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À préciser qu'il s'agit plus d'histoires folkloriques de l'ère Edo quand on parle de Kaidan eiga que de films surnaturels récents...
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"Présent dès la période du cinéma muet, il [le kaidan eiga] a connu une énorme popularité au cours des années 50 et 60. Aujourd'hui, son influence est toujours très vive au travers de formes modernisées comme par exemple dans la série Ring. Parmi les très nombreux films abordant le genre, le Tokaido Yotsuya kaidan (L'histoire de fantôme de Yotsuya) est très certainement la plus populaire. A la base, Yotsuya kaidan est une pièce de kabuki issue de la tradition orale populaire datant de la première moitié du 19ème siècle. Sa très grande popularité lui a valu de rentrer durablement dans l'inconscient collectif japonais."
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"Ca ne résout pas vraiment l'énigme, ça y rajoute simplement un élément délirant qui ne colle pas avec le reste. On commence dans la confusion pour finir dans le mystère." Denis Johnson - Arbre de fumée |
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Pardon j avais pas tout lu!
En fait c etait plutot dans ta trad de "films de fantomes" qui a mon avis peut être comprise comme regroupant tout films de fantomes. Juste un détqil quoi. Il y a aussi le très connu film Kaidan. Je vais checker ce que tu as posté! |
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Sublime film de Masaki Kobayashi.
Très belle édition DVD chez Wild Side.
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"Ca ne résout pas vraiment l'énigme, ça y rajoute simplement un élément délirant qui ne colle pas avec le reste. On commence dans la confusion pour finir dans le mystère." Denis Johnson - Arbre de fumée |
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Ouais dans Kaidan j ai surtout été fasciné par la troisième histoire avec le musicien. C'est très très beau à voir et aussi à entendre!
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The ghost story of Oiwa (Kaidan Oiwa no borei) de Tai Kato
En 1961, deux ans après la version de Nobuo Nakagawa, Tai Kato réalise une version très différente du Tokaido Yotsuya Kaidan. Tai Kato, plus connu chez nous pour les trois films de la série La pivoine rouge qu'il a réalisés à la fin des années 60, est considéré comme un grand styliste et comme un réalisateur qui aime donner un vrai relief psychologique à tous ses personnages. C'est le cas ici, dans un film qui jouit à l'évidence de beaucoup plus de moyens que celui de Nakagawa. Kato aime placer ses personnages dans des plans d'ensemble tournés en extérieur qui tranchent considérablement avec l'esthétique de studio parfois à la limite de l'abstraction du film de Nakagawa. Et là où Nakagawa ne faisait qu'esquisser ses personnages, Kato creuse leur psychologie, même celle des rôles secondaires comme ceux de la sœur d'Oiwa ou de l'acolyte de Iemon. Il en résulte un film qui tend clairement vers le drame social réaliste mâtiné de fantastique alors que le film de Nakagawa assumait pleinement son statut de série B horrifique. Personnellement, j'apprécie les deux films. Le Nakagawa surtout pour la poésie morbide de son final et le Kato pour sa fluidité et son classicisme. On notera une très belle interprétation de Tomisaburo Wakayama dans le rôle de Iemon, beaucoup plus sobre que celle qu'il avait produite pour la version de cette histoire tournée en 1956 par Masaki Mori.
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Les années 60 ont vu une recrudescence des films déclinés sous forme de séries, particulièrement dans le domaine du chambara (film de sabre).
La plus connue est sans conteste la série de films autour du masseur aveugle Zatoichi, brillamment interprété par Shintaro Katsu. Mais d'autres séries ont connu un engouement populaire important au Japon à la même époque. Parmi elles, on trouve la série Nemuri Kyoshiro (Sleepy eyes of death en version anglaise). Nemuri Kyoshiro est un ronin cynique (comme le cinéma japonais en produisait à la pelle à l'époque) qui ne respecte aucun code d'honneur sinon le sien. Le premier film de la série, réalisé sans génie mais avec compétence par Tokuzo Tanaka voit Kyoshiro aux prises avec deux clans de malfrats qui se battent pour la possession d'une statuette de jade qui contient un message qui peut mener à sa perte l'un des deux malfrats, seigneur du fief de Kaga. Tour à tour sommé de prendre parti pour l'un des deux clans, Kyoshiro va tirer les ficelles pour son propre compte et pour une jolie donzelle pourtant dans un premier temps envoyée pour l'espionner et le mettre hors d'état de nuire. Mais le passé d'orpheline de la jeune femme, rappelant à Kyoshiro ses propres origines inconnues, va susciter une belle, même si inévitablement tragique, histoire sentimentale entre les deux proscrits. C'est bien fait, les péripéties s'enchaînent avec rythme, on n'a pas le temps de s'ennuyer (ce genre de films étant parfaitement calibré aux alentours de 80 minutes), mais pour l'instant rien ne vient vraiment différencier ce premier épisode d'une production lambda du même genre. Rien sinon la présence dans le rôle titre du charismatique acteur Raizo Ichikawa qui porte littéralement le film sur ses épaules et qui est certainement pleinement responsable de la popularité du film et, au-delà, de la série. Entre 1963 et 1969, la série comptera 12 épisodes, jusqu'à la mort prématurée d'Ichikawa. La Daiei tentera bien ensuite de poursuivre l'expérience avec un autre acteur. Deux films sortiront en 1969 mais l'essence de la série avait disparu et le public bouda ses deux nouveaux épisodes, qui furent donc les derniers. Raizo Ichikawa et l'inévitable Tomisaburo Wakayama dans le rôle d'un adversaire qui deviendra récurrent au cours de la série Comme j'ai entamé une rétrospective complète de ces 14 films, je ferai prochainement une brève chronique de chaque numéro. Bientôt, Nemuri Kyoshiro : Sword of adventure réalisé par Kenji Misumi. Un dernier petit mot sur Tokuzo Tanaka, réalisateur de ce premier film de la série. Tokuzo Tanaka est vraiment un bon exemple du système de studios de l'âge d'or du cinéma japonais. C'est un solide artisan sans génie mais qui peut mettre rapidement en images avec un indénaible savoir-faire les scénarios qu'on lui demande de tourner. C'est ainsi qu'on le retrouve au générique de séries de films telles que Nemuri Kyoshiro, Zatoichi ou Shinobi no mono (des histoires de ninjas) mais aussi de plusieurs films fantastiques parfois réellement intéressants (The haunted castle, The demon of Mount Oe,...). On lui doit aussi une version du conte Yuki onna de Lafcadio hearn, Kaidan Yuki jorou (Snow woman). Sans égaler loin de là la sublime version qu'en avait donné quelques années plus tôt Masaki Kobayashi dans un des sketches de son film Kwaidan, Snow woman est tout de même une petite série B fantastique plutôt recommendable (surtout si on n'a pas vu le Kobayashi), sans doute même un des meilleurs films fantastiques de la fin des 60's de la Daiei .
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"Ca ne résout pas vraiment l'énigme, ça y rajoute simplement un élément délirant qui ne colle pas avec le reste. On commence dans la confusion pour finir dans le mystère." Denis Johnson - Arbre de fumée Dernière modification par Zen arcade ; 30/09/2013 à 11h55. |
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Ryuji de Toru Kawashima Ryuji de Kawashima est le genre de film qui ne s'arrête pas au simple base de son genre et qui propose une véritable réflexion autour du Yakuza, son symbolismes, de l'aura que cette organisation entretien pour ses membres et surtout qui s'interroge sur l'homme avant le "symbole". Ryuji c'est le genre de Yakuza lasse, visible dans le cinéma de Kitano, ou bien de Fukasaku. Ici point de valorisation du Yakuza, juste le portrait d'un être ayant fait des choix et qui en tentant de revenir en arrière et de laisser cette vie de côté, va commencer seulement à découvrir l'homme qu'il est et ce qu'il représente aux yeux des autres, que ce soit sa famille ou bien les membres de son clan. Le film rejoint le dyptique de Kitano, "Outrage", bien qu'il soit plus subtil et se déroulant au début de la confrontation entre les différentes générations de Yakuza. Ici on nous présente leur monde et les coutumes qu'ils sont sensés respectés. Les Yakuza ont des codes et ici ils sont mises à mal de manière intéressante. Le scénariste, qui se trouve être l'acteur principal et quel acteur, Shoji Kaneko, montre que le Yakuza évolue comme la société qui l'abrite et la névrose qui contamine la société, contamine elle aussi les Yakuza, faisant des criminels qu'ils sont, des simples salariés comme le serait le salaryman de base. D'ailleurs ce fut la défense de plusieurs Yakuza au moment des purges de quartier dans les années 90/00 et aussi le moyen "légal" qu'ils ont de faire passer certaines de leurs activités aux yeux de la loi. Ici ce n'est que le début bien entendu, et pourtant on sent déjà le côté blasé des anciens, comme le côté fou des nouveaux, être Yakuza c'est classe pour une grande partie des gens, alors que ce sont des criminels avant tout et le réalisateur et son scénariste nous le montre à plusieurs reprises. Pour autant le film utilise également des passages obligés pour rythmer son récit et les scènes de violence ou de sexe sont intéressantes, car significatives. Les scènes de sexe du film sont les moments ou le héros est le plus humain, même si la symbolique le présente toujours comme un Yakuza, ce double-sens est omniprésent dans le film. La thématique du film étant la dualité. En effet le héros est partagé entre sa vie de violence et celle plus sereine, les deux étant parasités par les deux vies distinctes et j'apprécie la manière dont cela est présenté. En effet le scénariste n'hésite pas à utiliser les symboles forts et représentatifs du monde des Yakuza, comme ceux de la famille à travers sa fille et sa femme. Pour autant, bien que ce qui soit présenté est glauque, on sent une sorte de lueur d'espoir dans la vie du personnage principal et jusqu'à la fin on attend le film. Première réalisation de monsieur Kawashima et dernier film de son acteur, cette production est un Yakuza Eiga que je considère comme un chef-d'oeuvre. La mise en scène est de qualité, très années 80, les plans larges sont sublimes et le réalisateur arrive à donner un côté lumineux à des scènes ne pouvant l'être à la base, c'est bluffant. Les scènes intimistes sont excellentes, on pourrait se croire dans la pièce avec les personnages tellement il est proche de ses acteurs et actrices. J'aime beaucoup la manière qu'il a de filmer les scènes d'action, la scène de fight dans la cuisine ou la première en pleine rue sont brutales, jouissives, réalistes donc dénué de chorégraphie, ici c'est brute et ça fait plaisir même si on a mal pour certains acteurs il faut le reconnaitre. La musique sent elle aussi bon les années 70/80 et est plus que plaisante, moi en tout cas elle me donne directe le sourire comme le reste du film, Ryuji c'est bien, c'est à voir de toute urgence pour ceux ne connaissant pas cette oeuvre culte. 10/10.
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"Si tous tiraient dans la même direction, le monde basculerait." ---------- "my feminism will be intersectional, or it will be bullshit." Kelly Sue Deconnick “Conscience. Conscience is the ultimate measure of a man.” G. Willow Wilson "Magneto would be all, "Mutants shall rule all" and Sex Giraffe would be all, "One second there, broski." Gail Simone Dernière modification par Magda ; 03/10/2013 à 15h23. |
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Nemuri Kyoshiro - 2 : The sword of adventure réalisé en 1964 par Kenji Misumi.
Ce deuxième épisode des aventures du ronin cynique Nemuri Kyoshiro parvient à approfondir l'ancrage social et politique de la série par le biais d'une intrigue très dense, tout en parvenant dans le même temps à ménager des intermèdes plus légers qui tranchent avec l'atmosphère uniformément sombre du premier volet. Situées lors du règne du shogun Ienari Tokugawa, réputé pour sa propension à vivre de manière très luxueuse, le récit insiste sur l'écart de richesse grandissant entre les riches et les pauvres qui croulent sous les impôts. Pour ce faire, le film va mettre en avant un vieux Commissaire des finances qui tente de mettre sur pied un système de répartition des richesses plus équitable. Evidemment, cela déplait à certains. Et particulièrement à la princesse locale, une fille illégitime du shogun qui refuse de voir ses revenus diminuer. Nemuri Kyoshiro va se prendre d'une sympathie malicieuse pour le vieux commissaire et se retrouver lié malgré lui à divers complots destinés à les mettre, le commissaire et lui, hors d'état de nuire. Deux femmes vont aussi se tailler une place importante dans la narration. Tout d'abord, une simple vendeuse de nouilles qui va parfois percer la carapace de cynisme de Kyoshiro et apporter au film un peu de légèreté bienvenue. On peut même voir Kyoshiro rire franchement dans une scène qui aurait été inconcevable dans le premier film. Et enfin, une femme dont le destin tragique va permettre de lever le voile sur une nouvelle part du passé mystérieux de Kyoshiro. Le film permet également d'apprécier à de nombreuses reprises la technique de sabre de la pleine lune que Kyoshiro utilise. Il déplace sa lame de manière à former un arc de cercle qui pousse l'adversaire à attaquer et à se faire trucider par une contre-attaque meurtrière. Tout ceci est déjà suffisant pour rendre le film passionnant. Mais ce qui le fait entrer dans la catégorie des films vraiment marquants, c'est la mise en scène de Kenji Misumi. Les cadrages, les compositions de plan, les mouvements de caméras sont d'une somptuosité qui n'ont absolument rien à voir avec la mise en scène simplement illustrative de Tokuzo Tanaka dans le film précédent. L'élégance de la direction de Misumi permet à une intrigue plutôt verbeuse de n'être jamais ennuyeuse et donne une très grande clarté à une narration pourtant très dense. Très beau film, donc.
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"Ca ne résout pas vraiment l'énigme, ça y rajoute simplement un élément délirant qui ne colle pas avec le reste. On commence dans la confusion pour finir dans le mystère." Denis Johnson - Arbre de fumée Dernière modification par Zen arcade ; 03/10/2013 à 12h47. |
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Ça donne envie! Moi qui ne connait que La lame diabolique.
Perso je vais me refaire des films de yak genre Fukusaku. Je posterai un truc sur ça. |
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Kenji Misumi, c'est un gars dont pas mal de films sont dispos chez nous en DVDs (la trilogie de la lame, ses Baby cart, ses Zatoichi) et ça fait vraiment plaisir parce qu'il apporte vraiment un plus en terme de mise en scène dans le genre du jidaigeki de commande.
Mais avant, en parallèle aux Nemuri Kyoshiro, cap sur les coffrets Koji Wakamatsu. J'en parlerai bientôt.
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Wakamatsu putain, rien vu de lui. J'aimerais bien voir La Chenille.
Pour Combat sans code d'honneur, la honte j'ai toujours pas vu le 1!!!!! |
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Combats sans code de l'honneur, j'avais essayé de chopper les DVD fut un temps et impossible.
Grande tristesse.
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Mes ventes de Comics VO ! |
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Faut utiliser le système D que je connais que trop bien
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Vous êtes relou les mecs. Ca fait quelques semaines que je suis en mode rattrapage de ciné HK, avec achat de DVD et tout...
Et vous me mettez l'eau a la bouche avec du nippon maintenant. Comment vous voulez que je fasse ? |
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