée sur la Lune. C’est ça, la Justice ? Si oui, je n’en ai pas besoin.

L’holo-juge commence à réciter tous les chefs d’inculpation contre ce monstre mais je n’écoute pas : je connais ça par cœur, j’ai été aux premières loges. Je l’observe lui, comme il me regarde. Il veut me jauger, voir ma réaction, savoir si je tiens le coup ou si je me laisse aller ; il veut découvrir de lui-même si je suis sa victime ou son exécuteur. Il le verra bien assez tôt.

Ça fait des mois que j’attends ce moment et je ne peux décocher mon regard de son visage, de sa face sclérosée par la maladie et les drogues. Les cellules d’incapacité ne sont plus si efficaces depuis la troisième révolution russe et je sais que leurs produits ne sont plus ce qu’ils étaient, mais le gouvernement continue de s’approvisionner chez eux, comme si de rien n’était. On me dit que c’est politique, que c’est une affaire d’Etat mais tout ce que je vois, c’est que l’assassin de ma femme vit depuis des mois dans une cellule où il devrait être immobile mais conscient et que son visage reflète un abus de drogues bien récent – comme son gros ventre qui démontre qu’il ne jeûne pas tant que ça.
Evidemment, tout ça fait plaisir aux défenseurs des détenus, à ceux qui veulent revenir au système précédent avec des manières plus humaines de faire, mais je n’arrive plus à comprendre ces gens. J’ai perdu ma femme, j’ai perdu mes jambes à cause d’un homme qui se trouve en face de moi et qui va s’en tirer sous peu ; et on veut qu’il soit bien traité le temps de son incarcération ? Et on veut que je comprenne qu’il puisse vivre tranquillement, comme si de rien n’était ? Je ne peux pas accepter ça.

Même si ça fait longtemps que son aéroglisseur a heurté notre véhicule, même s’il est évident qu’il ne contrôlait pas ses gestes, il ne doit pas échapper à la Justice. Il m’a tout pris ce jour-là et l’abus de drogue ne peut pas être une excuse. Son avocat est déjà en train d’expliquer qu’il a eu une jeunesse difficile, qu’il n’a trouvé son plaisir uniquement dans les abus de substances illégales mais qu’est-ce que ça peut me faire ? Qu’est-ce que je peux en avoir à faire qu’une ordure comme ça a préféré se laisser tomber dans la misère plutôt que de relever la tête ? Il rentrait d’une rave party et était totalement défoncé quand il nous est rentré dedans ! Nous sommes les victimes, pas lui !

Mon sang bouillonne quand je le vois se morfondre face à l’holo-juge – les juges humains ont disparu après les statistiques de massacres récurrents dans leur profession – mais j’essaye de me contenir. Mon beau-frère est là, essayant de me rassurer par quelques sourires par-delà la vitre blindée qui sépare les principaux acteurs du procès de la foule compacte amassée là pour le spectacle. Depuis la disparition de la télévision à cause de la crise économique et des monstruosités qu’elle faisait commettre aux gens qui voulaient à n’importe quel prix ce qu’il y avait dans les publicités, les procès sont devenus une des rares attractions de la cité et je sais que je serais sûrement à leur place si rien de tout ça ne s’était passé. Les comportements qui m’écœurent désormais étaient les miens jadis et je ne sais pas si je dois me haïr pour ça ou tenter de changer les choses. Je crois que je vais plutôt laisser ça à d’autres et je resserre l’arme contre moi, bien conscient de ce que je dois faire aujourd’hui – et de ce que je vais sacrifier.

Même si je leur ai demandé de ne pas venir, toute ma famille est ici et il me suffirait d’un seul coup d’œil en arrière pour voir leurs mines rassurantes et c’est bien pour ça que je ne le fais pas. L’ordure continue de me fixer alors que mon avocat essaye de convaincre des jurés terrorisés par une attaque suicide des terroristes de la Libre Information – qui adore massacrer ceux qui doivent condamner les criminels, eux qui considèrent que tout le monde est innocent et que le gouvernement manipule tout – que je mérite la Justice et que ma femme ne doit pas être morte pour rien. Il perd son temps : le délai de réflexion est inférieur à cinq minutes en moyenne et conduit toujours à la grâce du prisonnier. Les gens sont tellement terrifiés qu’ils en oublient ce qui est juste ; nous vivons dans la peur et je dois changer ça en prouvant que tous les criminels ne peuvent pas échapper à la Justice. Que celle-ci est peut-être aveugle mais qu’elle peut bien viser quand on le veut vraiment.

Je sais qu’avant, ce genre de pensée aurait terrifiée le procureur que je suis mais les choses ont changé. Jeannie est morte, j’ai perdu mes jambes et tout ça à cause de l’ordure. Qu’est-ce que je suis censé faire ? Attendre qu’un système pourri le laisse sortir ? Espérer qu’il soit quand même condamné alors que c’est improbable ? Je ne pourrais pas me regarder en face si je faisais ça ; et pire encore, je ne pourrais plus regarder les photos de ma femme.

Jeannie. Ma Jeannie. Même après tous ces mois passés, je ne parviens pas à faire disparaître mon chagrin. Elle est partie en un instant mais j’ai l’impression que ses derniers moments furent les plus longs et les plus douloureux de son existence. Quand l’ordure nous fonça dedans, elle fut catapultée contre la vitre et je pus voir son visage quand la vie quittait son corps.
J’avais l’impression qu’elle priait pour que tout aille vite : elle ne me dit rien, n’invoqua pas notre amour et ne me demanda pas de continuer sans elle après tout ça, comme on pouvait s’y attendre la connaissant. Alors que mes propres jambes étaient détruites par l’impact, mes yeux étaient rivés sur le visage de ma femme qui voulait juste mourir tandis que toute sa colonne vertébrale était brisée et que les morceaux déchiraient l’intérieur de son corps dans une agonie terrifiante. Les dernières secondes de Jeannie furent horribles et c’est pour ça que je ne peux lui pardonner ; c’est pour ça qu’il doit mourir.

Ma femme était tout pour moi et maintenant qu’elle n’est plus là, je ne sais pas comment vivre. Mon beau-frère est là autant qu’il le peut même si son métier de Chasseur de l’Ordre le prend beaucoup et la sœur de Jeannie…et bien je ne veux pas la voir. Ou plutôt je ne peux pas : elles sont…étaient jumelles. Ça m’est trop dur de revoir ce visage que j’ai tant aimé sur quelqu’un qui n’est pas elle. Même si je sais que ça me ferait du bien de parler d’elle avec quelqu’un qui l’a autant connu que moi, je n’y arrive pas, c’est trop dur. Ma seule échappatoire fut l’attente de ce procès et mon entraînement au tir – et ça a payé.

J’ai passé des semaines entières à viser des hologrammes de l’ordure et je sais maintenant exactement où tirer pour le tuer et le faire souffrir. Je veux qu’il meurt dans une douleur effroyable, comme Jeannie : c’est ça la Justice. Ma femme a prié pour mourir vite, il fera de même mais lui saura pourquoi. Elle n’a pas su qui lui prenait sa vie et pour quelle raison même s’il n’y en avait finalement pas, la « malchance » nous faisant rencontrer l’ordure ce soir-là ; ça ne sera pas pareil pour lui et je pourrais profiter totalement de ses yeux me cherchant et me trouvant alors que la vie quittera son corps.

Je veux qu’il meurt, oui. Et alors que les avocats finissent leurs jacasseries, je sais que ma chance approche. Je refuse de me tourner vers ma famille car je sais que je vais les décevoir, mais c’est tout ce que je peux encore faire. Même si ça veut dire sacrifier ceux que j’aime et qui me restent, je ne peux pas continuer à voir ce type marcher et vivre quand je suis cloué là et que Jeannie n’est plus. C’est…c’est trop dur, vraiment. Chaque nuit, je la vois en rêve et elle m’appelle et je veux la rejoindre – mais pas encore. L’ordure doit payer avant : il doit subir la Justice, la vraie. Pas celle de ce foutu système.

C’est amoral, peut-être. C’est mal, sûrement. Mais ça me semble juste. Le monde ne tourne plus rond et je n’ai plus l’envie de le changer comme avant : on m’a retiré mon feu sacré…ou plutôt lui me l’a retiré. Je ne vis plus depuis qu’elle n’est pas là et tout ce que je veux, c’est juste un peu de Justice. Ici, on libère les criminels sauf quand tout prouve qu’ils sont coupables – et encore. Je ne pourrais pas le supporter, je ne pourrais pas vivre en voyant son sourire arrogant quand il ressortira d’ici en étant sûr de s’en sortir. L’ordure doit mourir, je ne peux faire autrement.

Lentement, les gens se lèvent et évidemment on me fixe à nouveau mais je ne réagis toujours pas. Ce monstre sort du box, entouré de gardes du corps et s’approche de moi. Je sens la crosse chauffer sous ma pression et je sais que c’est là, le moment clef. Je n’ai qu’à sortir l’arme, la lever et tirer ; je perdrai tout ce que j’ai encore mais ça n’est plus important, hein ? Jeannie est partie, je me fiche des autres. Tout ce qui compte, c’est de la veng…de lui rendre Justice.
Non, ça n’est pas de la vengeance, je le sais. Pourquoi est-ce que je pense à ça ? Pourquoi, alors que c’est le moment le plus important de tout ce qui reste de ma vie, je crois que c’est de la vengeance ? Ca n’en est pas ! Jeannie est morte à cause de l’ordure, il doit payer ! Le système ne le permet plus, alors c’est à moi de gérer ça. Pourquoi est-ce que je doute ? Pourquoi est-ce que je me pose toutes ces questions ? Tous ces mois sont passés et jamais je n’ai songé à ça – alors pourquoi maintenant ?

L’ordure passe à côté de moi et me regarde comme si j’étais un sous homme et je ne connais que trop bien ce regard : je le subis depuis l’accident. Même dans notre ère surévoluée où l’homme dépasse toutes les limites, nous ne sommes pas encore parvenus à retoucher les jambes et les colonnes vertébrales pour qu’elles refonctionnent après de tels accidents et je ne suis plus considéré comme un vrai être humain, maintenant. Je ne suis qu’un être pathétique qui va vivre un enfer jusqu’à ce qu’on lui enlève enfin la vie, comme un acte humaniste. Et il sait que je déteste ça : personne ne peut aimer un tel traitement ; et pourtant, il me défie et rit de moi. Je ne peux pas supporter ça.

Lentement, je tourne ma chaise en le regardant, les dents serrées. J’ai ma main sur l’arme, je n’ai qu’à la sortir et à faire feu pour faire disparaître son petit sourire et vraiment le faire payer pour ce qu’il a fait. C’est mal mais le monde ne tourne plus rond et ma Jeannie…ma Jeannie mérite une vraie sanction pour cette ordure. Elle ne doit pas tomber dans l’oubli : il doit souffrir pour ce qu’il a fait.
Je sors doucement l’arme de ma poche, me fichant complètement que quelqu’un puisse me voir ou non. Mais alors que je vois déjà son torse exploser sous l’attaque, alors que je jouis déjà de son cri de douleur, je me stoppe ; je me stoppe parce que je la vois. Christie. Sa sœur.

Je ne peux pas faire ça : pas devant elle, pas devant le visage de celle que j’ai tant aimé – et elle le sait. Elle a dû se douter que j’avais quelque chose en tête et elle se place juste à côté de lui, à l’autre bout du cordon de sécurité. Je ne peux pas la manquer et je ne peux pas tirer : ça m’est juste impossible. J’aime Jeannie de tout mon cœur et je mourrais sur place si elle me voyait faire quelque chose d’aussi horrible ; même si ça n’est pas elle, même si elle est morte, je ne peux décemment pas tirer quand « elle » est en face de moi.

Lentement, les larmes coulent le long de mon visage et ma main lâche pour la première fois depuis trois heures l’arme qui devait servir à faire rendre l’âme à l’ordure. Christie me regarde et elle aussi pleure. Elle a perdu sa sœur, la personne la plus proche au monde d’elle et je sais qu’elle souffre – nous souffrons tous les deux mais je n’ai pas voulu aller la voir car j’avais peur et mal. J’ai préféré m’enfermer dans mon idée de…de vengeance et c’était stupide. C’était bien de la vengeance, oui : j’ai cru que c’était la Justice mais ça ne peut pas être ça. Même si le système est pourri, on ne doit pas se laisser aller à ses plus bas instincts, on ne doit pas faire ça soi-même. C’est mal, tout simplement.
Evidemment, je ne sais pas si je vais pouvoir vivre en sachant que ce type va survivre mais…mais ça n’est pas à moi de décider. Le système est pourri et si je veux éviter que ça se reproduise, je dois changer ça. Je ne dois pas me laisser aller à vouloir ôter la vie de quelqu’un – même de quelqu’un comme lui. Jeannie ne le voudrait pas…et elle ne le supporterait pas.

Pour la première fois depuis le…l’accident, je pleure vraiment et je baisse les yeux. Je veux me laisser aller, je veux me calmer et permettre à Christie de partager avec moi pour guérir de ça. Je peux le faire, je peux y arriver…pour Jeannie. Je sais que c’est ce qu’elle voudrait.

BANG.

Les gens hurlent, courent partout. Christie est tétanisée et me regarde comme si j’étais le plus grand monstre de tous les temps ; elle n’a pas tort. Le dos de l’ordure est désormais criblé de balles et il s’écroule tandis que ses gardes du corps se jettent sur moi, mais je souris. Je vais me faire tabasser mais je m’en fiche ; je vais me faire enfermer et être un des rares reconnus coupables mais ça ne m’intéresse pas le moins du monde.
C’est vrai, c’était de la vengeance et non pas de la justice. C’est vrai, je n’aurais pas dû faire ça, c’est mal – mais ça m’a fait du bien. Je ne peux pas continuer à vivre alors que ma femme est morte et qu’on me voit comme un sous être, même si ça veut dire qu’elle m’en voudrait si elle savait ce que j’ai fait…mais elle n’est plus là pour me le dire à cause de lui et c’est donc normal qu’il paye pour ça. Je ne veux pas changer un système alors qu’on ne me prendra pas au sérieux tant que je ne serais qu’un sous être. L’ordure me fixe et alors que les coups tombent sur moi, j’éclate de rire. Il souffre et je ris. Même si c’est ma dernière journée libre, tout ça m’aura bien plu – et peut-être que je rejoindrais enfin ma Jeannie dans quelques jours, quand on m’aura agressé en prison ou tué lors du transfert. C’est tout ce qui m’importe – la seule raison pour laquelle j’ai fait tout ça, au fond.

C’est bête mais je souris alors que mes yeux se ferment, peut-être à jamais. Bientôt…bientôt, tout sera fini et je ne pars pas seul. Enfin.
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Vieux 25/08/2008, 10h27
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Vieux 27/08/2008, 14h40
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T'auras une autre lecture.
C'est un petit polar, évidemment inspiré de Sin City mais dans un univers différent. J'espère ne pas être trop lourd, mais je me suis bien éclaté dans la description de ce monde. Le personnage est classique mais je crois qu'il est à sa place ici. Bonne lecture.

Hope.

La lumière était tamisée, les verres sombres et sales et les gens n’osaient pas parler plus fort qu’un murmure. Le temps était à la peur, à la paranoïa et à la recherche de paradis virtuels pour échapper à la froide réalité. Le temps était à l’abandon de l’espoir et c’était exactement ce qu’il était venu chercher ici. Lentement, il fit coulisser en arrière une chaise à une table près des toilettes, s’asseyant dos contre le mur et bien loin de la porte principale. Ne jamais avoir l’entrée dans le dos, ne jamais laisser aux autres une chance de vous flinguer ; c’était sa devise.

« J’vous sers quelque chose ? »

Ses yeux fatigués et rougis par les drogues se levèrent sur la jeune femme qui le regardait comme une poubelle remplie à ras bord. Elle était simplement habillée d’un petit haut noué autour de ses seins, avec un jeans deux tailles trop petit pour elle qui la mettait logiquement en valeur. Malheureusement, alors que son corps était bien fait, son visage montrait toute sa fatigue et son abattement : des cernes cerclaient ses yeux alors que sa lèvre inférieure était rougie – sûrement par les coups de son mac. Ses cheveux étaient coiffés en chignon sans grâce et elle perdait ainsi toute la beauté qu’elle aurait pu avoir. Ça arrivait souvent par ici.

« Vodka. Pure. »

Sa voix était celle d’un homme las : rauque, fatiguée, elle n’était qu’un murmure dans la nuit, un croassement difficile à entendre et désagréable. Il passa lentement sa main dans ses longs cheveux sales et se laissa aller contre le mur, ses yeux vagabondant dans la salle. Il n’aimait pas venir ici mais c’était un des rares bars à lui accorder encore le droit de consommer – il n’était pas vraiment aimé par les propriétaires, en fait. Il avait la mauvaise réputation d’en dire trop quand il buvait un peu et de toujours s’attirer des ennuis. C’était vrai mais on pouvait dire la même chose de tous ceux qui vivotaient dans la ville basse ; seulement, lui en savait plus qu’eux et c’était pour ça qu’il n’était plus le bienvenu dans chaque rade après quelques visites. Heureusement, il avait encore de la marge ici.

La serveuse acquiesça sans rien dire et disparut dans la foule compacte des habitués et consommateurs de passage. C’était un petit bar paumé sur les docks d’une ville d’Afrique de l’Ouest, un de ces coins paumés où la recherche du pétrole, de l’or ou de toute autre chose capable de ramener de l’argent avait ruiné les gens et asséché les cœurs. Depuis la crise du précieux liquide noir et les émeutes qui avaient explosées dans les pays du Nord, le Sud s’était lentement laissé glisser dans la folie qui le menaçait depuis si longtemps et les lois n’étaient plus que des lointains souvenirs – même si ça avait été le cas auparavant.
Beaucoup de blancs étaient descendus dans ces villes où la chaleur était étouffante la journée pour espérer trouver quelque chose pour travailler ou au moins des drogues et de l’alcool pour passer le temps ; vu les plans de reprise drastiques au niveau mental et physique des pays occidentaux, l’Afrique et l’Asie étaient devenues les nouvelles destinations préférées des drogués et autres branleurs, et Hark en faisait partie.

Il était arrivé ici, dans cette cité désormais appelée Hope malgré le désespoir ambiant presque palpable, où survivaient différentes tranches de la population. Comme toute ville pourrie, on avait les politiques, les héros locaux, les flics, les gens normaux et les sous êtres qui gravitaient dans la ville basse. Avec les changements climatiques et surtout sociaux qui étaient intervenus depuis le début du XXIe siècle, bien des blancs étaient tombés dans la misère et c’étaient désormais les noirs qui étaient les plus puissants dans cette partie du monde.
Eux qui avaient été réduits à l’esclavage, qui avaient subi durant des années la pseudo supériorité des blancs et leurs diktats sur la gestion du monde, voilà qu’ils avaient l’occasion de vraiment reprendre le contrôle de leur continent, qui avait été encore tellement sous la coupe de la « race blanche » après les décolonisations. Ils ne laissaient passer aucune occasion de faire mal aux pauvres hères qui étaient venus quémander un peu d’argent ou de survie, et on ne pouvait pas les en blâmer ; la roue avait tournée, eux aussi avaient le droit de jouer.

Hark était donc un de ces imbéciles qui avaient fui leur pays natal pour éviter d’être redressé par les nouvelles politiques occidentales censées « sauver l’individu de lui-même face aux défis du réchauffement planétaire et des propres erreurs humaines ». Tout ça faisait froid dans le dos et lui avait rappelé ses lectures d’enfance, de George Orwell à Philip K. Dick et il ne pouvait s’empêcher de penser que si ces types vivaient encore, ils se seraient plombés pour éviter de voir ça. Ou alors ils se seraient drogués pour changer de chaîne dans la réalité ; le résultat serait de toute façon le même à la fin.

La serveuse revint et déposa sans envie la boisson sur sa table où plusieurs marques d’ongles étaient visibles et il ne voulait pas savoir pourquoi elles étaient là. Elle ne dit rien, ne lui demanda pas de payer tout de suite : ça ne se passait pas comme ça, dans la ville basse. Autant la ville haute tenait encore aux protocoles et à la politesse, autant celle située sous les rochers entourant la cité et accessibles uniquement par des cocottes dignes de leurs ancêtres dans les montagnes jadis propices au ski ne tenait plus à ça. Désormais, le consommateur venait de lui-même payer ou alors il sortait du bar les pieds devant – quand ça allait vite.
Les patrons de ce genre de rades avaient eu assez de souci pour ne plus prendre de risque, en fait : finies les dettes, finis les mauvais payeurs. Avec des anciens soldats blancs engagés comme mercenaires ou gardes du corps, les types qui voulaient boire à l’œil savaient qu’ils signaient leur arrêt de mort. La police fermait les yeux quand ses membres ne participaient pas eux-mêmes à ces opérations ; il n’y avait pas de petit profit, après tout.

Ses lèvres trempèrent dans la vodka pure mais une grimace apparut immédiatement sur son visage : elle était chaude. Même si la nuit était plus fraîche que la journée, l’Afrique restait l’Afrique – surtout avec le réchauffement planétaire. Les gens ne sortaient presque plus la journée, du moins ceux qui n’avaient pas l’équipement nécessaire pour survivre. Les ténèbres étaient rassurantes car plus fraîches même si la température était quand même de 35° en hiver. Evidemment, avec ça, les gens ne portaient pas grand-chose sur eux même si Hark avait toujours sa bonne vieille veste en daim.

Ça valait une jolie petite fortune même si elle était en mauvais état : sale, fatiguée, il était clair qu’elle n’avait plus été lavée depuis des années et il y avait même un trou sur le flanc droit – à l’endroit où on lui avait planté un couteau deux ans plus tôt. Ça ne se voyait pas vraiment mais c’était présent, et ça pourrait faire baisser la côte de la veste s’il se décidait à la vendre. Il empocherait un joli pactole car peu de gens pouvaient encore fabriquer ou porter ce genre de chose, mais jamais Hark ne ferait ça ; la veste avait une valeur sentimentale forte, son dernier vrai effet personnel sur la planète et donnée par quelqu’un qui avait beaucoup compté pour lui. Même s’il crevait de faim et de chaud, jamais il ne s’en séparerait. Et ça, les gens l’avaient bien compris – surtout après les multiples disparitions de ceux qui avaient été assez intéressés pour tenter de la lui prendre.

En plus de sa veste, qui lui donnait un air romantique même si ça n’était plus vraiment un compliment dans ce nouveau monde, Hark n’avait qu’un vieux jeans élimé et des baskets vertes. Il portait aussi un simple t-shirt blanc qui avait viré au gris depuis qu’il l’avait mis pour la première fois – trois semaines auparavant et sans aucune infidélité. Il puait, n’était pas rasé, ses cheveux étaient sales et ses yeux étaient plus rouges encore que le sang qui coulait dans ses veines, mais il tenait au moins sur sa chaise et pouvait encore se commander un autre verre après celui qu’il venait de terminer en deux coups. La soirée n’était pas si mauvaise, finalement.

Et lentement, elle passa.
Entre les types qui ne se contenaient plus et qui étaient amenés dans l’arrière salle pour être « calmés », ceux qui cherchaient à aller plus loin avec la serveuse et qui se rendaient compte de leur erreur vu le regard noir des gorilles ou encore les désespérés qui s’étalaient sur le sol après avoir absorbés trop d’alcool et de drogues, il n’y eut pas grand-chose d’exceptionnel. Hark se paya une deuxième vodka, lâcha les billets dès la deuxième venue de la serveuse et lui fit un petit sourire d’alcoolique. La pauvre fille devait vivre un enfer par ici mais ça ne le concernait pas plus que ça ; chacun avait ses propres problèmes et les siens étaient assez grands pour remplir le grand manoir au-dessus de la ville. Sachant que le bâtiment faisait plusieurs kilomètres de longueur, ses soucis étaient assez énormes.
Mais bon, ça n’était pas la mort non plus. Qui n’avait pas des problèmes dans la ville basse ? Qui ne devait pas de l’argent à quelqu’un ? Hark n’était qu’un raté parmi tant d’autres, un petit voleur, un petit tueur, un petit intermédiaire. Un type dont on avait besoin parfois pour gérer des choses pas trop compliquées et qu’on oubliait après. Il gagnait sa vie avec ses petits talents et il s’était fait une réputation avec sa veste : on l’appelait le poète avec elle, alors même qu’il n’était jamais parvenu à écrire le moindre ver décent. Il s’était fait connaître sous ce nom et il gagnait sa vie avec de petits larcins, dont l’argent filait directement dans ses narines. Sa vie n’était qu’une longue succession de déceptions en attendant le grand final, comme chaque personne vivant ici. Il n’était en rien quelqu’un d’original ; il se fondait complètement dans la masse miséreuse de cet endroit.

Il se leva tranquillement, nullement pressé. Il salua la serveuse et le patron du bar qui lui permettait encore de venir le soir prochain : il n’y avait pas eu de problème jusqu’à maintenant, c’était rare mais appréciable. Hark n’était pas aimé parce qu’il avait trempé dans beaucoup de sales affaires et beaucoup pensaient qu’il en savait de trop sur des gens importants ; évidemment, ce n’était pas le cas mais la peur pouvait faire beaucoup de chose et il en usait pour se jeter sur des coups qui pouvaient rapporter, mais ça ne lui faisait pas toujours du bien. Beaucoup de types donneraient cher pour lui filer une correction et il vivait une partie de cache-cache incessante dans la ville basse – même s’il n’était pas le seul à faire ça. Dans le bar, plus de la moitié des consommateurs vivait le même calvaire et c’était même l’habitude dans cette partie du monde que d’être pourchassé par des gros bras. Lui ne s’en tirait pas trop mal pour le moment, il n’avait pas à se plaindre.

La porte électrique – toutes les portes de la cité n’étaient que de grands rideaux d’électricité pure et sombre, faisant bien mal aux fous qui voulaient entrer sans que le dispositif soit activé pour ça – s’ouvrit sur la bouffée d’air chaud de l’extérieur et il toussa légèrement à cause de cette humidité terrifiante qui lui montait à la gorge. C’était ça le pire : il faisait chaud mais tout l’air était humide, moite comme s’il allait pleuvoir sous peu mais que ça ne venait jamais. Les nuages avaient abusés de leurs petites drogues pleines de gaz d’origine humaine et ils ne savaient plus vraiment ce qu’ils faisaient. Les météorologues s’étaient laissés aller aux drogues et au hasard pour prédire le temps du lendemain et il n’y avait même plus de météo après les journaux télévisés. Comme toujours, les gens vivaient avec ça, s’adaptaient et oubliaient bien vite le passé qu’ils avaient tant chéri jadis. L’Humanité semblait avoir un sens de la survie assez impressionnant, mais elle ne faisait pas de sentiment : ceux qui ne pouvaient pas aller de l’avant, ceux qui ne parvenaient pas à se détacher du passé ou avaient été blessés lors des grandes modifications étaient laissés de côté. L’Europe et l’Amérique se plongeaient têtes baissées dans la nouveauté et le changement, mais ses rejetons indignes, ses bâtards étaient jetés dans les anciennes poubelles du monde en espérant qu’ils y pourriraient aussi bien qu’ils l’avaient fait avant. Et ça fonctionnait.

Alors qu’il sortait une petite pilule grise pour la mettre sous sa langue, Hark se rappelait combien ça avait été facile de fuir l’Occident pour venir ici. Il était un raté et le savait mais ça avait été encore pire là-bas, où des campagnes entières de propagande avaient été faites pour faire partir ceux qui étaient considérés comme des parasites. Jadis, on avait jeté l’opprobre sur des franges particulières de la population pour expliquer les soucis économiques ou sociaux : les noirs, les juifs, les syndicalistes, les chômeurs…tout y était passé mais les manières de faire avaient évoluées d’un cran, maintenant.
A l’heure de la grande métamorphose de l’âme humaine, au moment où les gouvernements voulaient former des corps ultimes d’hommes et de femmes nés du même moule et élevés dans la même vision, les gens socialement originaux ou physiquement inférieurs aux autres n’étaient pas bien vus. Il avait eu l’impression de revenir dans le monde du début du XXe siècle avec tous les délires de certains petits êtres complètement fous qui avaient voulus forger un Reich de mille ans, simplement parce qu’ils avaient peur de disparaître sans n’avoir rien fait. Il n’était pas sûr que ça ait été vraiment la raison de leurs conduites, mais les livres d’histoire enseignaient ça et qui était-il pour aller contre leur savoir ? Après tout, il n’était qu’un raté.

« Oh pardon. »

Hark envoya un regard noir au crétin qui venait de le bousculer. Il le connaissait : c’était Job, un petit trafiquant comme lui qui était spécialisé dans l’import de drogues venues d’Asie. Il n’était qu’un des rouages d’une grande machine et n’était pas apprécié de ses supérieures, qui pouvaient le remplacer dans l’heure. Au fond, il était exactement comme tous les autres : il savait faire son boulot mais d’autres en étaient capables. Avec ses petites lunettes sombres et rondes, son crâne rasé et son grand manteau noir, il n’était qu’un cliché vivant de l’habitant de la ville basse, surtout avec sa petite taille. Il n’était rien d’autre qu’un élément interchangeable à chaque instant, une poussière sur le grand échiquier de l’univers – comme tout le monde, finalement. Mais lui était encore moins intéressant que d’autres et ne méritait même pas d’y figurer.

« Dégage. »

Il n’aimait pas les gens et Job ne faisait pas exception. Celui-ci bredouilla encore des excuses avant de passer à côté du bar pour se diriger vers une des rues annexes de ce labyrinthe. La ville basse était un gigantesque plateau de jeux contenant énormément de rues, ruelles, couloirs étranges, passages plus ou moins secrets, ponts au-dessus d’une rivière polluée et autres choses dignes des meilleurs anciens jeux vidéos. La réalité dépassait ici la fiction et les créateurs – des architectes fous s’étant défoncés à l’opium – avaient lâchés toutes leurs idées bancales dans cette pseudo cité. Hark la connaissait maintenant par cœur et se doutait déjà de la destination de Job : un type comme ça ne pouvait qu’aller voir les prostitués transsexuels de la rue Rouge. Il avait besoin de bonnes fessées et d’une domination totale, et seuls eux pouvaient lui donner ça. Il haussa les épaules avant de se remettre à marche, sentant les effets de la pilule dans ses yeux et dans ses mains.

En fait, c’était assez simple : ça picotait et il adorait ça. Cette drogue lui donnait l’impression que des petits insectes gravitaient sous sa peau ou ses yeux et c’était excellent malgré l’aspect répugnant que ça pouvait avoir en description. Il aurait pu se coller contre un mur et profiter pleinement de tout ça, et c’était d’ailleurs son intention, mais Hark fut troublé par des coups sourds contre un corps humain et des gémissements réguliers. Il savait que s’il ne se laissait pas rapidement aller, la drogue ferait son effet mais serait moins forte que s’il se concentrait totalement dessus ; il risquait donc de perdre une partie de son investissement mais en même temps, il voulait aussi savoir ce qu’il se passait – et pas par bonté d’âme.
Dans la ville basse, si quelqu’un se faisait frapper, il valait mieux regarder pour savoir qui s’en prenait à ce pauvre type et peut-être en profiter pour récupérer des choses sur le cadavre. La morale avait disparu depuis bien longtemps des esprits des hommes et Hark ne faisait pas exception. Même s’il perdait un peu de l’effet de la drogue, la perspective de récupérer quelque chose était bien plus attractive que quelques secondes de pur bonheur.

Discrètement, il s’approcha de la ruelle d’où provenaient les coups et s’accroupit pour regarder au mieux et prudemment ce qu’il se passait. Un type était couché sur le sol tandis que deux gorilles blancs aux cheveux longs en queue de cheval s’acharnaient sur lui. Ils étaient habillés d’un simple pagne autour des hanches et il les reconnut aussitôt : c’étaient des mercenaires barbares, des types qui se prenaient pour des héritiers de héros de vieux livres ou de vieilles bandes dessinées. Ils étaient réputés pour être durs, violents et ne laissaient surtout jamais de survivant. L’homme qui les avait embauchés devait vraiment en vouloir à sa cible – et Hark se rendit alors compte que c’était lui qui était visé.

Le type noir qui regardait calmement les deux gorilles tabasser le pauvre hère au sol était Julius Jules, un de ceux avec qui il avait négocié quelques jours auparavant…et ça s’était mal passé. L’opération s’était bien déroulée jusqu’à ce que Hark décide de partir avec la moitié de la cargaison de pilules grises – comme celle qu’il venait de prendre et qu’il avait racheté à celui qui avait hérité du butin – pour payer une vieille dette. Maintenant, il avait des soucis avec ce type et se préparait à escroquer quelqu’un d’autre pour lui rendre ce qu’il lui devait, mais Julius Jules semblait avoir d’autres projets en tête.
Evidemment, le seul fait de voir un des petits parrains de Hope dans la ville basse ne pouvait lui permettre de se sentir la cible de sa vengeance. C’était plutôt ses paroles, dites sur un ton calme et posé comme s’il était simplement en train de négocier un prix alors que le pauvre homme mourrait sous les coups des barbares, qui lui prouvaient ça.

« Dis-moi où est le poète. Je sais qu’il a été dans ce bar et c’est pour ça qu’on t’en a sorti, alors rends-toi la mort plus rapide et dis-moi vers où il est parti. »

Hark n’avait jamais vu la victime de sa vie mais ça ne l’intéressait pas : tout ce qui comptait était sa propre survie. C’était amoral, c’était mal même mais il s’en fichait. La ville basse n’était qu’un repaire de malfrats prêts à tuer père et mère pour passer une nuit de plus en enfer et il en faisait partie. Il n’était pas quelqu’un de bien et n’allait pas agir comme tel pour s’en sortir.
Au fond, il était clair que Julius Jules tomberait très rapidement sur lui et il n’avait rien pour le rembourser ou se défendre. La drogue avait déjà un effet sur lui et il ne pourrait pas tenir longtemps dans une course poursuite ; sa seule solution était de se débarrasser de Jules et des barbares en se livrant – ou en leur livrant quelqu’un.

Un sourire mauvais apparut sur son visage alors qu’il se levait et se précipitait vers la ruelle où était parti Job. Ce qu’il comptait faire n’était pas bien mais il s’en fichait. Julius Jules voulait voir le poète mourir ? Il allait l’avoir. Job n’était qu’un faire valoir, un sous fifre moins doué que Hark et qui n’avait que très peu d’ami. Il serait extrêmement facile de le faire disparaître mais le souci serait peut-être de le faire passer pour lui. Après tout, il était bien plus petit que lui et n’avait pas sa longue chevelure et sa barbe de quelques jours : ça risquait de faire assez tâche dans son plan. Mais le poète n’était jamais à court d’idée et savait exactement comment s’y prendre pour s’en sortir.

En quelques pas à peine, il repéra le petit Job qui se dirigeait comme il le pensait vers la rue Rouge. Il ne se doutait pas de ce qui allait lui arriver et Hark sortit immédiatement un petit couteau de sa poche. Malgré la fatigue et la drogue, il fut tout près de sa cible en quelques secondes et alors que celui-ci se réveillait enfin et se retournait pour voir ce qu’il se passait, le poète passa à l’action. Il tenta de crier et de se défendre, mais son agresseur lui avait déjà planté l’arme blanche dans l’œil droit après avoir fait tomber ses lunettes, et sa main posée sur sa bouche l’empêcha d’alerter quelqu’un.
En un instant à peine, Hark venait d’assassiner froidement quelqu’un qu’il connaissait et qui ne lui avait rien fait, et ça ne le dérangeait pas. La ville basse ressemblait à une cité de bande dessinée bien sombre où seules quelques rares couleurs venaient émailler le noir et blanc ordonné par l’auteur et la comparaison n’était pas fausse : les choses étaient globalement les mêmes. Seulement, là où la bande dessinée n’était qu’une fiction, Hope et sa sous cité étaient bien réelles et dans un monde bien plus dur et noir que celui de l’œuvre ancienne. Le poète n’était qu’un des bâtards de cet univers qui n’acceptait plus l’espoir comme possibilité, mais seulement comme souvenir antique d’une époque révolue. Il était l’incarnation du changement de l’Homme, qui décidait enfin de se regarder en face et de rire de sa folie.

Lentement, Hark laissa tomber Job sur le sol, mort après qu’il se soit acharné sur son œil avec son couteau. Il ne souriait pas : son visage était neutre à cause de sa concentration ; il ne devait pas se louper, sa vie en dépendant. Il approcha calmement la face de Job dont du sang coulait encore vers la porte électrique d’une habitation juste à côté. La ville basse était pauvre mais chaque bâtiment en était équipé et rares étaient les voleurs qui pouvaient vraiment les forcer sans subir les méchants effets secondaires de telles effractions. Le poète avait dans l’idée d’utiliser ça pour s’en sortir et il savait exactement quoi faire pour que Julius Jules croit que la loque qu’il tenait était bien lui.

Il posa le visage de Job contre la porte électrique et tint bon durant de longues minutes, tandis que le choc se répercutait dans son propre corps. Ça faisait mal, vraiment, mais le pire était bien sûr pour la face du pauvre homme : complètement brûlée par l’électricité, elle devenait lentement non reconnaissable et c’était bien sûr l’effet voulu. Avec ça, Hark pourrait passer à la suite de son plan et s’en sortir – si tout se passait bien. Ça n’était jamais le cas dans la ville basse mais peut-être aurait-il de la chance pour une fois.
Au moment où le visage de Job fut bien massacré, le poète laissa tomber son corps et s’écroula, vaincu et lui-même blessé. Le choc avait été vraiment très fort et il allait avoir de quelques instants pour que son corps retrouve un peu de normalité. Il savait qu’un peu de drogue lui ferait du bien, mais il avait peur d’empirer les choses en se trompant de dose et il n’avait de toute façon pas assez sur lui pour vraiment aller mieux rapidement. Il allait devoir récupérer tout seul, à l’ancienne mode ; il n’aimait pas ça.

Les secondes passèrent donc, lentement et douloureusement. Elles se transformèrent ensuite en minutes et alors que Hark était seul, couché sur le sol, il savait que Julius Jules n’allait pas tarder. Même si ça lui faisait mal, il devait se relever et finir le changement pour espérer s’en sortir. Il venait de tuer et de massacrer quelqu’un juste pour survivre et ça ne lui faisait rien, mais il ne devait pas gâcher ça en hésitant juste parce qu’il souffrait.
Au fond, le poète n’avait pas vraiment de morale même s’il savait déjà qu’il regretterait ça quand il serait plus clean : ça avait été moche, quand même. Il n’aimait pas tuer même s’il savait le faire naturellement et ce qu’il venait d’accomplir était moche mais nécessaire pour sa propre survie. La ville basse ne demandait qu’une chose à ses enfants : l’abandon total de toute éthique et il ne faisait que suivre ces préceptes. Ce n’était pas bien mais c’était la seule façon de vivre aussi – et il n’était pas encore prêt à mourir.

Lentement, il se releva et prit son couteau pour se couper très grossièrement les cheveux. Il alla le plus vite possible et fit tomber tous ses longs cheveux pour avoir une coupe assez laide à ce qu’il lui semblait, mais qui était assez courte et assez étrange pour éviter qu’on ne fasse le rapprochement avec lui. Il s’enleva aussi un peu de barbe sur les joues même s’il se blessa dans le mouvement et qu’il s’arrêta assez rapidement : avec la blessure et un peu de poils enlevés, ça devrait passer. Il finit enfin la transformation en mettant les lunettes noires et rondes de Job…et en donnant sa veste au cadavre.

Ça ne lui plaisait pas de devoir se débarrasser de son vêtement fétiche mais c’était ce qui allait conclure la transformation. Job n’était qu’un cadavre au visage inconnu comme ça, mais avec la veste, il serait le poète mort. Tout le monde savait combien il tenait à elle et ce qu’il ferait pour la protéger ; il était clair que si on la retrouvait sur quelqu’un, ça ne pouvait être que lui. Elle lui rappelait de rares bons souvenirs mais Hark aimait la vie malgré ce qu’il en disait et ce qu’il en faisait, et il ne pouvait accepter de finir tout ça maintenant. Et puis, il était allé trop loin maintenant : il ne pouvait reculer.
La mort dans l’âme, celui qui se faisait appeler le poète enfila son vêtement autour de Job et se colla contre le mur, usé et fatigué. Avec son t-shirt blanchâtre, ses lunettes et sa nouvelle coupe, il serait difficile de le reconnaître – voir même impossible si on ne s’occupait que du cadavre. Il devrait parfaire sa transformation plus tard, car il ne pourrait plus jamais être celui qu’il avait été. Il allait devoir se créer une nouvelle identité mais gèrerait tout ça le lendemain…s’il y en avait un.

Hark sentit son cœur s’accélérer, et pas uniquement à cause de la drogue, quand il vit Julius Jules et ses deux gorilles s’approcher. Il se décolla du mur et mit les mains dans ses poches, l’air calme alors que ça n’était pas du tout le cas. Il ne dit rien avant que le petit parrain ne s’arrête à deux mètres de lui, sachant très bien qu’on était en train de le détailler pour savoir qui il était. Il brûlait d’envie de fuir et d’essayer de se cacher quelque part mais il savait qu’il était en train de jouer le plus beau coup de sa carrière et que ça ne valait pas la peine de tout perdre à cause d’une petite peur de rien du tout.

De longues secondes passèrent ainsi, tandis que le petit homme aux yeux rougis eux aussi par la drogue et à la moustache sombre le fixait. Les deux barbares n’attendaient qu’un signe pour se jeter sur lui, mais Julius Jules décida de les décevoir en parlant d’une voix posée. Il n’avait jeté qu’un coup d’œil au corps allongé par terre et semblait ne plus s’y intéresser du tout ; Hark ne savait pas si c’était une bonne ou une mauvaise chose.

« Tu as tué le poète. Pourquoi ?
- Pour vous, m’sieur Jules. »

Sa voix était plus sombre que d’habitude. Il nageait en eaux inconnues mais sentait qu’il pouvait s’en sortir s’il tenait le coup. Les drogues l’aideraient à oublier tout ça si Julius Jules le laissait partir et il devait rester stoïque pour s’accrocher à cet espoir.

« J’ai entendu avant qu’vous l’cherchiez, j’ai voulu l’arrêter mais il a pas voulu coopérer. Ca a mal tourné et j’l’ai poussé contre la porte. Vous voyez le résultat.
- Vu sa tête, tu as fait plus que le pousser. »

Hark sourit comme si Jules venait de faire une blague. Intérieurement, il s’urinait dessus de peur mais heureusement ça ne se voyait pas physiquement – pas encore du moins.

« Un peu, oui. Mais il m’a blessé et j’ai pas aimé »

Il profita du filet de sang sur sa joue comme excuse et Jules resta à nouveau silencieux, le fixant toujours. Il savait qu’il était prêt de la sortie et de la fin de tous ses problèmes, mais tout pouvait s’écrouler d’un moment à l’autre. Il aurait bien eu besoin d’un appui artificiel pour tenir ; les drogues n’étaient jamais là quand il en avait besoin.

« Hum. Et pourquoi vouloir m’aider ?
- Vous êtes connu ici, m’sieur Jules. J’crois que m’faire bien voir par vous peut aider.
- Aider à quoi ?
- A faire mon trou.
- Tu es nouveau ?
- J’viens d’arriver, m’sieur. Ça fait quelques jours que j’zone, j’bois par ci, par là. C’est comme ça qu’j’ai entendu parler d’vous et d’lui.
- Hum. »

Jules se tut à nouveau. Pendant de longues secondes, Hark sentit que les poings des deux barbares pourraient lui tomber dessus et le réduire à néant et la tension était à son comble. Il était à deux doigts de craquer quand finalement, le petit parrain reprit la parole d’une voix très neutre, comme s’il n’avait aucun sentiment et n’éprouvait aucune joie à ce qui venait de se passer.

« Bien. J’aurais voulu le tuer moi-même mais ce n’est pas bien grave. Bienvenue en ville, petit. Au fait, quel est ton nom ? Que je le retienne si j’ai besoin de toi un jour. Le poète avait une utilité malgré ses défauts, ça te dirait de reprendre sa place ?
- Ca me dirait bien, oui. Et j’m’appelle le Prosateur, m’sieur Jules.
- Le Prosateur ?
- Ouaip. J’aime les mots et je sais les manier, donc ça me paraît bien.
- Ça ressemble au poète – trop pour que ça me plaise.
- Mais c’est bien moins incompréhensible et nuancé, m’sieur. C’est bien plus clair qu’un poète.
- Hum. »

Hark allait peut-être loin avec son nouveau surnom mais il aimait le risque malgré tout. Ça lui était venu par hasard et il n’avait pas pu contrôler son envie de défier Jules. C’était peut-être une grosse erreur et les sourires des gorilles semblaient le prouver, mais heureusement le petit parrain sourit légèrement – la première fois qu’il faisait ça devant lui. Il ne savait pas bien comment le prendre : était-ce bien ? Etait-ce mal ? Les paroles du petit homme vinrent le rassurer même s’il n’était toujours pas à l’aise.

« Tu es drôle, monsieur le Prosateur. Drôle et un peu fou, voir suicidaire. Mais ça ira pour ce soir. A bientôt.
- Bonne soirée, m’sieur Jules. »

Il lui fit un léger signe de tête auquel Hark répondit avant de disparaître dans la nuit chaude et humide de la ville basse, avec ses deux monstres. Hark se laissa aller contre le mur et sua à grosses gouttes ; il n’arrivait pas à se rendre compte de ce qu’il s’était passé. Il avait réussi ! Il s’en était tiré et il avait même effacé tous ses problèmes d’un seul coup ! En tentant un bluff impossible, il était parvenu à s’en sortir parfaitement et avait même droit à une nouvelle chance. Ça n’arrivait pas tous les jours et il sortit deux pilules grises pour les prendre en même temps. Ça n’était pas indiqué mais il devait bien fêter ça, non ?
Il n’y croyait toujours pas. Il avait changé de nom, changé de nom et tout s’était bien passé. Le poète était mort mais le Prosateur venait de naître, c’était inespéré. Il devrait réfléchir à tout ce qu’il pourrait faire mais il savait qu’il allait aimer ça. La ville basse lui donnait la possibilité de tout recommencer et il allait en profiter ; ses ennemis allaient souffrir et ses amis l’oublier pour qu’il s’en fasse d’autres. Hark était une ordure et il avait l’opportunité de faire tout ce qu’il voulait sans qu’on vienne trop rapidement l’arrêter. C’était génial, se dit-il alors qu’il partait dans l’univers de la drogue et qu’il explosait d’un rire de fou, à quelques mètres à peine d’un corps qu’il avait abandonné là et dont il ne se souciait plus. Job n’était rien pour lui et il ne se rappellerait peut-être pas de lui le lendemain s'il avait de la chance.

C’était ça aussi, la ville basse : un monde où les méchants gagnent contre les moins méchants et où les gentils n’existent pas. Et Hark adorait ça.
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  #6  
Vieux 27/08/2008, 14h44
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Yeah ! En glissant vers le bas de la page pour écrire cette ligne, j'ai cru lire le nom de Hark dans ce second texte Sin City donc
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- Bon, fallait s'y attendre, je comprends rien à cette BD ; je ne sais même pas comment la lire ; et en plus c'est écrit très petit et la police est moche :-(
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  #7  
Vieux 27/08/2008, 14h49
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C'est un personnage de Sin City ? Je pensais avoir créé ce nom tout seul.
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  #8  
Vieux 27/08/2008, 15h21
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Au temps pour moi, j'ai confondu avec le cardinal Roark--
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  #9  
Vieux 27/08/2008, 15h57
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Tss...
Sinon, Hark il y a dans Planetary par contre.
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  #10  
Vieux 27/08/2008, 18h00
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Vi, bien vu !
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  #11  
Vieux 11/09/2008, 02h04
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Le choix :

J'aime bien ce texte. Même si décidément les interrogations du héros sur la légitimité de son acte, sur ses doutes etc. c'est du réchauffé. Ca a tout à fait sa place dans le récit mais j'ai tellement vu/lu ce genre de dilemmes psychologiques que je trouve ça redondant. Mais comme je l'ai dit, ça a tout à fait sa place dans ton récit.
Il y a cet extrait qui résume bien les tourments du héros :
"Je ne peux pas continuer à vivre alors que ma femme est morte et qu’on me voit comme un sous être, même si ça veut dire qu’elle m’en voudrait si elle savait ce que j’ai fait…mais elle n’est plus là pour me le dire à cause de lui et c’est donc normal qu’il paye pour ça."
Ainsi il est prit dans un cercle vicieux : de la manière dont je le comprends, il se venge car sa seule raison de vivre n'est plus là pour l'empêcher d'agir ainsi. Il choisit la voie du mal car sa femme ne peut plus le remettre dans le droit chemin.
Je trouve ça très beau !
Sinon comme d'hab, j'adore ces textes d'anticipations qui jettent de-ci de-là des brides de ce qu'est devenu le monde. C'est cool !
Par contre, le coup du héros qui perd sa femme, n'a plus de jambes et dont la belle soeur est la JUMELLE de sa femme-- t'as encore pas pu t'en empêcher mon salaud
Et aussi pour finir : quel rapport y-a-t-il entre ce texte et tes études ?

Je suis en train de lire Hope. Je t'en dis plus vendredi. En attendant, j'aime que l'histoire se passe dans le futur, en Afrique
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  #12  
Vieux 11/09/2008, 09h50
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Et aussi pour finir : quel rapport y-a-t-il entre ce texte et tes études ?
peut etre s'interoge t'il sur la place de la "vraie" justice dans l'exercice du droit penal?
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"l'homme qui a perdu la faculté de s'émerveiller et d'etre frappé de respect est comme s'il avait cessé de vivre" A.Einstein

Excusez mon humour de chiottes mais c'est parce que j'y mets tous les déchets de mes sentiments.
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  #13  
Vieux 11/09/2008, 18h42
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L'idée était vraiment de montrer certaines choses qui m'interpellaient et qui me faisaient m'interroger sous la forme d'un texte assez classique dans son style, mais en y ajoutant des choses que j'espère plus originales (comme la fin pas vraiment happy end, cette grande influence de la femme dans la vie d'un homme comme ça - je suis persuadé que la gente féminine empêche bien des hommes de devenir monstrueux d'ailleurs). Ca reste un texte "coup de coeur" du moment, évidemment.
Après, Grogra a totalement raison : je fais du Droit, j'ai fait du pénal et j'en fais encore cette année. Ca m'a amené à des interrogations sur ce sujet qui se sont répercutées ici.

Après, j'adore aussi glisser quelques petits éléments de SF futuriste dans les textes. Je les trouve de suite plus croustillants !
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  #14  
Vieux 12/09/2008, 01h04
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Après, j'adore aussi glisser quelques petits éléments de SF futuriste dans les textes. Je les trouve de suite plus croustillants !
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  #15  
Vieux 17/09/2008, 19h30
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wallyvega change la caisse du Fauve
Toujours très bien. Et sur la longueur, qui plus est. Bravo, tu m'impressionnes!
Pour ma part, je me sens bien incapable d'introduire le moindre élément SF dans mes textes; le fantastique me tente de plus en plus. Bien que ce ne soit pas incompatible.
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"Please allow me to introduce myself. I'm an alien superfiend. I've come tonight to judge you all. Let me say you what I mean! Pleased to meet you. Judge Death is my name!"

Ted Notts: Galaxy Trotter!

Moi aussi, je raconte des histoires.
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