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Vieux 14/04/2016, 07h46
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Manga Devilman de Go Nagai



Go Nagai est un petit génie, mine de rien.
Mangaka pionnier dans la représentation de figures féminines fortes au caractère affirmé, il est aussi un des premiers à avoir exploité une violence débridée et sans concessions pour servir leurs histoires et à avoir représenté l’érotisme dans des revues pour les plus jeunes.

Le premier super robot piloté de l’intérieur? C’est lui. Mazinger Z, ancêtre direct de Grendizer (Goldorak).

Le premier à avoir créée un univers post apocalyptique avant même le cultissime Mad Max ? Lui encore avec les aventures de Violence Jack, encore inédit en France.

Un univers partagé entre ses œuvres ? Il est un des premiers à avoir utilisé ce procédé au Japon.

Le premier à braver les ligues de vertu ? C’est lui aussi, qui crée très vite son propre studio pour dessiner et écrire ce qu’il veut, prenant un malin plaisir à repousser de plus en plus les limites de la bienséance et de ce qu’on peut proposer aux jeunes lecteurs.

Et il faut dire qu’il n’y va pas avec le dos de la cuillère en faisant paraître son Devil man en 1972, dans le shounen magazine.



Fudo Akira est un lycéen gentil, trop gentil, ce qui lui vaut d’être régulièrement menacé par les loubards de son établissement scolaire. C’est sa meilleure amie Makimura Miki, experte en judo et à qui il ne faut pas en compter qui le protège du mieux qu’elle peut, limitée par le nombre et la force de ses agresseurs.
Pendant l’une de ces altercations, le meilleur ami d’Akira, Asuka Ryo, le sauve d’une situation encore pire en déboulant avec un fusil à pompe maison et en l’enjoignant de le suivre dans la demeure familiale.
Fébrile, sous le sceau du secret, ce dernier lui révèle la découverte qui a coûté la vie à son père : les démons existent, ont été réveillé par la fonte des glaces et sont bien décidés à reprendre la maîtrise perdue qu’ils avaient sur la Terre.
Surpuissants et enragés, ils font peser sur l’humanité la pire menace qu’elle ait connu. Heureusement, ils ont une faiblesse, ayant besoin de s’incarner dans un être humain moralement corrompu afin d’agir.



Devant leurs terrifiants pouvoirs, la seule solution qui s’offre à eux est de procéder à un sabbat sanglant afin de provoquer leur apparition et de fusionner avec les plus puissants d’entre eux. Seul un être au cœur pur comme Akira peut espérer être l’esprit dominant d’une telle fusion…


Dès le premier chapitre, le ton, résolument noir, est posé. Malgré la technologie dont ils disposent, les hommes ne sont que du menu fretin face à des démons certes peu nombreux mais disposant de pouvoirs fantastiques, ayant fusionné au fil des générations avec des animaux, des végétaux et même des éléments naturels comme un cours d’eau afin d’amplifier leurs pouvoirs de façon démesurée.

Face à eux se dresse Devilman, un Akira métamorphosé aussi bien physiquement (il peut faire appel au corps du démon Amon, l’un des plus puissants) que mentalement (son regard est devenu dur et déterminé, une soif de sang quasi incontrôlable l’envahit régulièrement).



Commence alors une discrète chasse aux démons, ceux-ci se cachant aux yeux des humains et tentant d’éliminer la seule réelle menace à leurs yeux et de récupérer le corps habité par Akira.
On compte parmi les plus mémorables le cruel Jinmen, qui emprisonne les âmes de ses victimes encore conscientes dans sa carapace et fait énormément penser à un ancêtre de Masque de Mort du Cancer ou encore Sirène la harpie ( !) qui est prête à tout pour récupérer son amant prisonnier de l’esprit d’Akira.



Parenthèse :

Le tome 3 de l’édition Black box est en fait en majorité un opus créée après le manga d’origine qui a été intégré ensuite à sa continuité, pas pour le meilleur. Dans ce volume très seventies dans son esprit naïf et un peu psychédélique, Akira et Ryo dérivent dans différentes époques durant lesquelles les démons ont joué un rôle à l’insu de tous, les éliminant un par un. Ils découvriront notamment la vérité sur la jeunesse d’Hitler, Little Big Horn ou encore les visions de Jeanne d’Arc !
Bien que pourvu de nombreuses qualités, il arrive un peu comme un cheveu sur la soupe et rompt considérablement le rythme narratif de la série.
A mon avis, il vaut mieux le lire après les tomes 1,2, 4 et 5 qui constituent l’intégralité du manga. Lisez seulement le dernier chapitre du tome, au sujet du démon araignée, qui raccroche les wagons avec la trame principale de la série.

Si on excepte ce volume, les combats entre Devilman et ses nombreux adversaires sont tous variés et marquants, particulièrement les derniers.
En effet, les démons changent brutalement de tactique en révélant leur présence à l’humanité avec un procédé aussi simple qu’efficace. Ils répandent la terreur en s’incarnant sans préavis ni recherche de compatibilité dans le corps de groupes d’humains pris au hasard, dans le but de susciter la terreur, suivant en cela les premiers attentats de l’histoire réelle perpétrée par le mouvement de libération palestinien…

L’humanité se relèvera elle de la révélation de l’existence des démons ? Et pourquoi Ryo semble-il de plus en plus au bord de la crise de nerfs ?
Vous le saurez en lisant ce manga coup de poing à la fin épique et marquante.



Devil man fait graphiquement beaucoup penser aux oeuvres de Tezuka et d’Ishinomori (Cyborg 009), références majeures de Go Nagai (il a travaillé deux ans comme assistant du second) mais y apporte une violence graphique étonnante pour un style aussi naïf que cartoony (l’humour existe aussi dans ce manga très sombre).

Autant le dire tout de suite, Devilman porte bien son titre. C’est un manga dur qui n’épargne pas les plus faibles, tout le monde pouvant tomber sous les coups et la cruauté des démons qui vivent essentiellement pour la satisfaction de leurs besoins primitifs.
On voit la folie s’emparer peu à peu de certains hommes, des massacres d’innocents et une humanité pas dépeinte sous son jour le plus optimiste, le tout avec une grande violence (personnages littéralement mis en pièces, torrents de sang…).

L’auteur n’est clairement pas manichéen dans son propos au final très antimilitariste puisqu’il montre que les deux camps luttent pour leur survie et que les démons n’ont pas que des défauts, les humains étant responsables de leur retour en ne respectant pas leur environnement naturel. Aucun des deux ne fait un pas vers l’autre, considérant détenir la vérité absolue.

Ce manga, malgré des dessins souvent simplistes, possède une puissance narrative hors du commun, avec des pages entières qui laissent un souvenir impérissable, certains procédés graphiques ayant été repris un nombre incalculable de fois pour leur efficacité.

Devilman est sûrement l’œuvre la plus marquante de son auteur, plus connu pour les aspects sexy (Cutey Honey) ou SF (Mazinger Z) de son œuvre.
Notez que Miura et Anno eux-mêmes ont reconnu l’influence de Devil man sur leurs œuvres cultes. C’est dire son intérêt.
Sa fin est absolument parfaite.




Histoire : 18/20 L’ancêtre d’Evangelion et Berserk! Entre autres…
Dialogues : 17/20 Le premier et les deux derniers tomes sont fabuleux de tension
Personnages : 16/20 Akira et Ryo sont les seuls à être vraiment marquants, avec certains ennemis de Devilman, mais ils sont bien suffisants !
Dessins : 15/20 Des dessins vieillots et pas agréables à l’œil mais puissants, au découpage coup de poing
Fun : 17/20 Les volumes sont passionnants à l’exception du tome 3
Note finale: 18/20 Même si quelques aspects de l’œuvre ont mal vieilli, Devil man est un des plus grands mangas shonen

Le vrai titre de la série : Devilman, le chaînon manquant
Si vous aimez : Mazinger Z, Neon genesis Evangelion, Berserk, la réflexion sur la guerre et ce qui la produit, découvrir les racines de nombre d’œuvres actuelles, les fins parfaites

Taux de moe : 20% Un des premiers mangas à avoir représenté des femmes nues. Les démones combattantes sont difformes, mais dans l'ensemble moins que les mâles
Taux de harem : 0% Rien du tout

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