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  #1  
Vieux 08/02/2008, 23h04
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Le défi de février 08 : Une balade en forêt

Bon, désolé, je suis encore parti comme un feu de broussailles...
Alors,

Le thème: Une ballade en forêt

avec, facultativement :

un meeting politique
un hommage à un cher disparu récent
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  #2  
Vieux 08/02/2008, 23h12
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Raport d’activité N°728 : xx/02/2008
Lieu : forèt de xxxx.
Motif : la destruction active du système judeo-bolchevique corse et limitrofes.


JOUR 1

8h53: Bien arrivé en foret de xxx. Notre meeting activiste secret peut commencé. Deux jours avec les gars de la section xx. Sont présent : George Pompidou, Henri krazuki, yvette roudy et moi Ché Guévara.
On sait bien marrer parce que ça fesait comme dans Réservoir dogs, avec mister white, mister blue, sauf que nous, c’est des vendus de politicard.
Bon, comme dab, yvette roudy était pas content avec son nom, il a voulu changé. Et là, george pompidou, y se démonte pas. Il le regarde droit dans les yeux, et il lui sort la réplique du film direct. Il lui dit « va te faire enculé ».
On était mort de rires.

11h35 : On a mangé les boites qu’Yvette roudi avait apporté dans sa cantine. Des ravioli. On les a pas fait chauffé. Plus d’alumette. La gourde d’yvette roudy s’était renverser sur la boite. Enfin, c’est pas tout à fait ça. En fait, Henri krazuki a sorti la boite d’alumette, et il a essayé d’en craqué une. Et c’est là qu’on s’est rendu compte qu’il avait pas trop d’odora parce que ça puait méchament la vodka quand même ! Ca a fait comme un gros bruit d’aspirateur et un gros flash ! Son bras droit s’est enflammé d’un coup comme un zip-allume-barbecue géant!! Ca fait deux heures et ça fume encore.
Yvette Roudy nous a dit que la vodka, c’était pour l’aidé à tenir. La foret, ça lui fout les jetons à ce con. Un truc en raport avec son père, mais j’écoutai pas, j’étai en train d’éteindre le bras d’henri Krazuki.

14h02 : on a bien progressé. Avec nos couteaux, on a fait le « parcour du guerrier siout », à savoir que l’opération consiste dans le maniement d’une arme blanche mortelle dans des condition semi-réelle de guérila civile sur terrain forestié. Deux équipe. Moi, George pompidou et Henri Krasuki. Et dans l’autre, yvette roudy. C’est plus une sorte de chasse en fait, mais toujours selon les règle de l’art noble de la guérila en milieu champaitre. Esquive, attaque, estoc et saut par dessus les rondins.
A un moment, on a perdu la trace d’yvette roudy. Heureusement qu’henri krasuki lui avait, auparavent, cramé le bra en représaille de la loi du Talion avec le reste de la vodka. On l’a retrouvé à son odeur de merguez trop cuite. Il était pas joli à voir son bras gauche.
Je dois souligné qu’Henri krasuki avait choisi ce bras là d’une manière qu’on pourait qualifié de magnanime. Ca partait d’une bonne intention. Seulement, faut pas lui en vouloir, il est pas observateur. D’ailleur, Yvette roudy lui en a pas voulu de ne jamais avoir remarqué qu’il n’avait que deux doigt à sa main droite. Une malformassion connement génitale. Personne l’avait vu d’ailleurs. C’est dù au fait que chez nous, on se serre pas la main, ça fait sémite.

16h53 : C’est bien possible qu’on ait fait une grosse connerie.
George Pompidou, il est eunologue. Il s’y connait vachement bien en champignon. On étais assis en rond, selon la position classique du conseil de guerre. Au centre, on avait posé nos couteaux et une prise de guerre involontaire, un morceau de doigt de la main moisi d’Yvette roudy. Une estoc un peu vive de ma part, j’admet. Mais c’est juste un petit bout de falange, il a dit que ça le génait pas trop. Bref, George pompidou a sorti de sa poche des champignons en nous disant que s’était super bon. Et on avait un peu faim. La guérila forestière, ça creuse (à cause du bon air frais qu’on ne retrouve pas dans la guérila urbaine par exemple).

21h31 : c’est confirmé, on a fait une grosse connerie. Pendant 5 heures, on s’est pourchassé dans la foret en voulant se tuer. Vraiment. George Pompidou ressemblait vraiment à George Pompidou, costard, lunettes de la sécu et tout. Henri krazuki avait la gueule de votour d’henri krazuki. Yvette roudy, j’en parle même pas avec son tailleur de vieille et son chignon jaune. Largement de quoi fliper.
On a creusé des tranchés dans les feuille et la boue, et on sait bombardé avec tout ce qu’on avait sous la main. Sauf yvette roudy bien sûr. Avec un doigt et demi, tu peus pas jeter grand chose, à part des glands. Ah, et il a aussi perdu un œil dans la bataille. Le gauche. La faute à une pomme de pain lancé un peu fort qui ressemblait à harlem desir.
Après la guerre, on a soufflé un peu et on s’est réuni pour un conseil de crise. En rond, debout. Tout allait bien jusqu’à ce que George Pompidou dise qu’Yvette Roudy, on pouvait l’appelé Jean-Marie Le Pen comme sa maintenant. On n’a pas compris pourquoi. Alors il nous a lancé en riant que c’est parce que le susmentionné il n’avait plus qu’un œil. Putain, le coup de doc coqué que je lui ai mi dans la gueule a ce bolcho, façon streetware!!! lol. Faut pas essayer de lui faire gobé n’importe quoi au Ché Guévara! je lui ai dit.
Après, s’est plus confus. On s’est tous tombé dessu.



JOUR 2

03h06 : réveillé depuis une heure. J’ai l’impression que le jour ne se lèvera plus jamai. Le vent est gelé. Pas d’étoile et pas de lune non plus. Je ne sai pas où sont Georges pompidou et henri Krazuki. Leur sacs sont là mais c’est tout. Plein de petits bruit autour de moi. Tout a l’heure, quelque chose m’a efleuré la jambe. Quand j’ai touché, c’était encore plus froid que le vent et c’était visqueut. Je me suis assis contre un arbre. Je mange mon dernier nuts en machant lentement. Yvette roudy hurle dans la nuit.


Dernière modification par HiPs! ; 09/02/2008 à 14h24.
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  #3  
Vieux 08/02/2008, 23h14
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Ah! Les champignons.....
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  #4  
Vieux 09/02/2008, 08h41
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AleK change la caisse du Fauve
j'en suis :


Suis-je un monstre ? Assurément non, je ne tue ou n'estropie que pour manger, les hivers sont rude en Roumanie. Un monstre serait logiquement seul dans son malheur, moi je suis entouré de tous mes frères, nous ne nous soucions guère de ce qui nous entourent, nous descendons au village et nous nous servons quand le besoin s'en fait sentir.

Et voila que les habitants du village se rebellent, remettent en cause notre légitimité et veulent nous exterminer. Nous les avions vu se regrouper à l'entrée de notre foret, écrasant leurs megots odorants et finissant leurs bouteilles de mauvais alcool.

Non mais ils croyaient quoi, qu'a cinquante même avec des fusils, ils rivaliseraient avec nous, qui étions 2500 au bas mot ? Je ne suis pas un guerrier, mais jamais un fermier ne pourra m'ajuster dans son viseur. Je ressens la foret, les bruits, les odeurs, je suis né ici, j'ai grandit ici.

Mais nous ne nous sommes pas assez méfiés, les villageois ont un instinct de destruction, et très vite ils encerclent un de mes frère, une minute trop distrait par l'exploration d'un terrier de renard.

Ils ne lui laissent aucune chance, les premiers plombs lui arrache l'épaule, mais il n'a pas le temps d'exprimer sa souffrance, les volets de plombs le déchiquetent méthodiquement, et très vite, il ne reste qu'un magma informe de chair sanguinolent...

Une telle cruauté ne peut être justifié, ne n'avons tuer aucun humain, peut être 2 ou 3 cochons, mais nous avons le droit à la vie, et pas simplement sous prétexte qu'une 50ene d'entre nous suffirait à l'équilibre de l'écosystème.

La logique des hommes est bancal, mais je me rassure, cette expédition punitive n'a au plus que tuer les plus faible d'entre nous, la meute survivra et grandira, un jour peut être, nous devrons en chatier un ou deux pour l'exemple... Qu'ils aient des raisons que crier "AU LOUP".




http://www.loup.org/spip/Les-chasseu...uerre,432.html
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  #5  
Vieux 09/02/2008, 11h38
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Alors Hips, Je croix que tu as pris comme thème principal le meeting politique et comme option, la ballade en foret. Bon comme je l'ai dit, j'étais pas fan de l'option politique. Mais le principal est que tu t'éclates. Un texte décalé, qui sera je pense l'ovni du thème de ce mois

Alex, j'aime bien franchement ! mais tellement trop court !
__________________
C'est en voyant un moustique se poser sur ses testicules qu'on réalise qu'on ne peut pas régler tout les problèmes par la violence.

Mes planches originales de comics à vendre.http://xanadu-art.eklablog.com/accueil-c17038922
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  #6  
Vieux 09/02/2008, 12h34
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c'est ce que j'appelle du "speedwritting", pas de relecture, 15 minutes de moyenne pour sortir l'idée finale.

j'ai des trucs concret a potasser, et faire durer la sauce en ce cas précis relève de la gageüre, je suis souvent rebuté par la longueur de ces trait d'esprit.
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  #7  
Vieux 09/02/2008, 12h49
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c'est ce que j'appelle du "speedwritting", pas de relecture, 15 minutes de moyenne pour sortir l'idée finale.

j'ai des trucs concret a potasser, et faire durer la sauce en ce cas précis relève de la gageüre, je suis souvent rebuté par la longueur de ces trait d'esprit.
Alors du coup c'est aussi du "Speedreading"...
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C'est en voyant un moustique se poser sur ses testicules qu'on réalise qu'on ne peut pas régler tout les problèmes par la violence.

Mes planches originales de comics à vendre.http://xanadu-art.eklablog.com/accueil-c17038922
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  #8  
Vieux 09/02/2008, 13h35
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Une courte tentative de ma part :

Les arbres majestueux dont les cimes clairsemées laissent passer quelques rayons de soleil me font dire que le week-end sera plus positif que la semaine que nous venons de passer. Certes pour moi, mais aussi pour ma compagne qui n’a pu se joindre à moi qu’à cause de l’annulation du meeting politique qu’elle s’était démenée à préparer sur ordre de son responsable embouché qui n’a pas vu venir le chamboulement médiatique de ces derniers jours.

Ah le grand air ! Une brise légère nous accompagne le long du sentier que nous arpentons afin de nous rendre dans la vallée. Nous dérangeons sans aucun doute la faune locale dont l’environnement sonore se trouve perturbé par nos discussions et nos pas relativement peu discrets. Il est rare de parcourir des lieux aussi peu dénaturés cela dit : en effet, l’écorce des arbres ne porte pas les cicatrices laissés par de jeunes citadins en mal d’expression, les oiseaux continuent de chanter en ce lieu et ne se contentent pas de simples miettes en guise de repas, et par-dessus tout la couleur grise et morose du béton des villes et du ciment des routes laisse place ici à un joyeux mélange de teintes chaudes.

Evidemment, cela ne me fait pas oublier à jamais les récents malheurs qui ont pu m’atteindre mais cela contribue à me faire sortir la tête de l’eau un court moment. Le chemin devient de plus en plus sinueux et la descente est désormais plus ardue. J’attrape la main de Florence et nous devenons plus prudents dans notre balade. Nous continuons néanmoins à nous émerveiller du cadre que nous offre cette forêt et à plaisanter sur notre condition de tristes urbains. Le temps passe et la nuit commence à tomber. J’esquive désormais les questions plus fâcheuses au même titre que les racines d’arbres saillantes. Nous approchons de notre point d’arrivée pendant que la fatigue joue son œuvre de trouble-fête et transforme les interrogations douteuses en discussions orageuses.

En mon for intérieur, je m’interroge sur le bien fondé des remarques qui viennent de m’être faites et je me rappelle ma semaine de folie au boulot, ce que le docteur m’a appris lors de sa dernière consultation, de la crotte de chien sur laquelle ma semelle est allée atterrir lourdement jeudi… Nous sommes presque arrivés et le goudron a repris ses droits. Nous nous dirigeons vers notre voiture garée sur le parking public en cherchant lequel de nous deux a gardé les clés. Je sors finalement mon trousseau et me met au volant du véhicule. Le moteur vrombit sur le parking de cette petite ville de montagne, station de sport d’hiver durant les saisons froides. Seuls nos phares éclairent notre route et le seul bruit qui accompagne celui du moteur s’avère être la respiration de ma femme qui excédée par notre dispute a décidé de se taire. Je décide d’allumer l’auto-radio et comme une plaisanterie résonne : « Big Bisous ! Big Bisous ! »…

Making of Défi (1st issue) :

- Ecrit entre 11h42 et 12h34 au boulot.
- Pas de relecture.
- "Florence" est le 1e prénom féminin sur le calendrier de mon bureau qui commence par décembre 2007.
- Les lieux plus ou moins décrits proviennent de vacances passées gamin en Haute-Savoie.
- "La nuit commence à tomber. J'esquive..." fait évidemment référence à une vanne de rôliste.
- Pourquoi Carlos en "cher disparu récent" ? Bah, j'ai cherché depuis 1 mois, quel décès a pu m'attrister dans l'actualité (vu que je n'ai heureusement perdu personne de proche récemment) et ce sont la vision d'émission jeunesse avec Carlos qui sont venues automatiquement, donc acte. Et puis c'est la chute ironique que je souhaitais.
__________________
Nounours1005
J'avance mais la chenille en chie pour devenir papillon...


Blog : Les Arts Narratifs - Podcast : Les Bières Narratives

Dernière modification par nounours1005 ; 09/02/2008 à 13h44.
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  #9  
Vieux 09/02/2008, 14h08
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Posté par gorlab
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Alors Hips, Je croix que tu as pris comme thème principal le meeting politique et comme option, la ballade en foret. Bon comme je l'ai dit, j'étais pas fan de l'option politique. Mais le principal est que tu t'éclates. Un texte décalé, qui sera je pense l'ovni du thème de ce mois (
C'est vrai que je me suis bien marré à écrire cette réunion forestière de petits fachos.
En revanche, histoire de faire mon making-off à moi, le plus pénible a été de rajouter toutes les fautes d'orthographe!! Mine de rien, ça conduit à se poser tout un tas de questions: où s'arrêter pour que cela reste lisible?, Quel dosage? Quelle "logique" mettre en place dans les erreurs d'accords et de syntaxe?...

Et bravo à mes deux colistiers!
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  #10  
Vieux 09/02/2008, 14h38
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Ben Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à Galactus
J'ai aussi eu du mal, quand j'essayais d'écrire des personnages qui faisaient des fautes ou s'exprimaient mal, à trouver le bon ajustement pour faire déjà comprendre aux lecteurs que je me trompe exprès, et pour que ça fasse bien, aussi. C'est pas facile, mais tu t'en sors très bien : ton texte est très, très bon, j'ai adoré. Bravo.
Félicitations aussi à AleK et Nounours, qui ont fait deux jolis petits textes bien faits. Ca aurait peut-être mérité un peu plus pour le premier, mais c'est du tout bon. Y a du niveau, va falloir s'accrocher.
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  #11  
Vieux 09/02/2008, 15h26
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doop sait diviser par 0doop sait diviser par 0doop sait diviser par 0doop sait diviser par 0doop sait diviser par 0doop sait diviser par 0doop sait diviser par 0doop sait diviser par 0doop sait diviser par 0doop sait diviser par 0doop sait diviser par 0
Pour voir ce truc là, je vous conseille de lire LA VOIX DU FEU, d'ALAN MOORE sorti il y a deux ou trois semaines; c'est son prmier roman et les 60 premières pages sont racontées par un homme préhisotrique sans qu'il n'y ait ni vocabulaire, ni grammaire, ni rien. C'est chaud mais on comprend.
Les 60 pages qui suivent sont elles réalisées sans conjuguaison (pas de temps, tout est au présent).
C'est interressant

Sinon, BRAVO à tous les trois..........
Je vais essayer de vous pondre un petit quelque chose cette semaine...
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  #12  
Vieux 09/02/2008, 15h40
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Autre méthode: "Des fleurs pour Algernon" + "Quand j'avais cinq ans je m'ai tué" + traîner sur les forums
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  #13  
Vieux 09/02/2008, 16h54
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  #14  
Vieux 09/02/2008, 22h28
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Quelle imagination, j'en bave.



Bravo à tous.
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  #15  
Vieux 13/02/2008, 00h17
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Je m'essaye à un autre style, qui j'espère saura plaire. Je ne suis pas vraiment sûr d'avoir fait mouche, mais en tout cas, j'ai fait ce que j'ai pu. Bonne lecture.

Lui.


« Dis monsieur, qu’est-ce que tu fais ? »

Il est surpris : il ne s’attendait pas à être dérangé pendant son petit moment de détente. Ses doigts glissent, ne trouvent plus prise, il bouge par réflexe alors qu’il sait qu’il devrait rester calme. Peine perdue, il sent ses doits se recouvrir d’une substance liquide, qui est déjà en train de s’incruster dans son beau pantalon noir. Il aurait dû aller aux toilettes.

Rageant, maugréant contre le sort et l’inopportun, il se retourne après avoir remonté sa braguette, mais se sent de suite comme nu en la voyant. Une petite fille, souriante, avec des nattes, une jolie robe blanche et un nounours dans les bras. Il retouche deux fois la fermeture éclair pour bien vérifier qu’elle est fermée, autant fois pour ne pas la choquer que pour éviter un scandale. Il ne manquerait plus que ça, pense-t-il en sortant un bout de tissu de sa poche : ça serait la goutte d’eau, si on peut dire. Evidemment, le mouchoir est sale, et il n’en a pas d’autre. Il n’aime pas la campagne ; son nez non plus, d’ailleurs, il le lui a bien fait comprendre auparavant. Maudit rhume des foins. Maudite nature.

« Hum…euh…qui es-tu, toi ? Tes parents ne te cherchent pas ? Tu devrais aller les rejoindre, non ? »

Il sourit, en essayant de ne pas croiser le beau regard bleu de la petite. Il aime bien les enfants, en temps normal : ils font très bien sur les photos. Seulement, il n’a pas vraiment l’habitude d’en croiser alors qu’il se soulage contre un arbre. Il avait voulu faire comme durant son enfance, pour se détendre. Pas la plus petite de ses erreurs, finalement.

« T’as pas répondu à ma question, monsieur !
- Euh oui…mais tes parents…
- Papa et maman y disent toujours qu’y faut répondre quand on pose une question. C’est pas poli sinon. »

Que faire ? A quelques mètres de là, la « fête » bat son plein, avec son cortège de vieux débris déjà saouls qui tentent de l’être encore plus, pour « profiter » à la fois de sa venue et pour oublier leurs vies misérables. Normalement, il devrait les rejoindre pour discuter, blaguer, se faire aimer et gagner un peu de voix. Seulement, il déteste ça, mais il sait qu’il ne peut pas rester là plus longtemps : lui, seul, avec une petite fille…dieu sait ce que les médias pourraient imaginer.

« Bien sûr, bien sûr…il faut toujours répondre aux questions des gens… »

Il sort son plus beau sourire, et essaye de se trouver quelque chose pour s’essuyer les mains ; peine perdue. Son mouchoir est empli de morve, et il n’a pas foncièrement envie d’échanger ça avec de l’urine sur ses mains. Certes, les deux viennent de son corps, mais quand même…ça ne fait pas très sérieux et c’est franchement dégoûtant.

« Pourquoi que tu réponds pas, alors ? »

La gamine est toujours là, à attendre. Sûrement une fille amenée par ses parents pour le meeting, pense-t-il. Ils doivent déjà être à sa recherche, et ils vont arriver d’une seconde à l’autre. Il va tranquillement se faire passer pour le gentil monsieur qui l’aura retrouvée, et il pourra être dans le journal local avec une photo, peut-être même couleur. Oui, tout va bien se passer : il suffit qu’il attende, qu’il lui sourisse et ses parents vont arriver. Ensuite, tout pourra reprendre son cours. C’est tout ce qu’il a à faire ; c’est facile.

Trente secondes passent. Puis soixante. Puis cent vingt. Puis cent quatre vingt. Et rien ne se passe : la petite fille est toujours là, à sourire et à serrer contre elle son nounours. Lui est encore sur ses deux pattes, les mains en l’air vu qu’il ne sait pas quoi en faire. Il lui sourit, aussi, mais c’est certainement le sourire le plus crispé de sa vie. Même celui après l’entartrage au salon de l’agriculture faisait plus naturel. C’est terrible.

« Pourquoi que tu dis plus rien ? »

Il est prêt à tout donner pour la faire partir, ou au moins avoir une serviette, quelque chose, n’importe quoi. Il veut fuir, il veut partir, il veut être loin de cet endroit monstrueux où les bruits sont légions et où il y a beaucoup trop de vert. Il veut du béton, il veut du gris, il veut des toilettes blanches avec chasse d’eau silencieuse…et il accepterait même un sèche-mains automatique, même si ces horreurs ne fonctionnent jamais. Mais surtout, il veut être loin d’ici, même si il ne comprend pas bien pourquoi.

Après tout, il n’a rien à craindre d’une gamine comme ça : elle n’a pas cinq ans, elle est juste mignonne et rien ne pourra lui être reproché, par ici. Elle pourra dire qu’elle l’a vu uriner contre un arbre et qu’il s’est fait dessus ? La belle affaire ! Il le prendra à la rigolade et en ressortira grandi. Oui, normalement, il n’a aucun souci. Pourquoi se sent-il aussi mal, alors ? Pourquoi veut-il à tout prix partir ?
Parce qu’il est usé, fatigué et qu’il n’en peut plus. Ca fait six jours qu’il passe sa vie dans des hôtels différents, et qu’il en a plus qu’assez. La campagne n’en finit pas, et tout va mal : son chef de comm’ l’a lâché pour faire clone officiel de Carlos, sa femme le trompe, sa fille ne veut plus lui parler et il n’arrive même pas à rire de la photo du petit Martin qui a bien changé, avec ses chemises à fleur et son faux ventre. Il pense encore que ça va fonctionner, qu’il va avoir du succès : c’est triste. Pourtant, tout les autres ont ri en le voyant chanter « Big Bisous » ; seulement, eux n’étaient pas autant concernés que lui…eux ne risquent pas tout sur cette élection et ne savent pas que tout est fini sans le petit Martin.

Il est perdu, dans cette campagne, sans son assistant préféré, et est au bord de la crise de nerfs. Son parti l’a lâché, il a de l’urine sur les mains et il n’aime pas cette forêt. Bien sûr, il a passé son enfance dans un endroit qui y ressemble, mais et alors ? Ca n’est pas parce qu’on a déjà vécu quelque chose qu’on a forcément envie d’y regoûter. Il a travaillé toute sa vie pour se sortir de son visage natal, où on compte moins d’habitants que de vaches, même si on confond souvent ces dernières avec certaines femmes. Après tout ses sacrifices, il devrait être heureux de revenir dans un trou paumé comme celui duquel il s’est extirpé ? Non !

Il rêve de béton, d’immeubles, de musique plus évoluée que Léon et son Orchestre à l’accordéon et au triangle ! Il veut retrouver Paris, Paris la belle, Paris la grande, Paris et sa luxure ! Il veut revoir Pigalle, il veut lécher le champagne sur les ventres et les seins refaits des filles qu’il commande comme des pizzas ! Il veut à nouveau sentir son cerveau hurler quand il prendra les cocktails spéciaux amenés par des types aux narines déjà ravagées ! Il ne veut pas d’une forêt beaucoup trop verte et avec surtout une sale gamine qui n’arrête pas de le regarder !

« J’vais être triste si tu réponds pas, monsieur… »

Après deux bonnes minutes de silence et d’immobilisme, elle parle alors que l’enfer se déchaîne dans son cerveau ; et, immédiatement, tout s’arrête alors qu’il se rend compte de ce qu’il se passe. Il est seul, avec une gamine dont il ne sait rien mais qui commence déjà à avoir les yeux humides. Pour une des rares fois de sa vie, il laisse au loin les impératifs politiques, et donne la parole à son cœur. Il s’approche, sourit et pose un genou à terre. Au diable l’état du pantalon…de toutes façons, il est déjà mouillé.

« Je suis désolé, petite, j’étais ailleurs.
- J’suis pas p’tite ! J’ai six ans ! Na !
- Mais non, tu n’es pas petite. Tu es très grande, et très jolie. »

Alors qu’elle allait pleurer quelques secondes plus tôt, son visage irradie désormais d’un sourire merveilleux. Il est encore surpris de la façon qu’ont les enfants de changer d’attitude aussi vite. C’est beau.

« Merchi !
- Mais de rien. Tu es venue avec tes parents ?
- Voui. Ils sont là-bas, mais j’crois qu’y sont pas contents.
- Ah bon ? Pourquoi ?
- Y a un monsieur qu’a dit des choses que mon papa a pas aimé.
- Quel genre de choses ?
- J’sais pas trop, mais j’sais que papa, il a dit d’autres choses après. Des choses pas jolies.
- Comment ça ?
- J’ai pas le droit d’le dire ! Maman dit toujours qu’y faut pas que j’dise ça. Sinon, ma bouche elle va être toute sale.
- Sale ?
- Voui ! Parce que c’est pas beau de dire des ‘rots mots, alors ma bouche elle va être aussi pas belle et ça j’veux pas ! Alors j’redirais pas ce qu’a dit papa sur le monsieur ! »

Il sourit. Elle est si mignonne : il avait oublié à quel point l’innocence de l’enfance pouvait le faire fondre. Jadis, à ses débuts, il adorait parler avec les enfants : pas pour gagner des voix, juste parce que ça le détendait de ne pas être entouré de chacals n’attendant qu’une faiblesse de sa part pour prendre sa place. Mais, peu à peu, il était devenu comme eux, et il avait oublié le charme des enfants. Il les avait oublié eux.

« D’accord, d’accord. Je vais te ramener à eux, alors.
- Voui ! Mais d’abord, y faut regarder toute la forêt, fermer les yeux et faire un vœu !
- Quoi ? »

Il se relève mais s’arrête dès qu’elle dit ça. Il s’essuie les mains sur son pantalon dont une partie est pleine de terre, mais il s’en fiche. Ce qui l’intéresse, c’est de comprendre pourquoi elle veut faire ça.

« Voui ! Faut l’faire !
- On n’a pas le temps, petite, tes…
- J’suis pas p’tite !
- D’accord, d’accord. Mais ça n’empêche que…
- J’veux le faire ! J’veux l’faire ! J’veux l’faire ! J’veux l’faire ! »

Elle crie de plus en plus fort, et il sait qu’elle ne s’arrêtera pas. Même si les autres sont déjà saouls, ils pourraient quand même entendre, et là, ça serait plus dur pour eux d’accepter qu’il ne s’est vraiment rien passé. Il soupire : après tout, ça ne peut pas être pire que de parler du dernier concours régional de la plus belle poule pondeuse…

« Très bien, je le fais avec toi.
- Vouais ! »

Elle saute presque de joie, et tous deux se tournent vers le plus gros bout de la forêt, sur leur droite. Il s’oblige à la regarder, même si il ne s’y sent pas à l’aise. Il n’aime pas tout ce vert, il n’aime pas ces bruits étranges qui semblent si peu humains. Il a toujours l’impression d’être un étranger, d’être un banni en puissance dans la nature. En ville, là, ça va mieux, mais ici…ici, il se sent presque mal. Une boule apparaît dans sa gorge, et il doit se rappeler de l’œil sévère de la petite pour rester là et ne pas partir au loin.
Il le fait pour elle ; comme ça, elle le laissera tranquille. Mais bon, ça ne veut pas dire qu’il restera là tout le temps non plus : encore deux minutes, et il s’en va, qu’elle le veuille ou non. Il fermera les yeux, fera semblant de faire un vœu, et ça sera fini. Il n’aime pas ces enfantillages, même si c’est toujours beau de voir le sourire d’un enfant.

Il soupire encore. Non, définitivement, il n’aime pas la forêt. Bon, bien sûr, le mélange des couleurs n’est pas forcément laid…ça a quand même son charme. Toutes les nuances de vert et de brun, les apparitions étranges de certains mélanges par-ci, par-là : oui, ça, c’est vrai, c’est pas mal. Comme cette bonne odeur : ça ne vaut pas celle d’un bon dîner au restaurant, mais ça rappelle des choses anciennes, et c’est bien mieux que l’odeur des voitures. C’est vraiment terrible, ça : ce bruit, cette pollution, ce sentiment d’être oppressé. Bien sûr, dans la forêt, il a l’impression d’être un étranger et d’être minuscule, mais est-ce que c’est mieux que de sentir ses poumons se serrer et son cerveau s’embrumer ? Auparavant, il avait une réponse toute trouvée. Maintenant…il ne sait plus.

Au fil des secondes qui passent, il voit de plus en plus la beauté, et se laisse prendre au piège. Partout, que ça soit dans les feuilles, dans les branches, dans le vent qui se lève ou bien encore les animaux qui font bruisser la forêt : tout lui plaît. Il se souvient, alors. Il se souvient de ces étés passés dans la nature, avec son grand-père, à chasser, pêcher, courir partout, rire…surtout rire. Il était heureux, il était insouciant et pensait qu’il passerait sa vie entre son papy et ses copains, qui vivaient les mêmes choses que lui. Ils étaient les Robins des Bois, les Robinsons Crusoés, les chevaliers et tout ce qu’un enfant pouvait imaginer. Ils étaient les maîtres d’un petit bois comme celui-ci. Mais ils ont tout perdu. Il a tout perdu.

Sans s’en rendre compte, les larmes commencent à couler sur ses joues, tandis qu’il voit devant lui les spectres de son passé revenir le hanter. Il pensait avoir tout oublié, avoir tout enfoui au plus profond que lui, mais c’était évidemment faux : rien ne disparaît véritablement. Son enfance a été rayée le jour où son grand-père est mort, où il a perdu cette part d’innocence. Depuis, il s’est cantonné à la ville : rien que l’idée de revoir la nature lui était insupportable. Trop de souvenirs s’y cachaient, tapis dans l’herbe sous les derniers rayons de soleil de la journée, comme pour la dernière bagarre. Et même si, en faisant ça, en abandonnant tout, il trahissait le vieil homme qui avait été plus proche des arbres que des hommes, il avait su que ça le ferait moins souffrir. Ou, du moins, ferait taire la douleur pendant un temps.

Mais c’est terminé, maintenant, et il s’en rend compte. En voyant cette forêt, en voyant ce monde magnifique et pur devant lui, il sait que tout est revenu et qu’il ne veut plus oublier. Il a passé sa vie à fuir son passé pour essayer d’être aimé et de retrouver ce qu’il avait abandonné dans un petit coin de verdure, un soir d’été après une journée de pêche et de courses dans les bois. Désormais, il fait la paix avec l’enfant qu’il a été et qu’il ne voulait plus revoir.

« A y est ! »

Il est presque surpris d’entendre la voix de la petite fille : il avait presque oublié son existence. Lentement, il tourne son regard vers elle et sourit. Elle est belle, peut-être encore plus qu’avant. Il a l’impression que ça fait des heures qu’il est là, alors que ça n’a duré que quelques secondes, tout au plus. C’est incompréhensible, mais il s’en fiche : il ne cherche plus à avoir des réponses pour tout, à toujours gagner. Il a gagné quelque, et même si ça semble fou d’avoir ça juste en regardant un peu de verdure, ça n’a pas d’importance. Lui sait que c’est ainsi, et que c’est grâce à cette enfant. Elle ne saura jamais ce qu’elle a fait pour lui, et ce n’est pas plus mal. Il y a certaines victoires qui doivent rester solitaires, surtout quand elles nous concernent autant.

« Qu’est-ce qu’il y a ?
- J’ai fait mon vœu ! »

Elle serre toujours contre elle son nounours, et lui se rappelle qu’il devait fermer les yeux et souhaiter quelque chose. Manie de gosse, mais qui lui avait permis, en regardant juste la nature sans vouloir se voiler la face, de se rappeler un peu qui il était vraiment. Les jeux d’enfant n’étaient peut-être pas les plus bêtes, finalement. Faire un vœu après avoir regardé la nature est-il plus stupide que de promettre monts et merveilles à des gens qui n’en ont strictement rien à faire et qui savent pertinemment que vous ne ferez rien pour eux ?

« Très bien.
- Et toi ? Tu l’as fait ? »

Il sourit légèrement, et lui prend la main, se fichant complètement de ce que penseront les autres, et même si ce n’est pas très propre. Il ferme les yeux, songe quelques instants puis les rouvre pour la regarder avec des yeux presque nouveaux. Il est différent.

« Oui. C’est fait.
- Qu’eske t’as demandé ?
- On ne doit pas répéter les vœux, sinon ça ne fonctionne pas, non ? »

La petite fille se fige et le regarde comme si il venait de lui annoncer que sa peluche était vivante. Elle reste quelques secondes immobile, avant de prendre son pouce dans la bouche et de réfléchir. Il peut presque entendre son cerveau remuer pour tenter de trouver une réponse acceptable à ce qu’il vient de dire : elle ne veut pas perdre la face et assouvir sa curiosité. C’est mignon.

« Voui…mais c’est pas grave ! Paske même si ça marche pas, au moins ça aura été fait et p’têt que ça march’ra quand même ! »

Il sourit, ému par tant d’innocence. Elle n’a pas tort, finalement : ça n’est pas si grave de suivre d’autres règles, parfois.

« Oui, peut-être. C’est quoi, le tien ?
- C’est moi qu’ai d’abord demandée !
- Oui, mais c’est toi qui l’as fait en premier. »

Elle fronce les sourcils, mais sourit quelques secondes plus tard : la colère n’aura pas lieu, apparemment. Elle semble trop s’amuser.

« D’accord ! J’ai demandé à c’que mon papa y perde pas son travail.
- Pourquoi ? Il a des soucis ?
- Voui. Y a le méchant monsieur qui veut tout nous prendre.
- Qui est-ce, ce méchant monsieur ?
- C’ui qu’on est v’nu voir !
- L’homme qui a parlé avant ?
- Voui ! Y veut raser la forêt, et mon papa, il s’occupe de l’ent’t’nir et tout ! Alors si y rase la forêt, mon papa pourra plus rien faire ! Y dit même qu’y aura qu’un super marché pas beau à la place, avec plein de capitalistes ! Mais ça, j’ai pas très bien compris… »

Il la regarde de longues secondes. Elle n’est pas consciente de ce qu’elle vient de dire, et lui n’a même pas besoin de jeter un œil autour de lui pour voir toute la beauté de la forêt ; elle est toujours en lui. Il a parlé auparavant, sur l’estrade, et il a proposé de raser cette portion de nature pour relancer l’économie locale par la création d’un super marché censé redonner envie aux gens de venir par ici. Il est responsable des tracas de la famille de la petite fille. Il est le méchant monsieur. Et il regrette.
Evidemment, il sait qu’il n’y a pas d’autre choix normalement, il sait que c’est vital pour le village, mais il n’a juste plus envie de tout raser. Il n’a plus envie non plus d’être ce qu’il est, finalement : ce monstre urbain et citadin qui ne vit que pour les plaisirs artificiels. Que dirait l’enfant qui gambadait dans les bois et qui rêvait d’être Robin des Bois, plus tard ? Que dirait l’adolescent qui se construisait des abris secrets avec ses amis en planifiant la conquête de la ville ? Que dirait son grand-père ?

« Alors ? C’est quoi le tien ?
- Le mien ? »

Il sourit et s’avance vers la fête, tenant toujours la main de petite fille.

« De toujours me souvenir de toi.
- De moi ? Pourquoi ?
- Parce que tu me rappelles un petit garçon qui s’est perdu il y a bien longtemps, et que je viens enfin de retrouver.
- Ah bon ? Il était où ? Son papa et sa maman l’ont pas cherchés ?
- Si, mais il n’a pas écouté. Il était un peu bête.
- Il l’est pu maintenant ?
- Moins. Ca va mieux. Il est de retour chez lui, il ne peut pas demander grand-chose de plus. »

Il l’emmène alors vers la forêt, pour une petite ballade : il a des choses à lui raconter, sur les plantes, sur les arbres, sur les animaux. Il a un savoir, il se doit d’en faire profiter les autres. Elle rit, alors qu’elle serre ses doigts contre les siens. De sa main libre, il caresse les feuilles et sourit. Il est bien.
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