Que lisez-vous en ce moment ? (part III)

[Ben Wawe]

Superman : American Alien #1-7 (par Max Landis & sept dessinateurs)
Je ne pensais pas prendre autant de plaisir à la lecture de ces sept numéros.
Alors que l'accroche de DC, que je critiquais, visait à montrer un Clark "turbulent", on trouve en fait une version très proche de la vision classique, mais adaptée au XXIe siècle et aux caractères actuels. Max Landis s'en sort très bien pour décrire son Clark et son évolution, en sept chapitres pertinents.
Le petit Clark qui découvre comment voler, et s'accepter avec ses parents, est d'une douceur très agréable, avec des dessins superbes de Nick Dragotta, qui souligne la candeur mais aussi la tristesse de cet âge.
Le Clark adolescent, et avide de justice face à l'horreur, est très pertinent dans son approche de la gestion de la criminalité, d'autant plus que Landis a l'intelligence de montrer que "le secret" n'en était pas un à Smallville (et c'est pertinent plus que pratique, ça créé une connivence réaliste) ; Edwards illustre ça à merveille.
Le Clark fêtard et bourré n'oublie pas ses valeurs, et au-delà de la fête aux guests (Oliver Queen, Sue Dibny, Barbara Minerva, Deathstroke, évocation de Bruce Wayne) Landis s'en sort très bien pour détailler l'essence du personnage, son orientation positive ; Joelle Jones est idéale pour cette ambiance, notamment de solitude dans la foule.
Le Clark qui découvre Metropolis puis Lex Luthor, puis Batman, est pertinent aussi, dans cette approche du journalisme et de la vérité, avec un personnage qui sait déjà faire front face à Lex et Bruce ; Jae Lee est excellent dans sa gestion des ombres, et l'opposition Clark/Lex est presque plus épique que celle avec Batman.
Le Clark en héros débutant, et au costume bricolé, est très intéressant dans son approche et dans ses interrogations sur ses valeurs, son choix, son envie de se lancer vraiment ou non, avec une Loïs parfaite pour replacer Clark dans ce qu'il doit et va être ; Manapul est parfait, encore, pour montrer ces doutes, mais aussi l'affrontement avec Parasite. Gros travail encore sur Luthor.
Le Clark qui s'est accepté à Metropolis, mais n'a pas encore fait le point avec Smallville, qui accueille ses vieux amis et découvre l'écart entre eux et lui, est aussi un point fort de la mini-série, avec ce moment où celui qui est parti fait face à ceux qui sont restés, et une gestion juste sublime des dialogues Clark/Pete, mais aussi des rapports de Clark avec son héritage ; Jonathan Case, et son style clair, est très bon aussi, pour illustrer ça sobrement (bon, ce Jimmy Olsen-là ne m'a pas convaincu, "too much").
Enfin, le Clark qui épilogue sa quête d'étoiles et d'identité, qui prend le parti d'être finalement lui-même, qui fait face à un autre extraterrestre pour sa planète d'adoption... bref, le Clark qui devient définitivement Superman ("from Kansas") est extrêmement plaisant et agréable à lire, notamment parce qu'il arrive après toutes ces étapes ; comme de voir le passage à l'âge adulte d'un gamin qu'on a suivi jusque-là. Jock est surprenant ici, mais fonctionne très bien, et sa page finale est sublime.

En conclusion, une mini-série très surprenante, car très agréable. On y voit l'évolution d'un personnage fort, qui part de ses doutes, peurs, incompréhensions, et toutes les émotions qu'un gamin puis adolescent peut ressentir - pour devenir un héros. Le héros, ce Superman iconique qu'on connaît, mais qu'on a vu grandir avec intelligence et pertinence.
Superman : American Alien n'est pas une autre origine du personnage, en axant sur son côté turbulent ; c'est une autre origine, qui l'humanise encore plus, car elle lui donne des doutes et des peurs - mais qui sont vaincus par son courage, sa bienveillance, son éducation, et sa nature profondément bonne.
Loin d'un Superman Earth-One où JMS commettait l'erreur de rendre Clark trop attentiste et passif, Landis réussit ici à adapter le personnage au XXIe siècle, sans oublier son essence et son naturel.

Surprenant, puissant, beau, diversifié et intelligent.
Une très belle lecture.

[JB]

Kill or be killed, de Brubaker et Sean Phillips. Dylan, un jeune homme effacé tente de se suicider mais survit miraculeusement. Il est cependant hanté par un démon qui lui propose un marché : une vie pour un mois de survie.
J'ai d'abord été enthousiasmé par cette lecture. Le duo auteur/artiste excelle dans l'ambiance polar/noir, et l'on retrouve ici un lot de personnages condamnés dès le départ sans échappatoire possible. L'ajout d'un élément soit surnaturel, soit issu de la démence du narrateur permettait de renouveler le sujet par un mélange des genres ou avec un narrateur non fiable.
Cependant, au fur et à mesure que la série avance, je me suis pris au jeu des comparaisons, principalement avec 2 titres proches : Vigilante de Wolfman chez DC et Foolkiller de Gerber chez Marvel. Chacune de ses séries aborde les différents thèmes abordés ici (folie, asile, auto-destruction, copycat, héritage), seuls quelques effets narratifs apportant du neuf ici et là dans la série de Brubaker (le numéro narré par la petite amie, l'effet d'attente lorsque le narrateur présente une situation d'action, puis passe 2 numéros à la mettre en contexte).
En dehors de cela, j'ai été un peu lassé par les volte-faces à répétition concernant la figure qui hante le héros, ou par quelques éléments inutiles (la galerie exposant les oeuvres du père, ne servant qu'à une révélation) Relative déception donc, la série restant cependant très bonne.

[gillesC]

Effectivement.

Peut-être même le chef-d'oeuvre du Duo....

[Darkythib]

	Citation:			Posté par gillesC
	Effectivement. Peut-être même le chef-d'oeuvre du Duo....

Je ne comprends pas le commentaire.

Ton "effectivement" sous entend que tu es d'accord quant à la déception de JB sur le titre tandis que ta seconde phrase laisse entendre que tu penses que c'est le meilleur travail de Brubaker / Philips...

[EsseJi]

	Citation:			Posté par JB
	Kill or be killed, de Brubaker et Sean Phillips. Dylan, un jeune homme effacé tente de se suicider mais survit miraculeusement. Il est cependant hanté par un démon qui lui propose un marché : une vie pour un mois de survie. J'ai d'abord été enthousiasmé par cette lecture. Le duo auteur/artiste excelle dans l'ambiance polar/noir, et l'on retrouve ici un lot de personnages condamnés dès le départ sans échappatoire possible. L'ajout d'un élément soit surnaturel, soit issu de la démence du narrateur permettait de renouveler le sujet par un mélange des genres ou avec un narrateur non fiable. Cependant, au fur et à mesure que la série avance, je me suis pris au jeu des comparaisons, principalement avec 2 titres proches : Vigilante de Wolfman chez DC et Foolkiller de Gerber chez Marvel. Chacune de ses séries aborde les différents thèmes abordés ici (folie, asile, auto-destruction, copycat, héritage), seuls quelques effets narratifs apportant du neuf ici et là dans la série de Brubaker (le numéro narré par la petite amie, l'effet d'attente lorsque le narrateur présente une situation d'action, puis passe 2 numéros à la mettre en contexte). En dehors de cela, j'ai été un peu lassé par les volte-faces à répétition concernant la figure qui hante le héros, ou par quelques éléments inutiles (la galerie exposant les oeuvres du père, ne servan qu'à une révélation) Relative déception donc, la série restant cependant très bonne.

Dans ma critique du dernier tp, je mets en avant le côté "quatrième mur" qui est pour moi la spécificité de la série. La différence très appuyée du fictif et du réel, incarnée par le vigilant, qui ne peut être qu'un personnage de fiction.

[FredGri]

Je viens de lire le FF #1 de Slott et Pichelli...
J'ai bien envie de me relancer dans un mensuel Marvel, juste pour le fun, et pourquoi pas ce titre prestigieux ?
Mais je dois bien avouer que cette lecture m'a laissé assez perplexe tant c'est d'un vide abyssal ! Certes Slott pose les maigres bases de la suite, mais bon dieu il aurait pu au moins essayer de mettre un peu de contenu, de ne pas uniquement se cantonner dans une sorte d'attente ou l'on passe tout notre temps à surveiller le moment ou ça va décoller (et bien évidemment, selon le procédé mille et une fois éprouvé, faut attendre les deux dernières pages...).
Un long prélude sans consistance, mais j'ai quand même envie de tenter les deux ou trois prochains numéros "pour voir"
Pareil, même "déception" vis à vis de Pichelli qui ne semble qu'à moitié à sa place sur ce titre. Son Thing fait balourd avec une sorte de rictus étrange, quand à Johnny Storm, la version enflammée ne me plait pas des masse, sans oublier le Reed trop jeune !...
Donc à voir pour la suite, mais un gros bof a peine modéré par les quelques pages de Bianchi !

[Ben Wawe]

As-tu lu Marvel Two-In-One, où (déjà) Ben & Johnny attendent et gèrent leur deuil ?
Car, clairement, ce Fantastic Four #1 fait doublon, même si je suis prêt à donner une chance, en espérant un #2 plus consistant.

Par contre, si tu veux te lancer sur une lecture pour le fun, avec un titre prestigieux, je te conseille la série Tony Stark : Iron Man, par le même Slott mais Valerio Schiti.
A la différence de la First Family, Slott tire ici très fort et très vite, et a livré trois épisodes ultra-denses, dynamiques, imaginatifs, qui synthétisent toutes les versions de Stark (comics et cinéma), et recréé rapidement un fort et intéressant casting secondaire (une demi-douzaine de personnages, quand même), avec de très bonnes idées !

[FredGri]

Non, je n'ai pas lu le fameux Marvel Two-in-one... Mais bon, je continuerais un peu quand même. Pour Iron Man, why not. Je ne suis pas forcément hyper fan du perso, mais je peux tenter, histoire de voir, oui !

[Ben Wawe]

Tu me diras, le cas échéant.

A titre personnel, j'ai récupéré le beau volume Urban Comics de Green Lantern & Green Arrow, mythique série de O'Neill & Adams.
Et bien. Quel choc.
J'en ai entendu énormément de bien, et je dois avouer que ça conserve son attrait et sa force, encore plus en le replaçant dans le contexte. Ca tape dur, ça tape fort, ça tape vite, et c'est impressionnant et passionnant.
J'ai hâte de continuer.

[JulienSA80]

Bonjour à tous,

J’ai lu via la collection Super Heroes Collection Black Panther le crossover "Terre sauvage" regroupant les épisodes suivants :X-men (2005) n°175-176 et Black Panther (2005) n°8-9

Ben c’est pas terrible pourtant le pitch initial n’est pas mauvais, mais cela souffre de beaucoup de points qui ne fonctionnent pas. Comme souvent une bonne idée mal exécutée.
Je n’ai jamais vraiment lu les X-mens, mais cette équipe n’a pas l’air très efficace entre un Alex Summer voulant à toute force s’imposer, un bobby un peu à la ramasse, Storm qui fait ce qu’elle veut (pourquoi elle se balade à poil ?), wolverine étrangement absent et les autres qui font figuration.
Les scènes d’action sont passables car elles manquent très sérieusement de rythme. La libération des X-mens par le savant fou est incompréhensible, pourquoi jette-il son avantage ?


Bref, surement pas le meilleur cross. C’est assez dommage car Hudlin qu’on apprécie ou pas son début de run avait insufflé quelque chose à BP qui ressort très peu ici.

[JB]

Merci pour cette lecture. De mémoire, je crois que la seule utilité (éditoriale) de ce cross était de servir de préambule au "Mariage du siècle" entre Tornade et T'Challa. Si les X-Men sont à la traîne, c'est probablement pour mettre en avant Black Panther. Pour Hudlin, je dirais pour ma part qu'il a retiré quelque chose au personnage après l'excellent run de Priest, mais je ne suis pas objectif.

[JulienSA80]

	Citation:			Posté par JB
	Merci pour cette lecture. De mémoire, je crois que la seule utilité (éditoriale) de ce cross était de servire de préambule au "Mariage du siècle" entre Tornade et T'Challa. Si les X-Men sont à la traîne, c'est probablement pour mettre en avant Black Panther. Pour Hudlin, je dirais pour ma part qu'il a retiré quelque chose au personnage après l'excellent run de Priest, mais je ne suis pas objectif.

Merci pour ces précisions sur la suite avec le mariage, c'est pas très fin quand même car s'ils flirtent un peu c'est pas hyper développé.

Pour les X-men à la traine, je ne sais pas trop vu que BP ne brille pas beaucoup non plus.

Je découvre le run de Priest avec la sortie en marvel select. C'est très bon. Pour Hudlin, je n'ai lu que le premier arc et j'engarde un bon souvenir malgré qu'il ait tordu un certain nombre de choses.

[Fred le mallrat]

Hudlin ca ne cesse de se gater avec le temps.
Le 1er arc était sympa car son seul souci est que Marvel l est rattaché à la continuité rétroactivement (apres ecriture ou en tout cas bien apres le commencement.. un peu comme Truth).
C etait censé etre une mini... deconnectée.
Mais dés que la série est connecté.. elle est passable au mieux. ca se lit toujours mais la seule chose qui en ressort est Shuri.
Il vaut mieux lire le court arc d Aaron ou passer direct avec Ta-Neshi (tout n y est pas parfait mais c est autrement plus coherent je trouve)

[doop]

Hudlin est un auteur tout pourri qui n'hésite pas à faire des allusions plus que douteuses dans ses comics pour faire un bon mot....



Une vieille critique pour le mariage


J’ai un énorme problème sur ce comics, mais alors vraiment un énorme. On en discutera après, pour l’instant concentrons nous sur le comics à proprement parler.
Vous commencez à savoir que REG HUDLIN n’est pas franchement un de mes scénaristes préférés, je le trouve lourd et allant toujours vers la facilité sans aucune réflexion ni finesse. Là, on lui demande de faire un mariage entre deux héros blacks, et comme il ne se passe pas vraiment grand chose, on ne peut pas lui reprocher de faire n’importe quoi, BP demande à STORM de l’épouser (épisode 1), elle accepte (épisode 2), ils vont voir les familles (épisodes 3 et 4) ; ils se marient (épisode 5) ; c’est long, c’est très lourd parfois car HUDLIN ne peut s’empêcher de mettre des vilains improbables expédiés en deux ou trois pages juste parce qu’il pense que ça va faire rire les lecteurs (on est à des lieues d’un SLOTT qui peut redonner de l’intelligence à des persos pourtant bien pourris) mais c’est lisible. Après tout, quand on veut raconter un mariage , y’a pas trente six manières de le faire. EATON aidé de JANSON aux dessins se débrouille pas mal, mais à tendance à foirer des planches de temps en temps. On a bien évidemment CIVIL WAR en trame de fond, et une dispute entre CAPTAIN AMERICA et IRON MAN invités tous les deux par la panthère. On a droit à une bataille entre SPIDER MAN et un HOMME SINGE (que j’aurais plutôt appelé le SINGE BLANC) bourré et énervé car T CHALLA ne l’a pas invité assez vite à son mariage. Car c’est ça HUDLIN, je rappelle que le SINGE BLANC est le chef d’une tribu opposée à celle de T’CHALLA et que son personnage a été complètement redéfini dans le précédent run de CHRISTOPHER PRIEST pour en faire un vilain beaucoup plus complexe que ça. Ici, il veut d’abord détruire le mariage juste parce qu’il n’est pas invité, mais est tout content lorsqu’il reçoit l’invitation et y va gentiment. C’est le truc de HUDLIN, mépriser une continuité et le travail des gens qui l’ont précédé juste pour faire deux ou trois cases de ce qu’il pense être rigolo. Ce n’est pas le premier à le faire, ce ne sera pas le dernier, mais je trouve que c’est extrêmement lourd chez cet auteur particulièrement. Son écriture est extrêmement prétentieuse et ça se voit encore plus car ses idées sont plus ou moins toutes foireuses, et y’a pas pire que ça.
Comparativement à d’autres mariages en BD, je pense à celui de DONNA avec l’autre, à celui de SCOTT et MADELYNE, de SCOTT et JEAN , celui de RICK et MARLO, c’est bien évidemment des kilomètres au dessous, c’est néanmoins supérieur à celui de ALEX et LORNA raconté par l’infâme CHUCK AUSTEN et dessiné par le non moins infâme PHILIP TAN .
Bref, une BD qui s’oublie assez vite et qui rate son but : à savoir d’en faire un événement important du MARVEL UNIVERSE dans le ton en tout cas, car je crois que les répercussions vont être énormes pour la suite. Disons que même si c’est lisible et si l’on ne peut nier l’importance de l’événement, ce comics racontant le mariage ne sera pas le point d’orgue de l’histoire, comme l’a été celui de DONNA et de l’autre ; il n’ y a rien de spécial.

En revanche, l’idée de centrer tout l’intérêt de ce mariage sur le fait que ce sont deux héros noirs,( même si TORNADE n’a jamais fait preuve d’une conscience politique noire extrêmement aiguisée jusqu’à maintenant, elle était plutôt mutante, cela paraît plus logique avec le personnage de T’CHALLA, surtout depuis le relaunch de la série) ; ça sent quand même légèrement le coup marketing pour attirer un lectorat noir, quand même, toute cette série et ce mariage, et après tout pourquoi pas, encore faut-il que ce soit bien fait. Ici, les seules ramifications vraiment mises en avant et c’est ce qui me gêne en premier lieu, ce sont les ramifications concernant le peuple noir et je trouve que cela occulte tout le reste, en particulier TORNADE et les X MEN. A part une page de XAVIER venu faire son XAVIER, tout le reste est centré sur le premier CAPTAIN AMERICA noir (ISAIAH BRADLEY) présenté comme le personnage le plus important de la réception, avec OPRAH WINFREY. (oubliant par la même occasion le neveu d’ISAIAH, celui qui est avec les YOUNG AVENGERS, qui n’existe même pas et le fait que jamais TORNADE n’ait parlé de ISAIAH avant ), sur CAGE exposant son idée de venir vivre au WAKANDA avec ses « frères » le FAUCON, PHOTON ( qui n’est même pas présente et que CAGE n’a jamais du rencontrer) pour monter une équipe de vengeur noirs, etc…
Ah si, on voit FORGE pendant trois ou quatre cases et pour montrer qu’il a travaillé et qu’il respecte la continuité (hum) , HUDLIN met un terme à la fameuse pseudo histoire d’amour entre WOLVIE et STORM développée il y a quelques temps par CLAREMONT , alors qu’il aurait été plus judicieux de parler de sa relation avec CABLE, qui n’existe pas lui non plus. D’ailleurs, les X MEN n’existent quasiment pas, et s’ils doivent absolument se trouver là, c’est juste par nécessité et de toute façon, ce ne sont pas eux qui sont développés. J’aurais nettement préféré qu’on mette en avant le mariage de deux figures importantes du MARVEL UNIVERSE et qu’on le donne à un gars comme CLAREMONT, qui connaît intimement les persos, car cette lourde insistance sur leur couleur de peau anéantit finalement l’idée de départ et ne fait qu’accentuer leur différence (qui n’en a jamais été une avant, surtout pour STORM)

Maintenant, voici venir la grosse boulette, à mon sens ou tout du moins la phrase qui m’a le plus choqué :
T’CHALLA retrouve les grands parents de tornade, qui apparaissent aussi subitement que le valet dans SPIDER MAN 3, que TORNADE n’avait jamais réussi à retrouver (faut dire qu’ils s’étaient fait passer pour morts, mais avaient continué à garder leurs véritables noms MUNROE…). Pourquoi s’étaient ils fait passer pour morts : parce qu’ils avaient une histoire avec des organisations radicales de gauche des années 60 et qu’après la mort de MALCOLM, MARTIN, et KENNEDY, ils se sont mis à l’écart pour ne pas être persécuté par J.EDGAR (mort depuis belle lurette…). C’est con mais bon…..
Non, le gros problème, c’est que les deux grands parents se font attaquer par l’HYDRA (ils sont devenus des cibles) et que la grand mère se défend bien, arguant , je cite « J’ai été entraînée à l’autodéfense par le FRUIT OF ISLAM, pauvre idiot ». Cela peut paraître anodin, mais il faut donner quelques explications historiques.


FRUIT OF ISLAM était le nom de la branche armée de la fameuse organisation NATION OF ISLAM, qui , tout du moins dans les années 60/70 avait une idéologie extrêmement douteuse à savoir : suprématie de la race noire ; les blancs (appelés WHITE DEVILS) n’étant considérés que comme des être humains n’ayant pas atteint le stade de l’évolution.

"The Blackman is the original man. From him came all brown, yellow, red, and white people. By using a special method of birth control law, the Blackman was able to produce the white race. This method of birth control was developed by a Black scientist known as Yakub, who envisioned making and teaching a nation of people who would be diametrically opposed to the Original People. A Race of people who would one day rule the original people and the earth for a period of 6,000 years. Yakub promised his followers that he would graft a nation from his own people, and he would teach them how to rule his people, through a system of tricks and lies whereby they use deceit to divide and conquer, and break the unity of the darker people, put one brother against another, and then act as mediators and rule both sides." (Elijah Muhammad, Message to the Blackman in America, Muhammad's Temple No. 2, 1965 & Dorothy Blake Fardan, Yakub and the Origins of White Supremacy, Lushena Books, 2001)

"Thoughtful white people know they are inferior to Black people. Even Eastland knows it. Anyone who has studied the genetic phase of biology knows that white is considered recessive and black is considered dominant." (The Playboy Interview: Malcolm X, interviewed by Alex Haley, Playboy Magazine, May 1963).

Eh, oui, MALCOLM X qui a fait partie de cette organisation au départ, qui a ensuite répudié ces idées en embrassant un islam orthodoxe…
(toutes les sources et citations sur WIKIPEDIA….)ici

Personnellement, je trouve que si cette référence à été placée ici juste pour faire une « bad joke » , et c’est ce qui semble être le cas car le perso de la grand mère attend les agents de l’Hydra avec une casserole, c’est d’un goût extrêmement douteux. Est ce que HUDLIN sait de quoi il parle réellement ? Si oui, c’est quand même gênant. C’est un peu tout le problème de ce comics, c’est qu’on a réellement l’impression qu’il se déroule dans les années 50/60 , or on est en 2000 et si tout n’est pas réglé, il y a quand même eu beaucoup d’avancées par rapport à cette époque, et en fait c’est en arrière que nous replonge HUDLIN.Il aurait été beaucoup plus intéressant, par exemple de faire discuter ISAIAH et T CHALLA, ou TORNADE sur le fait que ce mariage est encore un pas de plus vers la reconnaissance que de pousser encore une fois sur un clivage qui existe encore malheureusement, mais plus à ce point.
Cela n’a aucun intérêt et je trouve même ça totalement inconscient de la part d’un scénariste.
Même BENDIS a été beaucoup plus fin que ça avec le mariage de JESSICA JONES et LUKE CAGE. En poussant le bouchon, même Mc FARLANE a été plus fin avec SPAWN…..
HUDLIN aurait-il lancé cela comme une provocation ? Je ne le pense pas, il a juste été encore une fois totalement lourd, comme tous les comics qu’il produit, sauf qu’il y a des choses avec lesquelles on ne peut pas se permettre d’être lourd. JEROME DICKEY avait réussi a éviter cet écueil dans sa mini STORM/BLACK PANTHER chroniquée il y a deux semaines de cela. C’était frais, agréable gentil et faisait aussi passer un message ; comme quoi c’est possible….

[JulienSA80]

Merci Fred le mallrat et Doop pour ces compléments d'informations et cette critique du mariage qui ne vend pas du rêve.

Je rebondis sur fruit of islam, certes les médiaux sociaux n'étaient pas aussi développés, mais Est-ce que l'auteur a donné une explication ou l'a-t-on interpellé à ce sujet ?