Que lisez-vous en ce moment ? (part III)

[JB]

C'était là, l'histoire de la fausse épée du Black Knight (raccrochée au début de l'infect Black Panther de Hudlin) ?
Cette série était vraiment fun - je crois même me souvenir de quelques références à Marvel UK (Knights of Pendragon ?)

[Ben Wawe]

Yep, aux deux. Les héros UK viennent en secours lors de l'invasion.

[Mandrill]

Ca a été publié en VF ?

[Fletcher Arrowsmith]

	Citation:			Posté par Mandrill
	Ca a été publié en VF ?

que les épisodes liées à Secret Invasion (les premiers donc) dans un Monster.

J'ai lu le premier TP en VO l'année dernière et ce fut une agréable sans plus. Mais au vu de ce que j'avais lu ici et des avis récents de la semaine dernière la suite est largement mieux il semble.

[Fletcher Arrowsmith]

	Citation:			Posté par wildcard
	Je viens d'achever la lecture des 14 épisodes de Moon Knight par Jeff Lemire et Greg Smallwood (+ quelques guests au dessin : James Stokoe, Wilfredo Torres, Francesco Francavilla et Bill Sienkiewicz). Et là, je vous le dis, on tient un futur classique, un authentique chef d'oeuvre, un run d'anthologie ! Il faut, à mon avis, voir là l'explication de la faiblesse du deuxième acte (épisodes 6-10), où l'auteur tire un peu trop sur la corde qu'il a si magistralement tendu auparavant. L'intrigue plonge toujours plus profond dans la psyché de Spector et la frontière floue entre réalité et folie, au point parfois de céder à une sorte de délire peu inspiré. Pour ne pas trop en dire, Moon Knight effectue des incursions correspondant aux vies de ses divers alias : on le voit ainsi sur le plateau du tournage d'un film consacré à MK, mais aussi dans l'espace luttant contre des créatures inquiétantes, ou errant la nuit dans les bas-fonds. Disons-le bien franchement : c'est un beau bordel.

J'ai bien aimé de mon côté ce beau bordel car il est finalement très organisé avec la superbe idée de donner à un dessinateur une personnalité identifiée. C'est une autre manière de jouer avec les multiples incarnations de Spector (si c'est encore lui). Je pense que Lemire tire volontairement un peu sur la corde mais cela passe bien, sans donner une impression de rallonge gratuite. Une sorte de parenthèse maitrisée pour ne pas aller à la conclusion trop rapidement.
en VF on a même droit (je ne sais pas pour le recueil VO) à un épisode de Moon Knight (le #2) par Moench et Sienkiewicz en plus ce qui permet de voir les fameuses personnalités (et les personnages secondaires haut en couleurs) à l'oeuvre à leur début.

Très sympa à lire j'en ai profité pour ressortir le passage de Ellis puis je me suis procuré celui de Brian Wood. Deux approches différentes, celle de Ellis a clairement ma préférence. Wood rallonge un peu trop la sauce et n'a pas la rigueur et l'efficacité de Ellis qui maitrise l'exercice de style qui s'est imposé ; par contre Wood se sert du premier épisode de Ellis avec brio et donne une suite/conclusion crédible.

[FredGri]

De mon côté, je viens de découvrir Hate Les Chroniques de la Haine d'Adrian Smith chez Glénat, parues initialement chez Image.
Et franchement je dois bien dire que c'est juste époustouflant !!!
Je ne suis pas un habitué des trucs de bourrin style Warhammer etc, et donc en effet je ne connaissais pas auparavant cet Adrian Smith, et je le regrette bien tellement je suis tombé sous le charme de ces planches. En contre partie, c'est vrai qu'on est vite fasciné par ce qu'on voit, au point ou l'on oublie ce que ça raconte, et c'est quand même dommage, car mine de rien c'est aussi assez prenant, car, même s'il n'y a que très peu de dialogue, le scénario est réellement captivant d'un bout à l'autre, même si l'auteur nous ressort toute la panoplie Fantasy !

Un lien vers une galerie ou vous pourrez en voir davantage !

[wildcard]

Se replonger dans la lecture d'Alan Davis, et en l'occurrence ici de son partenaire favori Chris Claremont, est un plaisir dont il ne faut pas se priver. Surtout quand il s'agit de raretés comme les Annuals #1 et 2 des New Mutants (1986 et 1987) !
Sans jouer au "vieux con nostalgique" (ce que je déteste chez les autres ne me convient pas davantage pour moi), il y avait une fantaisie dans ces épisodes qui mes semblent avoir totalement disparu, surtout qu'elle avait quelque chose de spontanée, résultat sans doute de la communauté d'esprit entre le scénariste et le dessinateur, tous deux anglais, et donc avec un humour décalé.

L'Annual #1 démarre sur le chapeaux de roues et mérite bien son titre (Wildways). Mojo et Spiral kidnappent Psylocke pour en faire la vedette d'un show. Les nouveaux mutants le découvrent et partent la délivrer mais se font pièger à leur tour. Captain Britain s'en mêle et ne peut guère compter que sur Cypher et Warlock (ce dernier immunisant son 'ami-de-moi") contre l'influence du méchant...

Une des curiosités de cet épisode "king-size" est qu'Alan Davis s'encre lui-même, un exercice qu'il n'a jamais apprécié (comme me l'a appris Phil C., il pousse tellement ses crayonnés que les encrer lui donne l'impression de dessiner deux fois les mêmes images). On note par ailleurs que l'artiste n'a pas encore donné leur forme définitive à certains personnages, Captain Britain le premier (qui est moins baraqué que dans Excalibur) ou évidemment Psylocke qui n'a pas encore son look ninja qui l'a rendra si populaire (et que portera si divinement à l'écran Olivia Munn dans X-Men :
Apocalypse).

Claremont est en mode pilotage automatique, livrant une copie correcte mais guère inspirée. Il y a certes beaucoup de rythme (les histoires à cette époque filaient comme des F1), mais je suis resté un peu frustré. Malgré tout, le fan que je reste de ce scénariste a souri devant les déconvenues délirantes qu'il inflige à ses héros (Captain Britain, toujours, en prend pour son grade), et le duo Cypher-Warlock est épatant.

Plaisant donc, mais, un an après, on va assister à une sacrée montée en régime !

L'Annual #3 est un petit chef d'oeuvre d'une cinquantaine de pages (quand même). En l'absence des X-Men, les nouveaux mutants, consciencieux, s'entraînent quand même dans la salle des dangers et Cypher leur a concocté un programme copieux en les opposant à des répliques rajeunies des Vengeurs. Ils en viennent à bout en faisant preuve de solidarité et d'efficacité, mais la séance est interrompue par l'arrivée d'un curieux vaisseau spatial dont descend... L'homme impossible !
Toujours aussi délirant et vaniteux, il provoque l'ire de Warlock qui entame alors une bataille infernale avec lui, à grands renforts de transformations et de téléportations tout autour du monde...

C'est un vrai festival ! Claremont part d'une situation simple et s'amuse franchement avec le personnage de l'homme impossible (garantie de rigolade, il faut dire). Cette fois, le scénariste lâche les chevaux et ne recule devant aucune énormité, grâce aux métamorphoses de Warlock et son adversaire, qui permet de convoquer les icones de Marvel et de provoquer des bagarres d'anthologie mais aussi des duels grotesques... Jusqu'à la chute irrésistible où les nouveaux mutants, ayant pensé avoir effacé toutes les traces de leur aventure, sont rappelés à l'ordre à cause d'un détail...

Davis, cette fois encré par Paul Neary, est lui aussi dans une forme olympique : avec le script dont il dispose, il fait feu de tout bois et accumule les morceaux de bravoure. Son découpage a une énergie folle, ses personnages sont admirablement expressifs, et certains passages sont hilarants (la scène à Rio - voir ci-dessus).
Quel gâchis que Marvel n'emploie pas mieux ce fantastique dessinateur, et surtout ne le laisse plus écrire et illustrer ses propres histoires (des projets hors continuité, puisque Davis a horreur de s'y plier). Ou alors avec un auteur qui lui donne du biscuit (comme Bendis sur Avengers Prime).

Jetez, comme moi, un coup d'oeil dans le rétro et (re) lisez ça : vous allez vous régaler !

[JB]

Pour le premier annual, avec la mention de "carousel" et le passage à l'âge adulte (et le rajeunissement de certains, me semble-t-il), je me demande s'il n'y a pas une influence Something Wicked this way comes / La Foire des ténêbres.
Pour le second, il n'y avait pas quelques apparitions de personnages de la Distinguée Concurrence (sous couvert de couleurs différentes) ?

[Fred le mallrat]

Je pense qu on en trouve toujours.. mais plutot des series moins vendeuses.. quoi que le wolverine and the xmen d aaron avait pas mal de folie.

Le 1er numero c est le premier davis que je voyais et avec un pote on se demandait comment Al Milgrom (indiqué dans les credits au moins dans la VF dans Titans) pouvait s etre a ce point amélioré..
et puis j etais fan du couple Betsy/Cypher... pour moi la ninjatrucmuche n est pas ce personnage que j avais connu.. il n a rien à voir avec.

[FredGri]

J'ai pour ma part découvert Davis avec ces deux annuals... A l'époque il n'avait pas hyper la cote en France, ou en tout cas pas autant qu'avec plus tard ses Excalibur. Je suis dans la foulée tombé amoureux de ses Outsiders, de ses Detective Comics et le pli était pris
Je trouve aussi que ces deux annuals transpirent la fantaisie, tout en ayant une pointe de tension assez palpable, magnifiquement rendue par Davis alors au sommet de son style d'alors ! Claremont était lui aussi très inspiré, ça faisait du bien de plonger dans ces planches, de découvrir un peu le background d'un perso que j'avais adoré gamin mais que j'avais perdu de vue depuis, Captain Britain et sa soeur Betsy !

[Fred le mallrat]

	Citation:			Posté par wildcard
	Bon, ça ne vaut pas la grande époque d'Excalibur (celle de Claremont/Davis et plus encore celle de Davis en solo), mais c'est très divertissant.

tout a fait
Jolie série..
Pour les lecteurs Vf il va y avoir pas mal d arcs traduits dans les 2 collections hachette.

[JB]

Sinon, les Titans ne doivent pas être extrêment chers même si les histoires sont - il me semble - découpées en deux en VF

[wildcard]

En fait, j'ai acquis, patiemment, les épisodes de son run d'Excalibur, où il écrit et dessine, et je me les garde au frais pour cet été. Le tout en vo, car mes "Titans" avaient bien vieilli, dans la collection "Visionaries". J'ai été fasciné par la beauté du dessin de Davis, mais aussi par la liberté qui se dégageait de ces pages, par la formule même de l'équipe d'Excalibur (dont il grossissait les rangs, avec de nouveaux personnages, des retrouvailles, des références à des sagas passées, etc).

Avant cela, j'avais relu justement le run écrit par Claremont et dessiné par Davis (+ Marshall Rogers et Chris Wozsniak), qui était déjà excellent. C'était vraiment une récréation pour Claremont, alors au sommet de la gloire grâce à la franchise "X", et Davis explosait. Les deux hommes s'entendaient comme larrons en foire (Davis a toujours dit le respect que lui inspiré son scénariste, visiblement un des rares avec lequel il ait une relation de travail aussi épanouie).

En comparaison, aujourd'hui, je trouve que la fantaisie des comics est moins spontanée, moins débridée. "Excalibur" se permettait tout (comme, chez DC, la JLI de Giffen-De Matteis/Maguire), sans calcul, sans être parasité par les events (même si Inferno s'invite dans deux n° d' "Excalibur", mais c'est super bien géré, comme dans le "Daredevil" de Nocenti et Romita Jr).

"Wolverine & the X-Men" d'Aaron renouait avec cette insouciance, mais de manière moins régulière et inspirée. C'était parfois très bien senti et exprimé, parfois plus laborieux, et surtout ni Bachalo, Bradshaw, Pérez et compagnie ne valent Davis. Il imprime un style incroyable à la série, très élégant, pince-sans-rire, et spectaculaire (il y a des planches de folie absolue, et sur des arcs de 10 épisodes parfois !).

La popularité et la productivité de Claremont permettait sans doute à "Excalibur" d'être réalisé sans que lui et Davis soient embêtés par l'éditorial (qui était aussi certainement, en général, moins directif qu'aujourd'hui, ou alors plus intelligent...). Aujourd'hui, aligner autant d'épisodes de cette volée, avec une telle liberté de ton, semble inconcevable, et je ne vois pas qui pourrait les écrire et les dessiner aussi bien (le truc foufou qui tient la comparaison reste "Nextwave", mais c'est une rareté, jamais reproduite depuis).

[JB]

J'aurais bien dit Casanova ou Mind MGMT dans ce que j'ai lu. Chez Marvel le volume 3 de Secret Avengers était également bien barré dans son genre

[mellencamp]

J'ai lu le premier volume chez Urban du run de George Perez sur Wonder Woman.
C'est globalement très bon, avec notamment un premier épisode double très touffu qui raconte les "nouvelles" origines de Wonder Woman post-Crisis, mais expose aussi tout le background des amazones, d'Hyppolyte la mère de Diana, leur relation avec les dieux de l'Olympe...Ces derniers sont représentés de manière très classique, mais Perez s'amuse bien en construisant un Olympe où les règles physiques n'ont pas cours, c'est un enchevêtrement de statues et monuments désordonnés.
Le supporting cast est rapidement présenté et exploité, Perez prend le contrepied de ce qui est attendu en donnant une place inattendue à Steve Trevor. Lui et Etta Candy sont intéressants déjà car ils ne sont ni jeunes, ni des canons de beauté.
On a dans ce premier volume 2 gros arcs bien épiques, le premier contre Arès trouve une conclusion un peu abrupte voire facile...pour le deuxième, où Diana fait face à un défi pour avoir offensé Zeus, permet à Perez de convoquer pas mal de créatures mythiques. Par contre je n'ai pas bien compris comment Perez reliait ça aux Traqueurs et au crossover Millemnium.
Du comic-book vintage épique un peu gâché par des points de scénario pas maîtrisés, mais ça reste une très bonne lecture.

J'ai lu aussi le premier volume du run de Greg Rucka sur l'amazone, toujours chez Urban, et je me suis régalé. Hiketeia est sympa, je l'avais déjà lu époque Semic, une histoire qui peut se relire plusieurs fois sans ennui.
La série régulière est vraiment captivante, à l'image de ce que pouvait produire Rucka à l'époque, qui donnait envie de lire tout de suite la suite, que ce soit sur Checkmate ou en creator-owned comme sur Queen & Country. Rucka présente les enjeux de la présence de Wonder Woman dans un environnement politique, diplomatique et médiatique moderne, tout en réactualisant la représentation des dieux de l'Olympe, c’est vraiment intéressant de lire ça dans la foulée du run de Perez avec ses dieux restés antiques dan tous les sens du terme.
Les persos secondaires sont plantés dès le premier épisode, les dessins de Drew Johnson sont élégants, rappelant un peu Dodson ou Mike McKone.

En clair 2 séries importantes sur un personnage dont les volumes 2 seront rapidement dans la pile