Que lisez vous en ce moment? (part II)

[Zen arcade]

	Citation:			Posté par SJ
	C'est assez compliqué de mettre en scène les animaux et de leur inventer un langage et une façon de pensée. Pride of Baghdad ou Beast of Burden sont des exemples de réussite, par contre Rover Red Charlie est loupé.

Je trouve pas.
En règle générale, j'aime beaucoup les oeuvres dans lesquelles il y a un réel travail de constitution d'un langage propre.
En matière de comics, la référence définitive, c'est bien sûr le génialissime "Pog" d'Alan Moore dans Swamp Thing (Alan Moore est aussi absolument génial dans le premier chapitre de son livre "Voices of fire").
Plus récemment, Azzarello avait réalisé un travail épatant sur son "Spaceman" avec Risso.
Ici, c'est juste un peu frileux. J'aurais aimé qu'Ennis aille plus loin dans le langage animal. Mais il a sans doute préféré assurer la lisibilité du truc, étant donné le côté "gentillet" de la mini.
Dommage.
Mais ce n'est pas pour autant que j'ai trouvé ça loupé.

	Citation:
	Ça devient fatiguant à force de lire le texte chien, Ennis a voulu essayer, s'est planté et ennui le lecteur par la même occasion.

Pas tous les lecteurs, faut croire, vu que moi, ça ne m'a pas ennuyé.

	Citation:
	De plus Ennis qui fait dans la guimauve ça ne lui va pas, on pouvait espérer un peu plus de folie et de gore, surtout pour un titre Avatar et non on se retrouve au final avec un titre gentillet.

Pourtant, c'est pas mal un auteur et un éditeur qui déjouent les attentes, non?
Pourquoi donc Garth Ennis ne pourrait-il pas réaliser un comic "gentillet" ?
(ceci dit, y a gentillet et gentillet, hein, j'irais pas faire lire Rover Red Charlie à ma fille, hein, elle en resortirait traumatisée)

Je trouve que cette mini-série ne se limite pas du tout à une petite oeuvrette pleine de guimauve. Red Rover Charlie est aussi une allégorie qui pose des questions que je trouve intéressantes.
Que devient un esclave quand tout à coup les maîtres disparaissent ?
Comment alors réinventer sa vie?
Est-il seulement possible de réinventer sa vie?

C'est un angle qui n'est pas nécessairement abordé dans d'autres récits post-apo ou de survival qui mettent souvent plus l'accent sur ce qui permet (ou pas) la survivance du groupe ou de l'espèce que sur des questionnements éthiques plus individuels.
Et je trouve que c'est mis en scène à travers un parcours initiatique certes très classique (une traversée des Etats-Unis d'est en ouest avec une série de rencontres) mais qui met brillamment en valeur ces problématiques.

Franchement, plus j'y repense et plus je trouve cette mini vraiment réussie.

[JB]

Crisis, c'est :
- Graphiquement, un tour de force de Perez, l'un des rares artistes à pouvoir dépeindre autant de personnages sur une même page.
- Narrativement, une histoire épique qui mêle héros et vilains de plusieurs univers en les lançant contre une force de la nature (l'Anti-Monitor et le mur anti-matière)
- Historiquement, une série qui a influencé, en bien ou en mal, la manière dont on considère les crossovers, les events, les tie-ins et les reboots dans les comics.
- Pour l'aspect littéraire, une approche intéressante d'inscrire dans la narration même une politique éditoriale (remise à 0 des personnages, simplification du Multiverse)
- Pour les fans du golden et silver age, une conclusion en fanfare des aventures de leur héros.
- Pour les lecteurs modernes, un élément fondateur des histoires à venir (Animal Man de Morrison, les diverses crises DC (Zero hour, Infinity et Final Crisis, 52, etc.) et l'intégration dans l'univers DC principal de héros d'autres maisons d'éditions (Captain Atom, Question)
A part ça, rien d'intéressant

[gillesC]

Maniérisme et "mythologie".

[Zen arcade]

	Citation:			Posté par JB
	l'un des rares artistes à pouvoir dépeindre autant de personnages sur une même page.

C'est une qualité, ça ?

Franchement, l'intérêt d'un truc comme Crisis, ça dépend vraiment de ce que l'on attend d'un comic.
Je comprends que pour certains, qui sont le coeur de cible du truc, ce soit le graal.
Mais pour moi, c'est tellement éloigné de ce que je recherche quand je lis un comic (et ton énumération est vraiment très parlante à ce propos) que ça ne présente pas le moindre intérêt.
Et en plus, Perez, ça me laisse complètement de marbre.

[EsseJi]

	Citation:			Posté par Zen arcade
	Je trouve que cette mini-série ne se limite pas du tout à une petite oeuvrette pleine de guimauve. Red Rover Charlie est aussi une allégorie qui pose des questions que je trouve intéressantes. Que devient un esclave quand tout à coup les maîtres disparaissent ? Comment alors réinventer sa vie? Est-il seulement possible de réinventer sa vie? C'est un angle qui n'est pas nécessairement abordé dans d'autres récits post-apo ou de survival qui mettent souvent plus l'accent sur ce qui permet (ou pas) la survivance du groupe ou de l'espèce que sur des questionnements éthiques plus individuels. Et je trouve que c'est mis en scène à travers un parcours initiatique certes très classique (une traversée des Etats-Unis d'est en ouest avec une série de rencontres) mais qui met brillamment en valeur ces problématiques. Franchement, plus j'y repense et plus je trouve cette mini vraiment réussie.

J'ai été attiré par ces thèmes c'est certain, le concept est bon à prendre, seulement il a seulement été effleuré. Oui les questions sont posées mais au bout pas trop de réponses, c'est juste esquissé. C'est pas tout d'avoir une idée pour lancer un comics, faut aussi savoir l'exploiter et sur ce plan c'est loupé.

[Zen arcade]

	Citation:			Posté par SJ
	J'ai été attiré par ces thèmes c'est certain, le concept est bon à prendre, seulement il a seulement été effleuré. Oui les questions sont posées mais au bout pas trop de réponses, c'est juste esquissé. C'est pas tout d'avoir une idée pour lancer un comics, faut aussi savoir l'exploiter et sur ce plan c'est loupé.

Ben, je dis ça je dis rien, mais il aurait peut-être fallu lire les deux derniers épisodes pour se prononcer définitivement sur la question, non?

Le concept et ses enjeux sont bien posés et bien résolus.
Après, ce n'est pas nécessairement à Ennis d'apporter toutes les réponses.
Le cheminement, il n'est pas que dans les tribulations des personnages, il est aussi dans la tête du lecteur pendant et après la lecture.

[EsseJi]

Non s'il te plait terrain glissant, tu ne peux me reprocher de parler d'une mini que j'ai lu sur les deux tiers alors que toi donne et redonne ton avis sur un truc que tu ne liras jamais.

[Zen arcade]

	Citation:			Posté par SJ
	Non s'il te plait terrain glissant, tu ne peux me reprocher de parler d'une mini que j'ai lu sur les deux tiers alors que toi donne et redonne ton avis sur un truc que tu ne liras jamais.

"Oui les questions sont posées mais au bout pas trop de réponses, c'est juste esquissé. "

Désolé, mais quand tu écris ça, je me sens en droit de te rappeller que tu as signalé toi-même que tu n'as pas lu la mini dans son intégralité.
Ceci dit, je ne te reproche nullement de nous donner tes impressions sur la mini d'Ennis.

Quant à Crisis, je n'ai pas porté de jugement sur l'oeuvre autre que celui que dans son genre c'est certainement le graal mais que comme ce genre de trucs ne m'intéresse pas, je ne l'ai pas lu.
Ok, c'est pas très constructif et j'aurais peut-être mieux fait de m'abstenir mais y a pas mort d'homme, hein.

[Mandrill]

Ben moi je lis 10 ans plus tard la série Infinite Crisis : 52 qui était assez louée ici, je me suis trouvé les mags VF pour pas cher. C'est plaisant à lire mais pas passionnant non plus en fait, ce qui est assez étonnant vu tout le bien que certains en disent, vu les auteurs, vu que ce sont des personnages moins connus qui sont mis en avant (ça pourrait désavantager pour certains mais pas moi, j'aime beaucoup cet aspect) et vu l'ambition visible du truc. Là j'en suis au numéro VF 8 je crois, on a vu Bruce Wayne dans le désert, Ralph Dibny dans un temple en Asie, les Titans qui recrutent etc... (pour situer) Alors OK, j'imagine qu'au bout plein de choses vont se recouper, et tout plein de révélations se faire, mais en attendant, mon intérêt est quand même très relatif et inégal. J'accroche bien à l'intrigue autour Renée Montoya et The Question (du Rucka, je présume ?) mais les autres bof...

Je vais lire la bête jusqu'au bout, vu que je les ai déjà chez moi, mais à ce stade de l'histoire, même un truc qui démarre doucement devrait être plus passionnant à suivre (L'éternel débat : "tu préfères une série géniale avec une fin pourrie ou une série poussive avec une fin de ouf" ? Pour moi ce sera la première - je suis hyper fan de Lost d'ailleurs )

[scarletneedle]

Yep, Rucka conte la partie dédiée à Montoya, Question et Batwoman.

[Hilarion]

	Citation:			Posté par Mandrill
	Je vais lire la bête jusqu'au bout, vu que je les ai déjà chez moi, mais à ce stade de l'histoire, même un truc qui démarre doucement devrait être plus passionnant à suivre (L'éternel débat : "tu préfères une série géniale avec une fin pourrie ou une série poussive avec une fin de ouf" ? Pour moi ce sera la première - je suis hyper fan de Lost d'ailleurs )

Ben justement, je trouve la fin toute pourrie!

[Fletcher Arrowsmith]

Je viens de finir le quatrième TP de Peter Panzerfaust, The Hunt et il est meilleur que le troisième, un poil décevant. Kuris J. WIEBE change sa narration en autant de tableau et on est plongé dans des variations sur la guerre très intéressantes. Le travail sur les protagonistes dont on connait pourtant le destin est très intéressant également. Un arc d'un niveau équivalent au premier.

[Zen arcade]

J'ai commencé à lire The Li'l Depressed Boy.
C'est pas renversant pour l'instant (3 épisodes) mais ça possède un certain charme suranné.
Hormis quelques références récentes à facebook ou des trucs comme ça, ce comic semble sorti tout droit du début des années 90 en plein mouvement slacker.
Y a une espèce de culte du mou qu'on retrouve dans LDB et qui me renvoie à cette période.
Une gentille petite Madeleine,donc.
Et puis bon, un comic dans lequel t'as un gars qui offre à son rencard une platine Fisher Price pour écouter du Sleater-Kinney, ça peut pas être mauvais, hein ?

Ceci dit, va quand même falloir un moment embrayer sur un peu plus de substance...

[JB]

Je viens de finir le premier arc de Slingers, série de Marvel des années 90.
Rappel des faits : accusé du meurtre d'un petit truand du nom de Joey Z, Spidey voit sa tête mise à prix et, afin d'enquêter sans être pourchassé par des chasseurs de primes, endosse 4 nouvelles identités : Prodigy, Hornet, Dusk et Ricochet. Il remet ces costumes au placard une fois la crise terminée, mais ces mêmes identités sont confiés à 4 nouveaux personnages, qui apparaîtront notamment en France dans le second Tournoi des Champions.
Je m'attendais à une série assez bateau, mais je dois avouer que ce titre m'a surpris. Le #0, preview publiée par Wizard, montre que Dusk doute de ses capacités et craint de se voir exclure de l'équipe. Ses coéquipiers tentent de lui faire prendre confiance en ses capacités en l'encourageant à faire un bond entre deux toits, que son costume devrait lui permettre de faire. Plutôt que de risquer une exclusion, Dusk choisit de se laisser tomber dans le vide et se tue, et Prodigy, Hornet et Richochet doivent fuir avant l'arrivée des secours. Le reste de la série est au diapason de cette intro : plutôt que de sublimer automatiquement les personnages, les identités de super-héros tendent ici à exacerber les penchants négatifs des jeunes héros. L'athlète de l'équipe, Prodigy, considère par exemple ses coéquipiers comme faibles et des boulets qui le retiennent et les abandonnées lorsquils l'appellent à l'aide. Le mentor de l'équipe est un perso du Golden Age (The Black marvel) qui veut retrouver sa gloire passée et n'hésite pas à déclencher un incendie pour se faire passer pour un héros.
Bref, il s'agit d'un petit titre assez étonnant et n'hésitant pas à expérimenter (le #1 connait par exemple 4 éditions, chacune prenant le point de vue d'un des membres de l'équipe, procédé déjà tenté par Team Titans avec moins de succès)

[Fletcher Arrowsmith]

Que j'ai regretté que Panini passe l'impasse dessus à l'époque. Je relis souvent avec plaisir crise d'indentité l'arc de Spider-man introduisant les costumes des Slingers.